Ferg (Franz de Paula)
Peintre et graveur autrichien (Vienne 1689 – Londres 1740).
Il reçut sa première formation de son père Adam Pancraz, puis fut l'élève de Georg A. Wasshuber à Wiener Neustadt et des paysagistes Hans Graf et Joseph Orient à Vienne, mais étudia aussi d'après Callot et Clerc. Il quitta Vienne en 1718 pour Bamberg en Franconie, puis, avec A. Thiele, il se rendit à Leipzig et à Dresde et peignit avec lui des paysages. Après un séjour en Basse-Saxe (Brunswick, Salzdahlum, Hambourg [ ?]), il partit peu après 1720 à Londres, où il serait mort en 1740 dans la misère. Ferg peignit des marines et des paysages peuplés de nombreux personnages, mais aussi de vraies scènes de genre à la manière de Van Ostade (Jour de marché, Hambourg, Kunsthalle). Ses paysages très détaillés, exécutés avec soin, restent dans le goût des Hollandais du XVIIe s., alors que ses personnages pleins de vivacité et d'esprit évoquent la France (les Quatre Saisons, Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum). On lui doit aussi une suite très rare d'eaux-fortes représentant des paysans dans des paysages, sous le titre Capricci Fatti per F. F. (Londres, 1726). À la fin de sa vie, il réduisit le nombre de ses personnages et simplifia ses compositions au profit de la lumière et de l'atmosphère.
Ferguson (William Gouw)
ou William Gowe Ferguson
Peintre britannique (Écosse 1632 ou 1633 – Londres [apr.] 1695).
Il passa de nombreuses années aux Pays-Bas : il est cité de 1648 à 1651 à Utrecht, de 1660 à 1668 à La Haye et en 1681 à Amsterdam, mais travailla aussi en Angleterre (il exécuta ainsi dans les années 1670 deux peintures pour la duchesse de Lauderdale à Ham House). Il était spécialiste des natures mortes de gibier dans un style décoratif proche de celui de J. Weenix et surtout de W. Van Aelst : Coq, gibier et ustensiles de chasse (Louvre), Oiseaux morts (1684, Rijksmuseum), Nature morte (Édimbourg, N. G.).
Fernandes (Garcia)
Peintre portugais (actif de 1514 à 1565).
Son apprentissage se fit dans l'atelier de Jorge Afonso, où il travaillait en 1514 en compagnie de Pedro et de Gaspar Vaz, de Gregorio Lopes et de Cristovão de Figueiredo. Il collabora en 1518, sous la direction de Francisco Henriques, à la grande entreprise de décoration de la Cour de justice de Lisbonne (Relação), qu'il prit la responsabilité de terminer après la mort du maître (1518), en même temps qu'il épousait l'une de ses filles. Ces peintures n'ont pas été retrouvées et l'on ignore également la participation de Garcia Fernandes à l'œuvre dirigée par Jorge Afonso. Il est cependant probable que le disciple travailla plus tard en association avec son maître, et sa collaboration semble certaine au retable de São Bento (v. 1528, Lisbonne, M. A. A.). Quant à la part de Garcia Fernandes dans les ensembles réalisés collectivement avec Gregorio Lopes et Cristovão de Figueiredo, elle est également difficile à établir en ce qui concerne les panneaux du monastère de S. Cruz de Coimbra (1520-1530) et ceux de Ferreirim (1533-34). C'est pourtant à partir de ces travaux, documentés avec précision, auxquels il faut ajouter les autels du transept de São Francisco d'Évora (v. 1531-1533), qu'on a pu reconstituer l'ensemble de son œuvre.
Quelques historiens (Reis Santos, Soria) s'accordent pour reconnaître en Garcia Fernandes l'un des auteurs du retable de Santa Auta (v. 1520, Lisbonne, M. A. A.), dont les types et les schémas de composition sont issus de l'atelier de Jorge Afonso, mais qui présente d'indéniables rapports stylistiques avec ses œuvres futures. La période la plus notable de son activité se situe entre 1521 et 1536. Fernandes abandonne alors les valeurs sculpturales et les compositions équilibrées, héritées d'Afonso, pour un Maniérisme progressif à travers lequel il affirme son style personnel (Triptyque du Christ apparaissant à la Vierge, 1531, Coimbra, musée Machado de Castro ; Triptyque de la Passion, Vila Viçosa ; Présentation au Temple, 1538, Lisbonne, M. A. A.).
La Vie de sainte Catherine, réalisée pour les Indes avec la collaboration probable d'assistants (1538-1540, cathédrale de Velha Goa), et le Mariage royal (1541, Lisbonne, musée d'Art sacré), l'une des dernières œuvres connues attribuées à Fernandes, confirment sa position comme artiste secondaire, le plus actif mais le moins original des grands peintres portugais de la première moitié du XVIe s.
Fernandes (Vasco)
Peintre portugais (? v. 1475 –? 1541/42).
À partir du mythe d'un " Grão Vasco " légendaire, auquel étaient attribuées la plupart des peintures primitives portugaises, s'est confirmée, peu à peu, l'existence d'un peintre remarquable qui fut appelé Grão Vasco et vécut à Viseu (Beira Alta), où il dirigea le plus important des ateliers provinciaux établis au Portugal durant la première moitié du XVIe s. Les origines de sa formation artistique sont inconnues, mais l'évolution de sa carrière, commencée avant 1502, peut être suivie d'assez près à travers une production de plus de quarante années.
Le retable de l'autel principal de la cathédrale de Lamego (1506-1511, musée de Lamego), authentifié avec certitude, semble confirmer que Vasco Fernandes est bien l'auteur du maître-autel de la cathédrale de Viseu (1500-1506, Viseu, musée Grão Vasco), attribution ancienne (Botelho Pereira, 1630) et souvent discutée, mais reprise par Luis Reis Santos, qui voit dans l'Assomption de la Vierge (Lisbonne, M. A. A.) le lien entre ces deux œuvres et l'une des premières manifestations de la maîtrise personnelle du peintre. Ces ensembles, réalisés collectivement, témoignent des influences flamandes (fin du XVe s.), auxquelles n'échappa pas Vasco Fernandes pendant la première partie de sa carrière et dont les maîtres flamands résidant au Portugal furent sans doute en partie responsables. À ce premier cycle appartient également le triptyque de l'ancienne coll. Cook, auj. à Lisbonne, M. A. A. (Descente de croix, Saint François, Saint Antoine, v. 1520).
À la période suivante (1520-1535) auraient appartenu les 16 panneaux du retable de Freixo de Espada à Cinta (Vie de la Vierge, Enfance et passion du Christ, v. 1520-1525, église principale de Freixo de Espada à Cinta), dont les compositions, plus aérées et plus savantes, sont empruntées aux maniéristes néerlandais (Joos de Beer, Lucas de Leyde). C'est dans ces œuvres qu'apparaît un caractère indépendant et plébéien, où se manifeste le tempérament personnel du maître en même temps que l'esquisse de ses réalisations futures (Pentecôte, Calvaire, Descente de croix). Cette évolution se poursuit avec le triptyque de la Dernière Cène, provenant du palais épiscopal de Fontelo (v. 1530-1535, Viseu, musée Grão Vasco), l'une des œuvres les plus éclectiques de Grão Vasco, tant par le style que par la facture, et la célèbre Pentecôte (1535, Coimbra, sacristie de S. Cruz), dont l'intensité dramatique et l'agitation des formes définissent une nouvelle étape dans la carrière de V. Fernandes, qui, désormais, soumet sa peinture à de grands schémas maniéristes. La grande activité de ses dernières années (1535-1542) semble avoir été décisive pour le développement de l'école de Viseu, qui prend, à cette époque, son véritable caractère régional. Les œuvres de cette période expriment, à travers les influences éclectiques les plus variées (le Christ chez Marthe et Marie [en collaboration avec G. Vaz], Viseu, musée Grão Vasco), un tempérament qui devient plus profondément personnel, une imagination créatrice progressivement libérée de tout formalisme. Les 5 grands retables et leurs prédelles, d'importance capitale, exécutés en dernier lieu pour la cathédrale de Viseu (Saint Pierre, le Calvaire, id.) sont l'aboutissement de l'expérience artistique de Grão Vasco, qui fut, par l'imagination, l'intensité expressive des formes et des draperies et le naturalisme rude des types physiques et des paysages, le premier grand maître de l'école portugaise pendant la Renaissance manuéline.