Zavattari (les)
Famille de peintres italiens (actifs en Lombardie de 1404 à 1481).
Les documents d'archives citent cinq peintres de la famille des Zavattari, entre 1404 et 1481. Ambrogio, Gregorio et Vincenzo sont sans doute les auteurs du plus important cycle de fresques du Gothique tardif lombard, les Scènes de la vie de la reine Théodolinde, signées et datées de 1444, dans la chapelle de cette reine au dôme de Monza. Œuvre assez médiocre, mais de narration savoureuse, elle est en outre fort riche en illustrations des costumes courtois de l'époque. Ces fresques, clairement dérivées du style de Michelino da Besozzo, présentent quelques figures marquées par le goût plus " moderne " de Masolino da Panicale, présent en Italie du Nord, à Castiglione Olora, en 1435. Le nom de Gregorio et la date 1435 ont été lus autrefois sous une Vierge des miracles du sanctuaire de Corbetta (Milan). R. Longhi a attribué aux Zavattari un polyptyque (que d'autres critiques déclarent plus généralement de l'école lombarde du milieu du XVe s.) dont 5 panneaux (la Vierge et l'Enfant, 4 Saints) sont au musée du Castel S. Angelo à Rome et deux (2 Saints) dans une coll. part. à Florence.
Zeiller (Johann Jakob)
Peintre autrichien (Reutte 1710 – id. 1783).
Appartenant à une famille de fresquistes dont la peinture n'est ni purement locale ni archaïque, mais comporte une note populaire particulière, il se forme auprès de son père, puis part en 1726 pour l'Italie. À Rome, il est l'élève de Sebastiano Conca et du graveur Jacob Frey. Il est à Naples chez F. Solimena de 1731 à 1735. Il rentre en 1735 et passe vingt ans dans l'entourage de Troger, à Vienne, d'où il va exécuter de grandes commandes, en particulier en Bavière, avant de retourner dans sa ville natale. En 1752, il peint une Glorification de saint Benoît à la coupole de l'église d'Ettal. Les figures, extrêmement nombreuses et rapetissées par une forte perspective, se répartissent en une multitude de petits groupes. Le coloris jaune et noir vaporeux, sans accent vigoureux, est totalement unifié. L'influence de Troger s'y étend jusqu'à l'emprunt de certaines figures, des anges en particulier. À Ottobeuren en 1763 (nombreuses fresques ; coupole principale : Descente du Saint-Esprit), Zeiller trouve une solution plus personnelle et conforme au style rococo : détente, coloris éclairci et sensuel, déploiement spatial, ciel nuageux traversé par la lumière et parsemé de groupes de figures espacés. Ses esquisses (la Trinité, la Vierge et des saints, montrent une facture précise et détaillée.
Franz Anton (Reutte 1716 – id. 1793 ou 1794) . Neveu du précédent, il fait son apprentissage chez un de ses oncles, Paul Zeiller. En 1738, il part pour Augsbourg, où il travaille avec Holzer et Göz. Il fait le voyage d'Italie, travaille chez Giaquinto à Rome et va à Venise. Après un séjour en Souabe, il rentre à Reutte pour se livrer à une activité locale. Il décore 12 églises au Tyrol. À la voûte de la nef de l'église paroissiale de Stams, il peint en 1775 une Prédication de saint Jean-Baptiste, sujet repris en 1769 dans l'église de Toblach. Dans cette composition, où il remonte l'horizon, laissant peu de place au ciel, l'artiste utilise tous les éléments pittoresques caractéristiques du Rococo : costumes locaux et orientaux, paysage agrémenté de palmiers, de rochers et d'un ruisseau, comme chez J. B. Zimmermann. Son Invention de la Croix (1764) au séminaire de Brixen fait apparaître de nombreux personnages disposés sur le pourtour circulaire, selon le schéma habituel. Les architectures feintes à la manière de Pozzo structurent les compositions et écrasent les figures des églises de Ranggen (1778) et de Weer (1779).
Zeitblom (Bartolomäus)
ou Bartolomäus Zeytblom
Peintre allemand (Nördlingen v. 1455 – Ulm v. 1518).
Élève de Hans Schüchlin, dont il épousa la fille en 1483, Zeitblom, dont le nom figure à partir de 1490 sur les registres de la corporation des peintres, est le maître le plus populaire de l'école d'Ulm. Créateur d'un style dépouillé, il apparaît comme un imitateur de Dürer, notamment dans ses gravures, ainsi que dans les tableaux exécutés à la fin de sa vie (Déploration, musée de Nuremberg) ; pourtant, la peinture souabe lui doit d'avoir trouvé son classicisme, sans être pour autant soumise à l'influence italienne. Les qualités et les défauts de Zeitblom apparaissent dans les nombreux polyptyques réalisés pour les églises et couvents de la région (Retable de Kilchber, Retable d'Eschach, Retable du Heerberge, à la Staatsgal. de Stuttgart ; retables des églises de Bingen et de Blaubeuren) : imagination souvent restreinte, dessin sans accent, presque pétrifié (Miracles de saint Valentin, musée d'Augsbourg), mais aussi parfois réserve et intériorité des sentiments (Annonciation, volet du retable d'Eschach, 1496, Stuttgart, Staatsgal.). Zeitblom est aussi représenté à l'Alte Pin. de Munich, à Berlin (prédelle du retable d'Eschach), au Louvre (Annonciation, Sainte Anne, Saint Antoine) et au musée de Karlsruhe.
Zen 49
Après douze années de politique culturelle nazie, le groupe Zen 49 apparaît comme le premier réveil de la peinture allemande vers la voie de l'abstraction. Depuis 1947, un groupe de peintres, de critiques et d'intellectuels se réunissait à Munich pour discuter de peinture, mais également de la renaissance culturelle et de la démocratie. Dans le but d'" ouvrir la voie à une nouvelle création artistique ", cela à travers la peinture abstraite vue comme un langage universel représentant l'idéal des libertés intellectuelles en opposition au réalisme socialiste, un cercle d'artistes et de critiques d'art se réunit le 19 juillet 1949 dans la galerie munichoise Otto Stangl. Les peintres Willi Baumeister, Fritz Winter, Rupprecht Geiger, Gerhard Fietz, Rolf Cavael, Willi Hempel, la femme sculpteur Brigitte Meier-Denninghoff, Franz Roh, professeur d'art moderne à l'université de Munich, Ludwig Grote, historien d'art, et John Antony Thwaites, consul de Grande-Bretagne, s'unissant sous le nom de Zen 49, décident de diffuser l'art abstrait au moyen d'expositions, de publications et de conférences. À la première exposition du groupe le 4 avril 1950 au Central Art Collecting Point de Munich, qui, ensuite, parcourt l'Allemagne, succéderont des expositions en 1951 et 1953 ; en 1955, celle de la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich verra la participation d'artistes comme Hans Hartung ou Wilhelm Nay. Des expositions rétrospectives se sont déroulées à Baden-Baden, Kunsthalle en 1986, et au centre d'art de Saint-Priest en 1989.