Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Paál (László)

Peintre hongrois (Zám, Hongrie, 1846  – Charenton, près de Paris, 1879).

Après des études de droit à Vienne en 1865, il suit des cours de dessin à l'école des Beaux-Arts de cette ville. Parti en Hollande peindre des paysages en plein air, il se fixe ensuite à Düsseldorf v. 1870 à la demande de son ami Michel Munkácsy et le suit de nouveau à Paris quelques années plus tard. Il peint dès lors dans la forêt de Barbizon des paysages sombres, exécutés rapidement et inspirés directement de ceux de Courbet, de Millet et de Th. Rousseau (Au cœur de la forêt, Budapest, G. N. H. ; Paysage, La Haye, Rijksmuseum H. W. Mesdag). La majorité de ses toiles sont visibles à la G. N. H. de Budapest, qui en a prêté quelques-unes en 1975 au musée de Barbizon pour une exposition collective. Le musée des Beaux-Arts de Rouen conserve Clairière à Fontainebleau.

Paalen (Wolfgang)

Peintre autrichien (Vienne  1905  –Mexique  1959).

Formé par Julius Meier-Graefe et Hans Hofmann, il étudie la peinture en Italie et à Berlin avant de s'installer en France, en 1928. D'abord attiré par le groupe Abstraction-Création, il adhère au Surréalisme en 1935. Remarqué par Roland Penrose et Christian Zervos lors d'une exposition à la gal. Vignon (Paris, 1934), il se voit ouvrir les colonnes des Cahiers d'art. Il peint alors des visions cristallines ou tourmentées, des paysages intérieurs que semble hanter l'esprit des " romans noirs ". En 1938, il invente le procédé du " fumage " (interprétation des traces laissées par la flamme d'une bougie), dont il tire des effets assez proches de ce qu'on appellera plus tard l'" Abstraction lyrique " (Autofage, 1938). Il a participé à l'illustration des Chants de Maldoror de Lautréamont (1938). Installé au Mexique en 1939, il y organise, avec le poète Cesar Morro, l'" exposición internacional del Surrealismo ", Galería de Arte mexicano (févr. 1940). Sa revue Dyn (de la " dynatique ", énergie du possible de l'art, selon Paalen), qui aura 6 numéros de 1942 à 1944, marque son éloignement du Surréalisme, dans lequel il voit un nouvel académisme. L'art des Indiens, qu'il connaît bien, l'influence alors par le graphisme et le rôle de la couleur (Selam Trilogy, 1947). Absent de l'Exposition surréaliste (gal. Maeght, Paris, 1947), il revient à Paris entre 1952 et 1954 et il est représenté aux rétrospectives du mouvement. En 1959, il se tue d'un coup de revolver sur les hauts plateaux du Mexique. Une importante rétrospective de son œuvre a été organisée à Paris en 1970 (gal. Villand et Galanis).

Pacchia (Girolamo del)

Peintre italien (Sienne 1477  – ? après 1533).

Élève du Siennois Fungaï, mais marqué par des influences ombriennes, en particulier celles de Pérugin et de Signorelli (Ascension, Sienne, église du Carmine), Pacchia est sensible plus tard à l'influence de Sodoma, de Genga et du classicisme florentin (Annonciation et Visitation, 1518, Sienne, P. N.). L'ensemble de son œuvre est principalement conservé à Sienne, dans les églises (fresques de l'oratoire de S. Caterina in Fontebranda ; fresques de l'oratoire de S. Bernardino, 1518 ; Couronnement de la Vierge à S. Spirito), à la P. N. et dans la coll. Chigi-Saracini. Parmi ses autres tableaux, on peut citer : la Madone et Saint Bernardin à l'Alte Pin. de Munich ; des Madones ou Saintes Familles aux Offices, au musée de Budapest, au Courtauld Inst. de Londres, à Naples (Capodimonte).

Pacecco de Rosa (Francesco de Rosa, dit)

Peintre italien (Naples 1607  – id. 1656).

Il fait partie d'un groupe d'artistes napolitains restés fidèles aux modèles du classicisme académique introduit par l'art de Dominiquin. Dans des toiles telles que le Bain de Diane, la Rencontre de Jacob et de Rachel (Naples, Capodimonte), il reprend les idées de Vouet (l'Annonciation, 1644, Naples, église S. Gregorio Armeno) ou de Stanzione, dérivées de l'école bolonaise, et aboutit à une grande netteté formelle, rehaussée par une polychromie intense.

Pacheco (Francisco)

Peintre espagnol (Sanlúcar de Barrameda 1564  – Séville 1644).

Orphelin très jeune, il fut élevé à Séville par son oncle le chanoine Pacheco, érudit, membre influent de l'Académie du poète Mal Lara. Après un apprentissage chez le peintre Luis Fernández et une étude approfondie de l'œuvre de Pedro de Campaña et de Luis de Vargas, il se retrouva en 1600 à la tête de l'Académie de Mal Lara.

   Son style se caractérise d'abord par un " romanisme " strict qui ne peut éviter une certaine sécheresse (Apothéose d'Hercule, 1604, Casa de Pilatos, Séville). Un premier voyage à Madrid et à Tolède en 1611, la rencontre de Greco et de V. Carducho améliorent son dessin et ses coloris : l'une de ses compositions les plus ambitieuses est alors le Christ servi par les anges (musée de Castres), peint pour le monastère San Clemente en 1616. Son œuvre est essentiellement religieuse : Vie de saint Pierre Nolasque pour la Merced de Séville (1600-1611, musées de Séville, Barcelone, Bowes Museum), participation à de nombreux retables sévillans (S. Clemente, Séville). Nommé censeur des Peintures sacrées de Séville en 1618, pour l'Inquisition, il diffuse les préceptes artistiques de la Réforme tridentine. Ainsi, ses représentations de l'Immaculée Conception ont une valeur historique, car il voulut en fixer l'iconographie d'une manière stricte : Immaculée avec le portrait de Miguel Cid (cath. de Séville), Immaculée (Séville, palais épiscopal et église San Lorenzo). Saint Sébastien soigné par sainte Irène (1616, Alcalá de Guadaira, détruit en 1936) démontre une rigueur thématique dont il expose les règles dans la seconde partie de son Arte de la Pintura (publié en 1649). Ce traité, qui compile largement les théories de l'Italie au XVIe s., reflète le climat intellectuel de son Académie, tout comme son Libro de Verdaderos retratos, recueil de 170 portraits dessinés d'" hommes illustres et mémorables " accompagnés de biographies (Museo Lázaro Galdiano, Madrid, 1re publ. 1886, 2e publ. 1983). Ces dessins confirment son talent de portraitiste, attesté par certaines peintures : couple de Donateurs (musée de Séville), Gentilhomme (musée de Williamston). En 1624-1626, il séjourna à Madrid auprès de son gendre Velázquez, mais, malgré son désir, il ne fut pas nommé peintre du roi.

   Respecté de tous pour sa vaste culture comme pour ses qualités humaines, trait d'union entre artistes, poètes et érudits, il fut surtout l'excellent maître de jeunes artistes, Alonso Cano, Herrera et, surtout, Velázquez, dont il sut découvrir et encourager le génie.