Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Schnabel (Julian)

Peintre américain (Brooklyn 1951).

Julian Schnabel passe une partie de son adolescence à Brownsville (Texas), où sa famille se fixe en 1965. En 1973, il obtient son B. F. A. (Bachelor of Fine Arts) à l'université de Houston (Texas). Il approfondit sa formation artistique avec le Whitney Museum Independant Study Program l'année suivante et y fait la connaissance de Brice Marden et de Palermo. The Contemporary Arts Museum de Houston accueille en 1976 sa première exposition personnelle. Schnabel s'installe à New York en 1976, effectue deux voyages en Europe (1976, 1977), visite notamment Paris, Milan, séjourne en Toscane quelque temps et remarque l'architecture de Gaudi en Espagne. La galerie December (Düsseldorf) reçoit sa première exposition personnelle en Europe (1977). À deux reprises, la galerie Mary Boone (New York) lui consacre une exposition (1979) ; la première de ses " plate paintings " y apparaît. Dès lors, les expositions personnelles se succèdent, nombreuses : rétrospective du Stedelijk Museum (Amsterdam, 1982), Museum of Contemporary Art (Los Angeles, 1982), Tate Gallery (Londres, 1982), pour ne citer qu'elles. Son œuvre fait l'objet d'une polémique intense. Son autobiographie (" Tell the truth and everything will be all right ". A young doctor who went to prison in 1984) dénote son intérêt pour l'écriture. Schnabel aborde la sculpture en 1983 (Leutwyler for BB, 1990). À travers l'utilisation de supports variés (voir les " velvet paintings ", " aluminium paintings ", " plate paintings ", etc.), il élargit le champ d'investigation d'une œuvre prolifique qui repose notamment la question de la narration et de la représentation et dont la collection Saatchi (Londres) regroupe un ensemble important. Le C. A. P. C. de Bordeaux lui a consacré une exposition en 1989.

Schneider (Gérard)

Peintre français d'origine suisse (Sainte-Croix, Suisse, 1896  – Paris 1986).

Il vient à Paris en 1916 pour étudier aux Arts décoratifs et ensuite à l'École des beaux-arts. Après un voyage en Italie (1920), il retourne en Suisse, où il participe à plusieurs expositions avant de s'établir définitivement à Paris, en 1922. Initié très jeune à la connaissance des styles par son père, antiquaire-ébéniste, il exerce le métier de restaurateur de tableaux mais continue à peindre et fait un premier envoi au Salon d'automne de 1926. Pendant vingt ans, il ne montrera plus guère ses œuvres, sinon aux Surindépendants en 1935, et c'est solitairement qu'il poursuit une évolution lente et réfléchie. Encore fondées sur l'observation et l'interprétation de la nature, ses premières recherches de mouvement, d'expression et de construction font apparaître un élan instinctif de lyrisme plastique et une volonté de synthèse qui l'amènent, après plusieurs essais de non-figuration (Paysage imaginaire, 1939 ; la Cité, 1940), à exécuter en 1944 les premières peintures qu'il reconnaît comme vraiment " abstraites ". Schneider, qui avait déjà peint en 1936 une Composition murale d'une stylisation très dépouillée, donne aussitôt à ses nouveaux tableaux de formes abstraites traitées en aplats une dimension monumentale et un aspect mural grâce à une technique à la colle exigeant une décision rapide dans l'exécution. Dès ce moment, il développe, en opposition avec l'Art abstrait géométrique, qui comptait alors de nombreux adeptes, une forme libre de création picturale qui ouvre la voie à l'Abstraction lyrique et à l'Action Painting. Son originalité est reconnue en même temps que celle de Hartung, plus graphique, à l'occasion de leurs premières expositions particulières, presque simultanées, à la gal. Lydia-Conti en 1947. Schneider obtint en 1948 la nationalité française. Attaché à la détermination " abstraite " de son art, il a accompli et développé une œuvre tumultueuse et impulsive pour laquelle on a souvent usé de métaphores musicales. Il a reçu en 1975 le grand prix national des Arts. Il est représenté à Paris (M. A. M. de la Ville : Opus 12 F, 1961 ; M. N. A. M. : Opus 95 E, 1961) et au musée de Grenoble. Des expositions rétrospectives lui ont été consacrées en 1983 par le musée de Dunkerque et le musée de Neuchâtel.

Schnetz (Victor)

Peintre français (Versailles 1787  – Paris 1870).

Il fut l'élève de David, de Regnault et de Gros. Ami à Rome de Granet et de Léopold Robert, il contribua à répandre à leurs côtés le goût romantique des paysanneries italiennes, traitées dans un solide métier classique : le Vœu à la Madone (1831, Louvre). Il reçut deux fois la direction de l'Académie de France à Rome, de 1840 à 1847 et de 1852 à 1866. Il prit part à la campagne de décoration d'églises parisiennes avec des peintures pour Saint-Séverin et Notre-Dame-de-Lorette et à celle des plafonds du Louvre avec un Charlemagne recevant Alcuin (1833).

Schnorr Von Carolsfeld (Julius)

Peintre allemand (Leipzig 1794  – Dresde 1872).

Fils du peintre et graveur Hans Veit Schnorr von Carolsfeld, il est à partir de 1811 élève de l'Académie de Vienne, où il subira l'influence de Koch et d'Olivier. En 1817, il réalise sa première œuvre importante, Saint Roch distribuant des aumônes (musée de Leipzig). La même année, il accomplit un voyage en Italie, où il étudie particulièrement Fra Angelico, et se joint en 1818 à Rome au groupe des Nazaréens. Un voyage en Sicile en 1826 marque la fin de son séjour en Italie. Outre les fresques illustrant des scènes du Roland furieux au Massimo et de nombreux dessins de paysages, on peut citer Carla Bianca von Quandt (1819-20, musées de Berlin), les Noces de Cana (1819, Hambourg, Kunsthalle), la Sainte Famille et la famille de saint Jean (Dresde, Gg) : toutes ces compositions montrent un archaïsme médiéval aux couleurs vives et pleines. Son style évolue vers une peinture d'histoire déclamatoire et acide. En 1827, il s'installa à Munich, selon le désir du roi Louis Ier de Bavière, pour décorer la Résidence de peintures murales illustrant la Légende des Nibelungen, l'Histoire de Charlemagne, de Barberousse et de Rodolphe de Habsbourg, qui eurent une influence considérable sur des artistes, comme Feuerbach. Il exerce en même temps une activité de professeur à l'Académie. En 1846, il est nommé directeur de la Galerie de Dresde et professeur à l'Académie. En 1860 parut sa Bible en images, ornée de 240 illustrations ; Schnorr montrait dans cet ouvrage sa maîtrise du dessin et son art de la composition mieux qu'il ne l'avait fait dans ses fresques. Ses dessins pour une édition des Nibelungen sont exécutés avec beaucoup de liberté poétique dans une technique souple et fine (Hagen vaincu, musées de Berlin). Le cabinet des Estampes de Dresde possède la plus importante collection de dessins de Schnorr.