Francesco di Vannuccio
Peintre italien (mentionné à Sienne entre 1356 et 1389).
Ce maître d'une grande sensibilité est l'auteur d'œuvres qui comptent parmi les plus raffinées de l'art siennois de la seconde moitié du XIVe s. ; son style révèle d'étroites parentés, marquées d'influences réciproques, avec le style de Taddeo di Bartolo et celui de Paolo di Giovanni Fei. Il a signé, et daté 1380, une petite Crucifixion des musées de Berlin proche d'un panneau de même sujet au Museum of Art de Philadelphie (coll. Johnson). S'il atteint parfois à un pathétisme exacerbé (Crucifix, Greenville, États-Unis, Bob Jones University Gal.), il témoigne aussi d'une grande préciosité de style (diptyque du Gilton College de Cambridge : Annonciation et Assomption).
Franchoys (les)
Peintres flamands.
Lucas (Malines 1616 – id. 1681) , fils de Lucas le Vieux (1574-1643), travailla d'abord dans l'atelier de Rubens à Anvers. En 1649, il était de nouveau à Malines, après un séjour à Tournai, et un voyage en France. On lui attribue une cinquantaine d'œuvres, dont quelques-unes signées ou documentées. Elles révèlent un artiste laborieux, influencé par Rubens et par Van Dyck (Portrait d'homme au pourpoint entrouvert Louvre). Il eut comme élèves les peintres malinois Sebastien Van Aken et Pierre Simon Verlinden. Des textes anciens nous apprennent qu'il collabora avec de nombreux artistes, tels Lucas Atchschellink et Wilhelm von Ehrenberg.
Son frère Peeter (Malines 1606 – id. 1654) séjourna en France en 1631. Franc maître à Malines en 1649, il travailla pour l'archiduc Léopold-Guillaume. Ses œuvres sont rares. Citons le Cardinal de Bérulle refusant la dignité d'évêque (1637, Malines, petit séminaire), Rubis sur l'ongle (1639, Bruxelles, M. R. B. A.), Portrait d'inconnu (Francfort, Städel. Inst.).
Francia (Louis François)
Peintre français (Calais 1772 – id. 1839).
Quoique né et ayant travaillé en grande partie en France, Francia fait partie intégrante de l'histoire de l'art anglais comme de nombreux artistes non britanniques à la même époque (Loutherbourg, Bartolozzi, A. Kauffmann). Fils d'un chirurgien de l'hôpital militaire de Calais, il étudia le dessin dans sa ville natale mais partit assez vite pour l'Angleterre, où sa présence est attestée dès 1790 et où il devait rester jusqu'en 1817, date de son retour à Calais. Il travailla avec J. C. Barrow puis, par l'intermédiaire de J. Varley, se lia au Dr Monro (v. 1793-94). Il fit ainsi partie du " Sketching Club " créé autour de ce dernier, en devenant le premier secrétaire (1799). Francia devait, comme beaucoup de ses contemporains aquarellistes, voyager en Grande-Bretagne en quête de paysages nouveaux (île de Wight, 1795-96 ; région des Lacs, 1799 ; pays de Galles, 1800 ; Norfolk, 1802). Il exposa dans les sociétés d'aquarellistes et à la Royal Academy (1795-1822 ; il en fut élu membre associé en 1816), publia un traité sur l'aquarelle (1813) et se lança parallèlement dans la gravure (Studies of Landscapes, 1810 ; Marine Studies [lithographies], 1822, Études de marines, id., 1825). Il joua un rôle important dans les contacts entre peintres anglais et français après son retour en France et participa à des entreprises collectives emblématiques des relations franco-britanniques sous la Restauration (Vues pittoresques de l'Écosse de Pernot, 1826). Il fut le premier maître de Bonington à Calais (1817) et se lia aux cercles romantiques parisiens malgré son établissement en province. Francia est représenté dans les musées anglais (Londres, V. A. M., British Museum), américains (New Haven, Yale Center for British Art) et français (musée Carnavalet à Paris, musée de Saint-Omer et musée de Calais, qui lui a consacré une exposition rétrospective en 1988-89).
Francia (Francesco Raibolini, dit il)
Peintre italien (Bologne v. 1460 – id. 1517).
Inscrit à la corporation des orfèvres le 10 septembre 1482, il est élu à la charge de " massaro " en 1483. Il commence à peindre tout en continuant à créer des pièces d'orfèvrerie (deux patènes niellées [Bologne, P. N.], monnaies commémoratives de Giovanni II Bentivoglio). En peinture, il se montre attentif à éliminer la rudesse héritée de la culture ferraraise, recherchant la pureté classicisante des modèles toscans (Crucifixion, id.). C'est vers un véritable académisme qu'il tend ainsi inéluctablement, utilisant une technique infiniment précieuse, imitant la porcelaine ou l'émail. Du Saint Étienne (Rome, Gal. Borghèse) à la " Pala " Felicini (la Vierge avec six saints et Bartolomeo Felicini, 1494, Bologne, P. N.), la " Pala " Bentivoglio (la Vierge avec cinq saints et des anges, Bologne, S. Giacomo) et l'Adoration de l'Enfant avec saint Augustin (1499, Bologne, P. N.), cette tendance se manifeste clairement. Par la suite, ces ambitions classicisantes ne résistent guère à la comparaison avec celles que peu à peu Pérugin, Fra Bartolomeo et Raphaël furent en mesure d'exprimer, aboutissant à un idéalisme que Francia a pourtant contribué à élaborer. Les fresques de l'oratoire de S. Cecilia à Bologne (Mariage de sainte Cécile et de saint Valérien ; Funérailles de sainte Cécile, 1506) montrent encore un niveau de qualité et de style qui justifie d'une certaine façon la réputation considérable dont a joui Francia de son vivant.
L'artiste a d'ailleurs un œuvre abondant, ses élèves, parmi lesquels on mentionne ses fils Giacomo et Giulio, sont nombreux et son influence est persistante. Parmi ses peintures les plus raffinées, on peut citer le Christ mort, la " Pala " dei Manzuoli, la Madone Scappi et l'Annonciation avec quatre saints (1500) à la P. N. de Bologne, la Crucifixion au musée communal de Bologne, Saint Georges, Rome (G. N., Gal. Barberini), Evangelista Scappi aux Offices, la Madone Bianchini aux musées de Berlin, l'Annonciation avec Albert le Grand (1503 ?) au musée Condé de Chantilly, Bartolomeo Bianchini à la N. G. de Londres, la Madone Gambaro (1495) à la Yale University Art Gal. de New Haven. Le Louvre conserve l'Adoration de l'Enfant et le Calvaire.