Guerrero (Jesus Galvan)
Peintre muraliste mexicain (Tonala 1910-Cuernavaca 1973).
Guerrero commence sa carrière artistique jeune. Son premier professeur est un disciple de Bougereau. Jusqu'à sa rencontre avec l'art des muralistes mexicains, à l'âge de vingt ans, son style sera académique. Influencé par Siqueiros et Adamo de La Cueva, il réalise son premier " mur " en 1931 et développe son propre style. Guerrero est également peintre de chevalet. Ses œuvres sont poétiques, peuplées de figures aux membres massifs dans la tradition de l'art aztèque, qu'il admire. Il confère à ses personnages une tranquillité et un éloignement classiques étonnants. Ses couleurs, à partir des années 1930, tendent de plus en plus vers la transparence (El Zumbador, 1939).
Guerrero (José)
Peintre espagnol naturalisé américain en 1953 (Grenade 1914-Barcelone 1991).
De 1931 à 1944, il poursuit des études artistiques à Grenade puis à l'école des Beaux-Arts de San Fernando de Madrid. À partir de 1947, il voyage en Europe, séjourne à Paris, où il bénéficie d'une bourse du gouvernement espagnol, puis à Rome, à Bruxelles, à Londres, où sont organisées ses premières expositions personnelles. Jusqu'en 1949, sa peinture est figurative, très colorée (paysages, natures mortes) et marquée par sa découverte, à Paris, de la peinture française post-impressionniste. Il s'installe à New York à partir de 1950 mais retournera vivre, à plusieurs reprises durant des périodes d'une à deux années, en France et en Espagne. C'est aux côtés des plus grands expressionnistes américains tels que Rothko, Newman, Reinhardt, Motherwell qu'apparaît l'œuvre abstraite de Guerrero. Il conserve encore aujourd'hui sa pratique des couleurs violemment contrastées et saturées tout en développant un sens personnel de la composition qui lui permet d'affirmer son propre style (Rojo Emperador, 1988 Madrid, Centro de Arte Reina Sofia). La galerie Betty Parsons, représentante de son œuvre à New York, consacre de nombreuses expositions à l'artiste entre 1954 et 1963, alors que les galeries Juana Mordo de Madrid, Juana de Aizpuru de Séville organisent régulièrement des expositions de ses peintures au cours des années 60 et 70. Guerrero partage sa vie entre New York et Madrid. Son œuvre est présente dans les plus grands musées internationaux : Brooklyn Museum, Guggenheim Museum, Whitney Museum à New York, Carnegie Institute à Pittsburgh, fondation Juan March et M.E.A.C. de Madrid, musée de Cuenca, Louisiana Museum (Danemark). Une grande exposition rétrospective et itinérante de son œuvre a été organisée en 1980, de Madrid (Palacio Arbos) à Barcelone (fondation Miró).
Guglielmi (Gregorio)
Peintre italien (Rome 1714 –Saint-Pétersbourg 1773).
Élève à Rome de Trevisani, il fut en rapport avec Conca ainsi qu'avec les tendances plus récentes illustrées par Subleyras et Benefial ; d'où un certain goût annonçant le Néo-Classicisme qu'on perçoit parfois dans son œuvre, par ailleurs liée à la tradition rococo de la culture romano-napolitaine d'un Conca ou d'un Giaquinto. Guglielmi fut, après Tiepolo, l'un des plus brillants décorateurs italiens du XVIIIe s., un fresquiste virtuose, habile à faire plafonner des foules allégoriques aux voûtes des palais et des églises. Il orne ainsi de fresques à Rome, l'hôpital de S. Spirito in Sassia (1742), l'église de la Trinità de la via Condotti (1746-1749) et le réfectoire des augustiniens de la via Ripetta, avant de commencer une éclatante carrière européenne. En 1753, il est à Dresde, l'année suivante à Vienne, où il peint l'Allégorie des Quatre Facultés à l'université (1755). Après un retour à Rome et un séjour à Turin, il travaille de nouveau à Vienne (1760-1762), peignant l'une de ses œuvres majeures, les plafonds à fresques de la petite et de la grande galerie du château de Schönbrunn. Ce dernier illustre les Provinces autrichiennes apportant leur tribut à l'Empire, la Vie militaire et les Bienfaits de la paix. Trois esquisses, légères et colorées, pour cet ensemble, se trouvent au Louvre. L'artiste revient ensuite à Rome, puis repart pour Berlin (1763-64), où il décore l'université. Il travaille ensuite à Turin (1765-66), au palais royal, où il peint les Quatre Parties du monde, et au palais del Duca di Genova (palais Chiablese), puis à Bergame (2 toiles dans la chapelle Colleoni). Appelé de nouveau en Allemagne, il réside à Augsbourg (1766-67), peignant au plafond de la salle des fêtes du palais Schaezler (auj. musée) l'Apothéose du Commerce éclairé. Il est alors sollicité par le roi de Pologne Stanislas-Auguste, pour qui il peint une esquisse avec les Quatre Parties du monde (musée de Varsovie) et 3 esquisses pour la galerie d'Apollon au palais d'Ujazdow (Fondation de Troie, Lever du Soleil, Coucher du Soleil), actuellement au musée de Nancy. Mais, au lieu de se rendre en Pologne, il entre au service de la Grande Catherine (1769) et passe, à l'exception d'un court voyage à Paris, les dernières années de sa vie à Saint-Pétersbourg.
Dans ses œuvres les mieux venues, non seulement il fait preuve d'un brio exceptionnel de décorateur monumental (à cet égard, l'ensemble de Schönbrunn peut rivaliser avec celui qui fut réalisé par Tiepolo à Würzburg), mais aussi il témoigne d'un goût franchement moderne pour des sujets contemporains, introduisant dans ses allégories de surprenants " morceaux " d'observation de la vie quotidienne, annonçant (comme l'a observé R. Longhi) directement Goya.
Guichard (Joseph)
Peintre français (Lyon 1806 –id. 1880).
Arrivé jeune à Paris (1819), il fut élève d'Ingres et de Delacroix avant de partir pour Rome, en 1835, où il resta cinq ans. Revenu en France, il partagea son existence entre Paris et Lyon et s'intégra dans le mouvement romantique. Son art, qui se voulut brillant, semble aujourd'hui quelque peu superficiel (le Rêve d'amour, 1835, musée de Lyon). Il nous retient davantage par des esquisses brossées avec une vivacité évocatrice de Carpeaux (le Bal à la préfecture, id.). Peintre officiel, il reçut commande de tableaux pour des églises (Adoration des mages, 1845, Paris, Saint-Germain-l'Auxerrois) et participa aux côtés de Delacroix à l'achèvement de la décoration de la galerie d'Apollon au Louvre (1851). Il fut un moment le maître de Berthe Morisot, celui de Bracquemond et, à Lyon, où il fut directeur de l'École des beaux-arts, celui de Seignemartin.