Arcangelo di Cola da Camerino
Peintre italien (documenté de 1416 à 1429).
Formé sans doute dans sa province natale auprès de Carlo da Camerino comme le prouvent ses premières œuvres (Madone de la pin. de Camerino, fresque à S. Marco d'Osimo), Arcangelo di Cola fut surtout marqué par l'œuvre de Gentile da Fabriano, qu'il connut lors de son séjour à Florence, où il résida au moins de 1420 à 1422. Dans la Madone d'humilité (musée d'Ancône), on décèle facilement les éléments de sa première formation archaïque et de goût gothique, sur lesquels se greffe une réaction très vive aux rythmes précieux que son compatriote, venant d'Italie du Nord, divulguait à Florence. Cette réaction est encore plus complète dans le Diptyque signé de la Frick Coll. (New York), son chef-d'œuvre. Il fut marqué, comme tant d'autres peintres toscans, par la crise provoquée par l'art révolutionnaire de Masaccio, qu'il essaya de concilier avec la tradition gothique. On sait qu'il se rendit en 1423 à Rome et qu'il retourna peu après dans sa région natale. Mais ses œuvres (Madone de l'église S. Ippolito e Donato, à Bibbiena) continuèrent à témoigner de rapports constants avec Florence.
Arcimboldo (Giuseppe)
Peintre italien (Milan 1527 – id. 1593).
Il commença à travailler avec son père vers le milieu du XVIe s., au dôme de Milan, comme maître verrier, pratique dont il gardera le goût des couleurs froides et vives. En 1558, il dessina des cartons pour une série de tapisseries, conservées à la cathédrale de Côme, dont les bordures offrent déjà les caractères d'une ornementation maniériste. Appelé à Prague, en 1562, par Ferdinand Ier, il y fut ensuite protégé par les empereurs Maximilien II et Rodolphe II. Ce dernier le nomma comte palatin en 1591. Arcimboldo se spécialisa dans les caprices picturaux où la juxtaposition d'objets, de fleurs, de fruits, de coquillages recompose les figures humaines ou allégoriques des Saisons ou des Éléments (1563, 1566, Vienne, K. M. ; Louvre). Il unit le goût bizarre et morbide du maniérisme des écoles du Nord (Wunderkammer, " Cabinet des merveilles ", collections de monstres et de curiosités de la nature) à la tradition des caricatures de Léonard de Vinci et à la vogue de la peinture " de genre " des Campi, en particulier de Vincenzo. Arcimboldo fut redécouvert à la faveur du goût surréaliste. Curiosités, allégorie ou transposition métaphysique, ces différentes interprétations de son œuvre sont les éléments de " l'effet Arcimboldo ", titre d'une exposition organisée à Venise (Pal. Grassi) en 1987.
Arden Quin (Carmelo)
Peintre uruguayen (Riviera 1913).
Dès ses débuts, l'activité de Carmelo Arden Quin manifeste le foisonnement intellectuel et artistique de l'Amérique latine à partir des années 1940, unissant dans des projets communs aussi bien des artistes que des poètes ou des écrivains. Il rencontre en 1935 à Montevideo son compatriote Torrès-Garcia ; sa peinture passe alors du cubisme, appris au Brésil, à l'abstraction. Avec sa participation, il crée en 1941, au Paraguay, la revue d'avant-garde Arturo, où se manifestent également Vicente Huidobro, Rod Rothfuss, Augusto Torres et, en 1942, Arpad Szenes, Vieira da Silva, Edgar Bailey. En 1943, il crée un groupe du même nom à Buenos Aires, où l'on trouve le nom de Gyula Kosice. En 1945, il fonde le groupe Art concret-Invention, qui s'inspire de Mondrian, de Moholy-Nagy et des constructivistes russes ; il est suivi, en 1946, d'un groupe : Madi (" matérialisme dialectique "), qui est exporté en France, à partir de 1948, lorsqu'il s'installe à Paris. À travers une théorie fortement teintée de marxisme, ses manifestes contiennent des idées fondamentales sur les questions de la participation du spectateur et du mouvement comme composantes de l'œuvre d'art, abondamment reprises dans les années 1950 par les artistes du Cinétisme. Pour ses propres œuvres, il refuse généralement le cadre rectangulaire de la peinture traditionnelle (la " fenêtre " de la Renaissance) et dispose des formes géométriques, symétriques ou non, sur des supports polygonaux irréguliers (les " formes-tableaux ", anticipant sur le shaped-canvas du minimalisme américain). Il réalise également des reliefs comportant des éléments mobiles (les " coplanals "), des découpages ; en 1953, la salle Madi du Salon des réalités nouvelles montrait ses tableaux " optique-vibration " et des sculptures mobiles à moteur. De 1962 à 1966, il fonde et anime la revue Ailleurs ; il est également auteur de poèmes et de romans et a poursuivi son travail dans la même optique marquée par la géométrie (Domaine III, 1994). En 1985, il a une exposition à São Paulo au Museo d'Arte Contemporaneo. L'artiste est représenté dans de nombreuses collections privées et publiques, en particulier au M. N. A. M. de Paris et au musée de Grenoble.
ardoise
Support utilisé parfois pour des tableaux de petite taille, en général au XVIIe s., dans les pays nordiques et en Italie (Vérone) ; la couleur de l'ardoise peut être réservée pour suggérer les fonds sombres.
Arellano (Juan de)
Peintre espagnol (Santorcaz, prov. de Madrid, 1614 –Madrid 1676).
Élève du Madrilène Juan de Solis, peu doué pour les sujets de composition, il se spécialisa dans la peinture de fleurs, dont il devint en Espagne le maître incontesté. Ses premières œuvres dénotent une influence flamande (Fleurs et paysage, 1652, Prado), mais, par la suite, il s'inspira des Italiens, notamment de Mario Nuzzi ou de Margarita Caffi, dont il atteint fréquemment la maîtrise : Corbeille de fleurs (musée de Besançon). Certaines de ses compositions florales peuvent avoir une signification allégorique, la vanité de la beauté, telle cette corbeille aux fleurs épanouies qui se reflète dans un miroir (musée de la Coruña). Arellano forma plusieurs disciples : José, son fils (actif entre 1670 et 1705) et Bartolomé Pérez, son gendre (Madrid 1634 –id. 1693).
Arentz (Arent) , dit Cabel
Peintre néerlandais (Amsterdam 1585/86 – id. 1631).
Sa formation reste inconnue. Voisin d'Avercamp par les thèmes (scènes de patinage et surtout vues de marais et de polders), Arentz se distingue de lui par le savoureux réalisme des grandes figures, qu'il aime placer en petit nombre au premier plan de ses tableaux. Sa simplicité un peu naïve, ses tons clairs et déjà presque monochromes, la juste profondeur de ses paysages d'eau aux horizons rectilignes et bas font de lui un des initiateurs du paysage national hollandais du XVIIe s., en réaction contre les tendances imaginatives du paysage sylvestre ou montagneux inspiré par les Flamands (Coninxloo, Momper, Bril). De bons exemples de sa manière se trouvent à Amsterdam (Rijksmuseum) et à Rotterdam (B. V. B.).