Stobbaerts (Jan)
Peintre belge (Anvers 1838 – Bruxelles 1914).
Orphelin, il dut pourvoir de bonne heure à ses besoins matériels. Il passa trois ans (1855-1858) chez l'animalier E. Noterman et fut l'élève de Leys à l'Académie d'Anvers, où il rencontra H. de Braekeleer, avec qui il se lia. Pratiquant la peinture de plein air dès 1856, il choisit d'abord comme sujets les petits métiers anversois, puis les études d'animaux de ferme (le Marché des veaux à Anvers, 1861, musée d'Anvers).
En 1873, la Boucherie anversoise (musée de Gand) est un manifeste du Réalisme en Belgique et fait scandale. Après 1880, Stobbaerts abandonne peu à peu son métier franc et solide au profit d'une étude plus subtile des effets de lumière : la Sortie de l'étable (1882, musée d'Anvers). Installé à Bruxelles en 1886, il évolue, sous l'influence de l'Impressionnisme, vers une manière nouvelle, où les formes se dissolvent dans une atmosphère noyée de brumes ; il délaisse alors les thèmes réalistes pour des scènes inspirées d'un symbolisme assez conventionnel et qui nous paraissent aujourd'hui vieillies : le Repos de Diane (v. 1895, musée d'Anvers).
Stock (Ignatius Van der)
Peintre et graveur flamand (XVIIe s.).
Il descend en ligne directe du peintre Vrancke Van der Stock. Élève de De Vadder et de J. Fouquières, il fut reçu franc maître dans la gilde de Saint-Luc à Bruxelles en 1660. Son nom fut découvert par Fierens-Gevaert sur un Jésus-Christ dans un paysage (1661, Bruxelles, collégiale de Sainte-Gudule). Jusque-là, on ne connaissait de lui que quelques estampes et un plan de la forêt de Soignes (Bruxelles, ministère de l'Agriculture). En 1922, Hulin de Loo retrouva sa signature sur un Paysage, daté de 1660, du Prado, et ses paysages gravés ont permis de compléter la liste de ses peintures ; ainsi lui a-t-on attribué par analogie de style 2 Paysages de Bruxelles (M. R. B. A.) et de Berlin. Il semble que l'artiste ait fortement subi l'influence de Jacques d'Arthois. Ignatius Van der Stock fut le maître du paysagiste bruxellois A. F. Boudewyns.
Stoecklin (Nicklaus)
Peintre et graphiste suisse (Bâle 1896 – id. 1982).
Après avoir fréquenté les cours de Robert Engels à l'École des beaux-arts de Munich (1914), puis avoir appris l'art de la lithographie avec Burkhard Mangold (1915-1918), il travaille dans l'atelier de son oncle, où il réalise ses premières affiches. Sa grande virtuosité en ce domaine lui permet de reproduire la réalité avec un souci qui confine à la précision photographique ( J. Petitjean Basel, Cluser Transmissionen, 1925), ou, au contraire, de se complaire dans une stylisation poussée à l'extrême (P.K.Z., 1934). Les thèmes choisis sont ceux issus de la société de consommation, comme les produits de la technologie moderne et les pratiques culturelles (sport, expositions, tourisme). La composition est construite très rigoureusement et obéit à un ordre qui baigne l'ensemble d'une atmosphère hermétique (Automobilpost in den schweizer Alpen, 1925). Chaque réalisation est abordée avec une discipline, une précision et un style proches de l'esthétique de la Nouvelle Objectivité, à laquelle l'artiste est maintes fois associé par le biais d'expositions auxquelles il prend part : en 1925 à la Städtische Kunsthalle de Mannheim, en 1979 au Kunstmuseum de Winterthur. Les tableaux qu'il réalise par ailleurs révèlent un réalisme poussé jusqu'à une stylisation exacerbée. Les thèmes en sont des paysages (Lago Maggiore, 1916, Bâle, K. M.), des vues urbaines (Sperrstrasse, 1918), des natures mortes (Stilleben mit Brioches, 1937) ou des scènes du quotidien (Atelierfenster im Johanniterhaus, 1928). Le monde de Stoecklin est fait d'éléments sensibles ou triviaux que contrebalance toujours une vision géométrique. Son œuvre a fait l'objet de présentations à la Kunsthalle de Bâle en 1928 et au Deutsches Plakat Museum d'Essen en 1987.
Stomer (Matthias) , plus connu sous le nom de, dit autrefois le Maître de la Mort de Caton
ou Matthias Stom, plus connu sous le nom de, dit autrefois le Maître de la Mort de Caton
ou Matthias Sturm, plus connu sous le nom de, dit autrefois le Maître de la Mort de Caton
Peintre néerlandais (Amersfoort v. 1600 – Sicile [ ?] apr. 1650).
De son véritable nom Mathias Stom, comme le prouve le Miracle de saint Isidore de la cathédrale de Caccamo (Sicile), signé " Matthias Stom f. f. 1641 ", il fut probablement formé à Utrecht dans l'atelier de Bloemaert et de Wtewael, qui influença une de ses premières œuvres, Tobie et l'ange (La Haye, musée Bredius) ; c'est sûrement à travers l'enseignement de Bloemaert qu'il reçut la leçon du Caravagisme utrechtois de G. Honthorst, qui le marqua définitivement. On possède très peu de données biographiques concernant ce peintre très productif ; il est seulement mentionné à Rome en 1630, 1631 et 1632, puis en Sicile en 1641, où il dut mourir quelques années plus tard. Il dut aussi rester plusieurs années à Naples, comme le prouvent les nombreuses œuvres de sa main restées à Naples même ou dans sa région (Sainte Famille, Disciples d'Emmaüs, Naples, Capodimonte). Peintre de scènes religieuses, et plus particulièrement de scènes de la vie du Christ — l'Adoration des bergers (musée de Nantes ; Leeds, City Art Gal. ; Monreale, Palazzo Comunale ; Naples, Capodimonte), l'Adoration des mages (musée de Toulouse ; musée de Rouen ; Stockholm, Nm), le Christ parmi les docteurs (Munich, Alte Pin.), l'Arrestation du Christ (Ottawa, N. G. ; Naples, Capodimonte), le Couronnement d'épines (Catane, Museo Civico), Pilate se lavant les mains (Louvre), le Repas d'Emmaüs (musée de Grenoble ; Göttingen, musée de l'Université ; Naples, Capodimonte) —, il peignit aussi des scènes de l'Ancien Testament — Adam et Ève retrouvant le corps d'Abel (Malte, musée de La Valette), la Capture de Samson (Turin, Gal. Sabauda), la Guérison de Tobie (Catane, Museo Civico), le Jugement de Salomon (musée de Houston, Texas) — et que des sujets de l'histoire romaine : la Mort de Caton (Catane, Museo Civico ; Malte, musée de La Valette), Mucius Scaevola en présence de Porsena (musée de Messine ; Melbourne, N. G.).
Marqué par l'œuvre de Honthorst, Stomer le fut aussi par le style de Caravage, comme l'indique la Flagellation du Christ (Palerme, Oratorio del Rosario), directement dérivée du tableau de même sujet conservé à S. Domenico Maggiore de Naples. On peut aussi noter que, pour certains sujets, Stomer s'approche de Baburen dans ses compositions et dans les attitudes de ses personnages, mais il est actuellement impossible de déterminer s'il a reçu une influence de Baburen ou si c'est ce dernier qui a connu l'œuvre de Stomer. L'artiste créa un style violent et dramatique à la facture crispée, fondé sur des effets d'éclairage artificiel souvent à la limite de l'irréel. Ses compositions déséquilibrées et théâtrales, le traitement de ses yeux fixes et grands ouverts, sa lumière tranchée, ses tons violents et agressifs font de lui le représentant ultime du Caravagisme porté à un degré de brutalité et d'exaspération qui ne fut jamais dépassé. Mattias Stomer peignit également des scènes de genre centrées sur le rayonnement d'une flamme, souvent cachée par une main : Personnages à la lumière d'une chandelle (Bergame, Accad. Carrara ; Copenhague, S. M. f. K. ; musée de Grenoble ; Dresde, Gg), Personnages soufflant sur un charbon incandescent (Bergame, Accad. Carrara ; Palerme, G. N. ; musée de Varsovie).