González Velázquez (les)
Famille de peintres espagnols.
Les trois fils du sculpteur Pablo González Velázquez (1664-1727) furent peintres et souvent travaillèrent en commun.
Luis (Madrid 1715 – id. 1763) , l'aîné, l'un des fondateurs de la Real Academia de las Bellas Artes de San Fernando, se fit connaître par les fresques de l'église S. Marcos à Madrid, participa à la décoration des palais royaux (La Granja) et fut nommé en 1760 pintor de Cámara. Le deuxième, Alejandro (Madrid 1719 – id. 1772) , travailla avec ses frères dans plusieurs églises madrilènes, où il exécuta surtout la partie ornementale ; architecte et " perspectiviste " plus encore que peintre, il dut ses meilleurs succès aux décors de la Casita del Príncipe.
Antonio (Madrid 1723 – id. 1793) , le cadet, est le grand homme de la famille. Formé dans l'atelier paternel, il obtient en 1746 de la Junte préparatoire de l'Académie royale de San Fernando une bourse pour Rome ; il y travaille cinq ans dans l'atelier de Corrado Giaquinto (fresque de la voûte de Santa Trinita degli Spagnoli, via Condotti, 1748). Il y réalise les cartons pour le décor de la voûte de la Sainte-Chapelle du Pilar de Saragosse (cartons au Museo Diocesano de la Seo, Saragosse et coll. part., Barcelone) qu'il peint à fresque en 1753. Après ce grand succès, il rejoint à Madrid son maître Giaquinto, devient peintre de la Cour en 1755 et continue ses brillants décors (Salesas Reales, Encarnación (1761). Avec Bayeu, il collabora auprès de Mengs et de Tiepolo au décor du palais royal (Christophe Colomb reçu à Barcelone par les Rois Catholiques, esquisse à Quimper). Il participa aussi, avec un tableau d'autel, au chantier de San Francisco el Grande. Directeur de peinture à l'Académie, protégé par Charles III, il devait faire partie de l'équipe formée par Anton Raphael Mengs pour doter la manufacture royale de tapisseries d'un nouveau répertoire de scènes populaires : il ne peignit pas moins de 23 cartons entre 1776 et 1780.
Zacarias (1763-1837) , l'un de ses fils, fut un peintre de mérite, qui travailla également pour la manufacture de tapisseries et les palais royaux, et dont certaines compositions (plafonds de la Casita del Labrador à Aranjuez) ont un accent de rusticité assez savoureux. Ignorant la montée du Néo-Classicisme, González Velázquez fut fidèle à la manière de Giaquinto, aux compositions tournoyantes et au raffinement des couleurs, et eut le mérite d'orienter la génération des Bayeu et de Goya vers la fresque.
Gordillo (Luis)
Peintre espagnol (Séville 1934).
Il obtient une licence de droit en 1956, puis se consacre à la peinture. De 1956 à 1958, il est étudiant à l'école supérieure des Beaux-Arts Santa Isabel de Hongrie à Séville. En 1958, il séjourne à Paris, où il découvre les œuvres de Wols, de Fautrier et de Dubuffet.
Ses premières peintures abstraites datent de cette période et sont exposées pour la première fois à Séville en 1959 (Sala de Informacion y Turismo). Il retourne en France de 1959 à 1961 pour étudier le français à la Sorbonne, langue qu'il enseignera jusqu'en 1971. Au début des années 60, son œuvre subit la crise de l'Informel. Il s'installe à Madrid en 1962, date de la création de ses premiers dessins figuratifs. L'intérêt qu'il porte au pop art doit être remarqué à travers la série des " Têtes ", réalisées de 1963 à 1965, exposées à Madrid en 1964 (gal. Mordo).
En 1970, sa participation à la Biennale de Venise est le début de sa carrière internationale. Il est présent à l'intérieur de différentes expositions de groupe en Amérique latine, en Suède, en Allemagne et aux États-Unis. Le centre d'art M-11 à Séville lui consacre en 1974 une exposition rétrospective réunissant des œuvres réalisées depuis 1958.
Parmi les courants de la figuration des années 60 et 70, l'œuvre de Gordillo est marquée d'un certain réalisme critique qui le conduit à participer à cette exposition fortement controversée par le régime franquiste, " Espana/Vanguardia Artistica y Realismo Socialista 1936-1976 ", présentée à la Biennale de Venise de 1976.
Au cours des années 80, l'œuvre de Gordillo s'est orienté vers un Néo-Expressionnisme abstrait, tout à fait personnel, entre l'Action Painting et les courants des années 80, exploitant l'expression des graffitis urbains. Le musée de Bilbao réalise en 1981 une nouvelle rétrospective de son œuvre. Gordillo est l'auteur de textes critiques publiés dans des revues et journaux espagnols. Ses œuvres ont été acquises par la Fundació Caixa de Pensions de Barcelone, le musée d'Art abstrait de Cuenca et le musée des Beaux-Arts de Bilbao.
Gore (Spencer)
Peintre britannique (Epsom, Surrey, 1878 – Richmond, Surrey, 1914).
Élève de Harrow (1892-1896), il étudia ensuite à la Slade School de Londres (1896-1899). Il s'y lia avec W. Lewis et se rendit avec lui en Espagne (1902). En compagnie de Sickert — qu'il rencontra à Dieppe en 1904 et avec qui il voyagea en France (1904-1905) — et de Gilman, il créa en 1911 le groupe de Camden Town dont il devint le premier président. Paysagiste et intimiste comme Sickert (Nu étendu sur un lit, Bristol, City Art Gal.), il fut, à partir de 1911, fortement influencé par Gauguin et Cézanne. Très lié aux milieux d'avant-garde (il participa à la seconde exposition de Fry en 1912), il peut être considéré comme l'un des peintres les plus novateurs du début du siècle. Il mourut prématurément d'une pneumonie. Il est représenté à la Tate Gal. de Londres par le Parc de Richmond, le Fourneau à gaz (1913).
Gorin (Jean)
Peintre français (Saint-Émilien-de-Blain, Loire-Atlantique, 1899 – Niort 1981).
Après ses études à l'école des beaux-arts de Nantes, ses lectures et les échanges de correspondance qu'elles ont suscités lui ont permis, alors qu'il réside et travaille dans un bourg breton isolé, d'évoluer vers l'Abstraction : en 1923, il lit Du Cubisme de Gleizes et de Metzinger ; en 1925, la revue l'Esprit nouveau ; en 1926, la revue Vouloir, de Lille, qui lui fait découvrir la peinture de Mondrian et le Constructivisme russe, qu'il est un des rares peintres français à avoir bien connu. Son œuvre évolue si vite qu'il expose en 1928 ses premières œuvres néo-plastiques à Lille avec le groupe S. T. U. C. A. puis en 1930 avec le groupe Cercle et carré à Paris. À cette date, il réalise son premier relief, ses premières constructions " en plans montés ", qui sont la recherche du passage de la peinture à l'architecture, et transforme son atelier en un décor néo-plastique total (Construction plastique architecturale n° 29, 1934, musée de Grenoble). Dès lors, son œuvre empruntera trois formes d'expression : le relief, la construction spatiale (deux d'entre elles, monumentales, sont réalisées en Bourgogne, à Genlis, et sur le campus universitaire de Dijon) et la recherche architecturale, qui feront de lui un " peintre architecte ". Il a participé à plusieurs des manifestations qui ont diffusé les idées relevant de l'esthétique constructiviste : Abstraction-Création (Paris, 1931) ; Konstruktivisten (Bâle, 1937) ; Abstracte Kunst (Amsterdam, 1938) ; Réalités nouvelles (Paris, 1939). En 1951, il est l'un des initiateurs du groupe Espace. En 1965, le musée de Nantes lui a consacré une rétrospective, suivie, en 1967, par le Stedelijk Museum puis, en 1969, par le C. N . A .C. Ses œuvres sont conservées dans les musées de Nantes, au M. N. A. M. de Paris, au musée de Grenoble et dans de nombreux musées européens et américains. Par donation en 1989, 46 huiles sur toile, carton ou bois et quelque 250 dessins sont entrés dans les collections du musée de Grenoble.