Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
L

Le Parc (Julio)

Artiste argentin (Mendoza 1928).

Dès ses études aux Beaux-Arts, Le Parc s'intéresse aux mouvements d'abstraction argentins (Art concret — Invention et spatialiste). En 1958, il obtient une bourse du gouvernement français et se fixe à Paris. Il a déjà défini les principes de son attitude : analyse critique de la situation de l'artiste et de son rôle social, et tentative de dépasser ses contradictions par son engagement ; expérimentation continuelle.

   Ainsi, en 1959, son travail à partir de séquences et de progressions comme critique constructive du libre choix des formes et de leur combinatoire lui confère une place marginale dans la naissance du Cinétisme.

   Ayant toujours travaillé de façon étroite avec d'autres artistes, il donne une forme à cette action collective avec la fondation en 1960 du G. R. A. V. (Groupe de recherches d'art visuel), qui développe le rôle du spectateur et la diffusion de l'art dans l'espace public. Après la dissolution du groupe en 1968, il reprend, dès 1969, ses travaux sur la surface, avec des combinaisons de 14 couleurs selon des schèmes simples et fixes autour de thèmes tels que Ondes, Volumes virtuels. En 1974, ce travail se modifie avec la série des " Modulations ", où l'aérographe permet une apparence de volume qui sert tout un déploiement spatial de trames, d'ondulations, d'accumulations. Ses œuvres sont présentées au Moderna Museet de Stockholm et au M. A. M. de Rio (1968) ainsi qu'au M. A. C. de Mexico (1975). Une exposition Le Parc " les Années lumière ", a été présentée (Paris, espace Electra) en 1996.

Le Prince (Auguste-Xavier)

Peintre français (Paris 1799  – Nice 1826).

Jeune, il étudie d'après les paysagistes néerlandais, qui l'influenceront durablement. Pendant sa courte carrière, Le Prince peint surtout des paysages, particulièrement des vues de villages animées de personnages pittoresques et d'animaux : marchés, scènes villageoises, décrits avec habileté et un sens très sûr des effets lumineux. On lui doit aussi quelques portraits (portrait de Chenard, 1821, musée d'Auxerre ; portraits de Pierre et Gustave Le Prince, 1824, musée de Chartres) ; certains de ses paysages se trouvent dans les musées de Châlons-sur-Marne (1820), Honfleur, Le Puy, Rochefort (1819) et Rouen (1817). Le Louvre possède un grand Embarquement de bestiaux à Honfleur (1823), dont le Petit Palais à Paris conserve une esquisse ou une réduction, et un étonnant Paysage du Susten en Suisse (1824) est déposé au musée des Arts décoratifs.

   Xavier Le Prince eut deux frères, également paysagistes, Gustave (Paris 1810 - id. 1837) et surtout Léopold (Paris 1800 – Chartres 1847) . La manière de ce dernier est proche de celle d'Auguste-Xavier. L'artiste s'était établi à Chartres. On peut voir de ses tableaux aux musées de Besançon, Clamecy, Chartres, Dijon (musée Magnin), Narbonne, Quimper et Tours.

Le Prince (Jean-Baptiste)

Peintre français (Metz 1734  – Saint-Denis-du-Port 1781).

Issu d'une famille de doreurs-sculpteurs, il fut l'élève de Boucher et de Vien, séjourna en Italie (1754), parcourut la Finlande, la Lituanie, se rendit à Moscou, à Nijni-Novgorod, en Sibérie même. Il exécuta des décorations pour le palais d'Hiver à Saint-Pétersbourg (1758-1763). Il rapporta de ce voyage de nombreux dessins, qu'il exploita tout au long de sa vie, et introduisit le goût des " russeries " dès son morceau de réception à l'Académie : le Baptême russe (1765, Louvre). Entre 1764 et 1774, il publia des gravures sur la vie en Russie (eaux-fortes : Divers Habillements des femmes moscovites, 1763 ; le Berceau, aquatinte, 1769). Sur le même thème, il composa des cartons de tapisserie, les Jeux russiens, pour la manufacture royale de Beauvais (1767-1770 ; tentures tissées sous Charron et Menou entre 1769 et 1791 ; 4 pièces de la 7e tenture des Jeux russiens, tissée avant 1778, conservées au musée de l'Archevêché à Aix-en-Provence). Parmi ses autres œuvres, on peut citer Autoportrait (musée de Tarbes), un Corps de garde (1776, Louvre), une Vue de la place Louis-XV à Paris (musée de Besançon) et des scènes russes au musée d'Angers (1770), au musée Magnin de Dijon, au musée de Rouen, au musée de Saint-Jean-Cap-Ferrat.

Le Roux (Charles)

Peintre français (Nantes 1814  – id. 1895).

Paysagiste de plein air, ami et condisciple de Théodore Rousseau, il accompagna celui-ci dans son voyage de Vendée, en 1837, et copia souvent ses œuvres. C'est chez Charles Le Roux, au château de Souliers-en-Cérisay, que Rousseau entreprit en 1837 son Allée de châtaigniers (1841) du Louvre. Le Roux travailla aussi sous la direction de Corot, à qui sont attribuées les figures de son grand paysage du musée d'Orsay : Prairies et marais de Corsept à l'embouchure de la Loire, au mois d'août (1859). Il est représenté par plusieurs tableaux au musée de Nantes (Bords de la Loire au printemps, 1857 ; l'Erdre, l'hiver, 1857 ; Source en forêt, 1869 ; Prairies au bord de la Loire).

Le Sidaner (Henri)

Peintre français (île Maurice 1862  – Versailles 1939).

D'abord élève de Cabanel en 1884, il s'installa à Étaples (Pas-de-Calais) et y travailla seul durant cinq ans. Représentant de l'Intimisme et du Symbolisme fin de siècle, il exposa au Salon à partir de 1887 (la Communion in extremis, Douai, musée de la Chartreuse). Il était lié avec Ernest Laurent et Henri Martin, et certaines de ses compositions rappellent Maurice Denis (le Dimanche, 1898, musée de Douai). Influencé par l'Impressionnisme et le Néo-Impressionnisme, il fut surtout apprécié pour des vues de Venise, où il séjourna en 1905 (le Pont des Soupirs, Paris, Petit Palais), et de villes belges, notamment Bruges. Ses évocations de la poésie discrète des béguinages peuvent prendre place à côté de celles des symbolistes belges (Degouve de Nuncques, Khnopff). L'artiste est représenté au musée de Gand (la Table au jardin, 1904), de Cambrai (Intérieur à la nappe rose, 1930), au musée de Tourcoing (la Place de la Concorde, 1910), en Belgique et aux États-Unis (Chicago, gal. Sternberg). Deux expositions importantes ont été consacrées à Le Sidaner, l'une en 1974 au musée de Dunkerque, l'autre en 1989 à la bibliothèque Marmottan à Boulogne.