Leuppi (Leo)
Peintre suisse (Zurich 1893 – id. 1972).
Après avoir effectué ses études de 1910 à 1914 à la Kunstgewerbeschule de Zurich, Leo Leuppi se consacrera à la peinture. Marqué par le Cubisme, il évoluera dans les années 30 vers une peinture figurative utilisant des formes très stylisées pour représenter des personnages, des natures mortes ou des paysages. Il devient abstrait à la fin des années 30 : son art va se trouver parfois dans la lignée de celui de Sophie Taueber-Arp, sans en posséder toutefois la rigueur. En 1937, Leo Leuppi fonde, avec d'autres artistes, l'association Allianz, dont il sera le président, et qui va regrouper tous les artistes suisses d'avant-garde, des surréalistes aux peintres réalistes, en passant par les abstraits et les constructivistes. Il s'occupe, en 1940, de faire publier l'Almanach neuer Kunst in der Schweiz, qui présente le panorama de toutes les tendances. Il expose, notamment, à la galerie des Eaux-Vives à Zurich, en 1944, 1945 et 1946 : il publie aux éditions Allianz une suite de lithographies intitulée 10 Kompositionen (1943). Leo Leuppi participe à toutes les grandes manifestations de la peinture moderne en Suisse, en particulier, à l'exposition Konkrete Kunst, qui a lieu à la Kunsthalle de Bâle, en 1944, ainsi qu'à l'exposition du même nom au Helmhaus de Zurich, en 1960. Dans les années 50, Leo Leuppi se trouvera très proche de l'art des concrets zurichois, sans toutefois se montrer aussi systématique.
Leusden (Willem Van)
Peintre néerlandais (Utrecht 1886 – Maarssen 1974).
Après ses études à l'Académie des beaux-arts de La Haye, Willem Van Leusden entreprend un apprentissage de graveur, de 1907 à 1910, à Amsterdam. Il entre en contact avec l'architecte Rietveld et découvre les théories du Néo-Plasticisme et du mouvement De Stijl. En 1923, il expose à Paris à la gal. l'Effort moderne dans l'exposition du groupe De Stijl organisée par Léonce Rosenberg. Il se manifeste aussi à Berlin au sein du Novembergruppe. À la fin des années 20, il sera influencé par El Lissitsky. Van Leusden a surtout privilégié le dessin : dans ses compositions où les valeurs sont primordiales, les espaces sont créés par des plans qui sont assemblés à angle droit. Par la suite, Willem Van Leusden participera au courant du Réalisme magique aux Pays-Bas, puis deviendra surréaliste.
Leutze (Emmanuel)
Peintre américain d'origine allemande (Schwäbisch Gmünd, Allemagne, 1816 Washington 1868).
Il émigra à neuf ans, avec sa famille, à Philadelphie et fit ses débuts aux États-Unis comme portraitiste et illustrateur pour le Journal démocratique de Washington (1833). Il retourna en Europe en 1841 et devait y rester près de vingt ans, principalement à Düsseldorf, où il étudia avec Lessing, à Munich, à Venise et à Rome. Son atelier fut durant cette période un des points de ralliement des jeunes artistes américains séjournant sur le Vieux Continent. Il se consacra essentiellement à de méticuleuses compositions historiques, où se manifeste son souci de l'exactitude et du détail : Cromwell et sa fille, 1843, Philadelphie, Philadelphia Museum of Art ; Cromwell et Milton, 1854, Washington, Corcoran Gallery ; Washington Crossing the Delaware, 1848, détruit durant la Seconde Guerre mondiale à Brême ; version postérieure, 1851, New York, Metropolitan Museum (sa peinture la plus connue aux États-Unis, quoique d'abord conçue dans le contexte européen des révolutions de 1848). Leutze est d'un niveau supérieur à celui de l'école de Düsseldorf par son coloris original et la psychologie des caractères. Il exerça par ailleurs une certaine influence sur le courant réaliste. Il fut également un peintre de figures et un portraitiste de talent (Hawthorne, 1862, Washington, National Portrait Gallery ; Oberst Lottner, 1852, Düsseldorf, Kunstmuseum). Il revint en 1859 aux États-Unis pour exécuter une de ses œuvres les plus célèbres, sa décoration pour la salle des séances du Capitole de Washington : Westward, the Course of Empire. Leutze est bien représenté dans les musées allemands, à Stuttgart (Staatsgal.), Hambourg (Kunsthalle) et Schwäbisch Gmünd.
Levieux (Reynaud)
Peintre français (Nîmes 1613 – Rome [?] apr. 1694).
D'une famille protestante, il se rend à Rome en 1640, travaille à des copies d'après Raphaël et regagne Nîmes en 1644. Installé à Montpellier en 1649, il participe à la décoration de l'hôtel d'Autheville, exécute des cartons de tapisserie sur le thème de la Vie de Moïse. Établi ensuite en Avignon, il peint en 1651 une Sainte Famille pour les Chartreux (collégiale de Villeneuve-lès-Avignon) ; il peint la Purification de la Vierge (1654) pour Notre-Dame-des-Doms. Il entre en 1659 dans la confrérie des Pénitents noirs, pour laquelle il peint une Déposition de saint Jean-Baptiste (musée de Nîmes). Il peint de nombreux tableaux pour les hôtels et les églises d'Avignon, et travaille aussi pour les églises d'Aix-en-Provence (Visitation, 1660, la Madeleine ; Saint Bruno, 1665, Saint-Jean-de-Malte). En 1669, Levieux gagne de nouveau Rome, d'où il envoie encore des tableaux en Provence ; il peint à Rome le Saint Denis et le miracle de l'aveugle (Rome, Saint-Louis-des-Français). Il termina peut-être sa vie comme moine chartreux. Son art, d'un austère classicisme hérité de Raphaël et d'un réel raffinement dans la facture soignée et les gammes de couleurs sobres, a été récemment remis à l'honneur.
Levine (Jack)
Peintre américain (Boston 1915).
Il apparaît comme le continuateur le plus fidèle de la peinture sociale des années 30 aux États-Unis. À la différence de Ben Shann, dont le rapproche un même souci passionné de la critique et de la justice sociales, il s'exprime dans un style plus riche, où s'allient les réminiscences du XVIe s. et la sensualité de l'Expressionnisme abstrait. Il travailla dans un isolement relatif et se forma d'abord à la Roxbury Community Center, au M. F. A. de Boston et, finalement, à l'université Harvard, sous la direction de Denmon Ross. Il participa au Federal Arts Project pendant la grande crise économique, et c'est durant cette période, peut-être, qu'il peignit ses tableaux les plus originaux, relevant d'un expressionnisme social (la Fête de la pure raison, 1937, New York, M. O. M. A. ; la Rue, 1938, id.), où l'influence de Soutine est sensible. Ses sujets sont peu variés et stéréotypés : policiers, généraux, gangsters, capitalistes et politiciens. Levine veut peindre des tableaux qui soient chargés d'une signification en rapport avec son temps, satire des mœurs et de la corruption engendrée par la civilisation capitaliste (les Funérailles du gangster, 1952-53, Whitney Museum ; la Nuit des élections, 1954, New York, M. O. M. A.). Plus récemment, son œuvre, tout en continuant à traiter de sujets politiques (Birmingham 63, 1963) se tourne vers des thèmes religieux (Caïn et Abel, 1961) ou mythologiques réactualisés (le Jugement de Pâris, 1965). Il est le chef de la Boston School of Painting, le plus ancien et le plus indépendant des mouvements provinciaux, depuis les années 30, mais qu'il ne faut pas confondre avec le Régionalisme. Des artistes tels que Hyman Bloom, Boris Aronson et le populaire Leonard Baskin, graveur et sculpteur, partagent tous avec lui l'esprit social, une poésie teintée de littérature et une évidente compassion pour l'humanité. D'importantes rétrospectives de l'artiste ont eu lieu à Boston (1953), au Whitney Museum de New York (1955), et au Jewish Museum de New York (1978). Il est représenté notamment à New York (M. O. M. A.), Chicago (Art Inst.) et Boston (M. F. A.).