Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Calcar (Jan Stephan Van) , dit aussi Giovanni de Calcar

Peintre et graveur flamand (Calcar, près de Clèves, v.  1499  – Naples, entre 1546 et 1550).

On sait que l'abbé du couvent cistercien de Kamp lui acheta plusieurs tableaux et qu'il peignit en 1528 le Portrait du duc Johann III de Clèves (auj. perdu) mais on ignore tout de sa formation. Calcar dut se rendre très tôt à Venise, où, sous le nom de Stefano, il est mentionné dès 1532 par Marcantonio Michiel comme collaborateur de Titien. C'est comme tel que le mentionne aussi Vasari, qui le rencontra à Naples en 1545. Calcar est resté célèbre pour avoir illustré les traités d'anatomie de son compatriote André Vésale, qu'il rencontra lorsque celui-ci séjourna à l'Université de Padoue entre 1537 et 1542. On lui a récemment attribué une des fresques de l'Oratoire de Saint Roch de Padoue, la Déploration de Saint Roch, qui serait contemporaine de la planche du frontispice du De humani corporis fabrica de Vésale représentant une leçon d'anatomie, et dont les portraits intégrés s'accordent avec les portraits isolés qui constituent l'essentiel de son œuvre conservé : parmi eux, citons le Portrait de Melchior Manlich (1536, Berlin, musées) et le Portrait de Melchior Brauweiler (1540, Louvre), des modèles germaniques peints à Venise et dont les effigies sont très proches, par leur mise en page austère et leur chromatisme sobre, de l'art de Titien entre 1530 et 1540.

Caldecott (Randolph)

Dessinateur et caricaturiste britannique (Chester 1846  – Saint Augustine, Floride, 1886).

Autodidacte, il se signala tout d'abord par d'élégantes aquarelles (Londres, V. A. M.). Mais ce fut l'illustration d'ouvrages de Washington Irving (Old Christmas, 1875 ; Brace Bridge Hall, 1876) qui attira sur lui l'attention de l'éditeur Edmund Evans. Celui-ci le choisit pour succéder à Walter Crane dans la production régulière d'albums coloriés pour enfants : John Gilpin, The House that Jack built. Ce travail constitua sa principale activité de 1878 à 1885 et il y obtint un succès considérable. Il fut aussi l'un des dessinateurs les plus appréciés de Punch, du Pictorial World et du Graphic. Il s'y singularisa par une grande économie de trait. Il est largement représenté à Londres (V. A. M.), notamment par des dessins destinés au Graphic.

Calder (Alexander)

Sculpteur et peintre américain (Philadelphie 1898  – New York 1976).

Ses premiers essais de sculpture en fil de fer (caricatures en trois dimensions [Joséphine Baker] ; personnages cocasses du Cirque, Paris, 1926) le conduisent, dès 1932, aux mobiles, œuvres abstraites composées de tiges et de plaques de métal, en général vivement colorées, suspendues ou en équilibre instable et animées par les mouvements de l'air (palais de l'Unesco à Paris, mobile noir de 1958). À partir de 1943, les stabiles, sculptures massives en tôle presque toujours noire, affirment une tendance monumentale (Homme, 1967, Exposition universelle de Montréal), qui se retrouve dans les réalisations mixtes, " stabiles-mobiles ". Gai et simple, poétique et populaire, son art se renouvelle en 1974 avec des personnages découpés dans des tôles aux couleurs vives (" Crags " et " Critters "). Calder a exécuté de nombreuses gouaches, influencées à l'origine par l'art de Miró. Après la Seconde Guerre mondiale, il a partagé sa vie entre la France (Saché) et les États-Unis (Roxbury, Connecticut). Une exposition lui a été consacrée (M. A. M. de la Ville de Paris) en 1996.

Calderara (Antonio)

Peintre italien (Abbjategrasso, Lombardie, 1903  – Vacciago, lac d'Orta, Novaro, 1978).

Dès 1915, Calderara exécute des paysages représentant le lac d'Orta. Tout de suite, ses tableaux (des natures mortes, des portraits, quelques scènes de genre, des tableaux religieux et surtout des paysages) présentent des formes stylisées, une construction rigoureuse et une palette colorée réduite. Les sujets sont traités de façon intimiste, très souvent dans de petits formats (la Fenêtre, 1935 ; l'Île de San Giulio au lac d'Orta, 1934), et certains ne sont pas sans rapport avec le " réalisme magique " (Carmella, 1937, qui frappe par le côté linéaire de sa forme). Ses œuvres rencontrent alors beaucoup de succès. Autour de 1950, ses natures mortes et ses portraits, qui jouent sur des constructions très simples et un sfumato généralisé, ont plus que jamais à voir avec l'esthétique du Bolonais Giorgio Morandi. En revenant sans cesse sur les mêmes thèmes, le lac d'Orta, l'architecture de ses villages, la lumière et la brume, dans un processus identique à celui qu'a connu Mondrian de 1912 à 1914, Calderara va, à la fin des années 50, parvenir à l'Abstraction. Ses œuvres sont alors caractérisées par l'épuration de la forme, de la couleur et de la structure.

   Calderara est devenu un peintre abstrait à l'âge de 56 ans et ses œuvres vont alors prendre place dans la tendance de l'Art concret, avec lequel elles présentent de nombreux points communs.

   À partir de 1959, ses peintures à l'huile et ses aquarelles intitulées de manière significative " Spazio Luce ", montrent dans un format souvent carré des compositions sur l'horizontale et la verticale. La palette quasi monochrome traduit la lumière et un espace tout en nuance où dominent l'ordre et le silence. Ses dernières œuvres, la série des Épigrammes, des Lettres d'un convalescent, à partir de 1975, ne sont pas sans évoquer l'art de Bart Van der Leck. Calderara, dont les œuvres sont conservées dans de très nombreux musées et collections privées italiennes, a eu une exposition personnelle au Stedelijk Museum en 1977, puis après sa mort au Kunstverein de Düsseldorf et au musée Wilhem-Hack de Ludwigshafen en 1981-82.

   En France, il est représenté au musée de Grenoble. Calderara a été qualifié de " Morandi de la peinture concrète ". Une exposition a été consacrée à Claderara (Gênes, Villa Croce) en 1996.

Callcott (sir Augustus Wall)

Peintre britannique (Londres 1779  – id. 1844).

Élève de John Hoppner à la R. A. à partir de 1797, il commença sa carrière de peintre comme portraitiste, mais, lié à Girtin et à son " Sketching Club ", il se consacra presque exclusivement au paysage à partir de 1804, tout en y introduisant des personnages de grand format. Soutenu par tous les grands mécènes de son temps, comme Richard Payne Knight, sir John Leicester ou le vicomte Lascelles, il fut par ailleurs élu membre de la R. A. en 1810. Il fit de courts voyages sur le continent en 1815 (Paris), 1818, 1824 et un plus long, à l'occasion de son mariage, en 1827-28 (Allemagne et Italie). Il y acquit de nombreuses et solides connaissances qui firent de lui une autorité dans les cercles artistiques à son retour en Angleterre.

   Les paysages qu'il y produisit, dont la plupart furent exposés en 1834, comptent parmi ses meilleures toiles : Paysage hollandais à la basse-cour (1834, Londres, Tate Gal.), Paysans attendant le retour du bac (id.). Il est représenté à Londres (Port et Jetée, V. A. M.) et à Manchester (City Art Gal.). La renommée de Callcott a pâti des remarques très défavorables du critique John Ruskin à son égard. Une exposition lui a été consacrée à Londres en 1981 (Tate Gal.).