Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Douffet (Gérard)

Peintre liégeois (Liège 1594  – id. 1660 ou 1665).

Il fut le fondateur de l'école liégeoise du XVIIe s. et le principal représentant du courant caravagesque en pays wallon. Certains critiques pensèrent pouvoir l'identifier avec le Maître du Jugement de Salomon, mais sans convaincre. Douffet fut apprenti chez Jean Taulier, puis travailla de 1612 à 1614 dans l'atelier de Rubens. En 1614, il partit pour l'Italie, où il resta sept ans à Rome ; il visita aussi Malte et Venise. Aucune œuvre certaine n'est conservée de ce séjour italien sauf la Forge de Vulcain (1615), conservée au musée de Liège. Parmi les œuvres importantes de l'époque qui suit immédiatement, on relève l'Invention de la Sainte Croix (1624, Munich, Alte Pin.) et la Visite du pape Nicolas V au tombeau de saint François d'Assise (1627, id.). En 1634, Douffet devenait peintre de Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège de 1613 à 1650, et exécutait dès lors de nombreuses œuvres pour les églises et les couvents de la ville. Le style des nombreux portraits (musée de Liège et Munich, Alte Pin.), d'abord baroque, évolue ensuite vers un classicisme qui n'est pas sans évoquer l'art de Philippe de Champaigne. Douffet eut pour élèves Berthollet Flémalle, Gérard Goswin et Jean Gilles del Cour.

Doughty (Thomas)

Peintre paysagiste américain (Philadelphie 1793  – New York 1856).

Apprenti chez un marchand de cuir, il devint corroyeur tout en commençant à peindre (1814-1820) puis se tourna définitivement vers la peinture. Autodidacte, il exposa en 1822 à la Pennsylvania Academy of Fine Arts, en fut reçu membre deux ans plus tard et s'y lia avec T. Sully. Il exposa également à Boston et à la N. A. D. de New York (qui le reçut comme membre honoraire en 1827). Il travailla dans tout l'est des États-Unis, à Philadelphie, à Boston et finalement à New York, donnant dans ses œuvres, des diverses régions où il vécut, l'image tranquille de paysages pastoraux remplis de charme et de poésie. Il se rendit deux fois en Europe, notamment en Angleterre (1837-1839 ; 1845-46). On lui doit également des lithographies, qu'il publia dans le journal dirigé par son frère John à Philadelphie, le Cabinet of Natural History and Rural Sports (1830-1834). En se consacrant uniquement au paysage américain, ce qu'il fut l'un des premiers à faire, éveillant ainsi l'intérêt envers des sujets jusqu'à lui dédaignés ou simplement ignorés, Doughty a ouvert la voie aux artistes de l'Hudson River School. Mais il se sépara d'eux par le côté trop " arrangé " de ses toiles, qui lui fut beaucoup reproché par la critique après sa mort.

Dova (Gianni)

Peintre italien (Rome 1925-Pise 1991).

Après avoir terminé ses études à l'Académie de Brera, à Milan, il commence à peindre des toiles inspirées de Picasso et de Max Ernst. En 1946, il signe le Manifeste du Réalisme à Novare, mais est attiré dès 1947 par la rigueur du Néo-Plasticisme et reste géométrique jusqu'en 1950. L'année suivante, il signe le Manifeste dell'arte spaziale de Fontana, adhère un moment au Movimento nucleare et évolue vers une abstraction informelle (la Vague, 1951-52). Il rencontre M. Tapié, qui reproduit quelques-unes de ses œuvres dans Un art autre. Il entame alors une période tachiste onirique qu'il qualifie de " métaphorique ".

   Peu à peu, vers 1953, la figure et un bestiaire fantastique réapparaissent dans ses compositions surréalisantes de façon très stylisée. Depuis 1965, sa peinture se fait moins tragique, il privilégie les couleurs claires et insiste sur la couleur bleue (Grande Uccello Serale, 1972). Le musée Galliera, à Paris, a présenté une exposition de son œuvre en 1972.

Dove (Arthur Garfield)

Peintre américain (Canandaigua, État de New York, 1880  – Center Port, Long Island, 1946).

Il reçut l'éducation universitaire de la moyenne bourgeoisie à Hobart College et à Cornell University puis suivit les cours, au début du siècle, de l'Art Students League. De 1903 à 1907, il gagna sa vie comme illustrateur. Il quitta New York pour étudier en France (1907-1909), où il exposa au Salon d'automne en 1908 et en 1909, admira Cézanne, se lia d'amitié avec Alfred Maurer et Arthur B. Carles, destinés, eux aussi, à prendre place parmi les premiers peintres américains non conformistes. Alfred Stieglitz essaya de promouvoir son œuvre, lui donnant l'occasion d'exposer personnellement en 1912. Dove fut sans doute le premier peintre américain à utiliser volontairement la technique du collage (la Grand-Mère, 1925, New York, M. O. M. A.), qui témoigne de sa connaissance du Cubisme, mais il est surtout connu pour ses abstractions sensibles et évocatrices de la nature, qui remontent à la Première Guerre mondiale. Ses peintures, conservées en grand nombre dans les musées et les collections privées américaines, révèlent un sentiment profond et poétique pour le paysage américain, plus spécialement celui du nord-ouest du pays (New England). Arthur Dove est l'un des grands pionniers solitaires de l'art américain. Il est représenté à New York au Metropolitan Museum, au M. O. M. A., au Whitney Museum, et des rétrospectives lui ont été consacrées en 1954 à Ithaca (White Art Museum, Cornell University) et en 1958 à Los Angeles (Art Gal., University of California).

Downman (John)

Peintre britannique (Ruabon  ?, North Wales, v. 1750  – Wrexham, North Wales, 1824).

Il s'installa à Londres en 1767, où il devint l'élève de Benjamin West. Il exposa la même année à la Free Society of Artists et, après avoir suivi les cours de la Royal Academy en 1768, y présenta en 1773 la Mort de Lucrèce. Après un séjour en Italie, à Rome (1774-75), il travailla à Cambridge en 1777.

   Il devint A. R. A. en 1795 puis voyagea de 1806 à 1808 dans l'ouest de l'Angleterre et s'installa à Chester en 1817. Portraitiste, il excella dans la représentation des enfants et des personnages à la mode : portraits de Lady Clarges, de Sir Ralph Abercromby (Tate Gal.), de Mrs. Siddons (1787, Londres, N. P. G.). Sa technique favorite était le dessin aux deux crayons, qu'il reprenait à l'aquarelle dans des tons légèrement teintés, mais ses portraits à l'huile, grandeur nature, sont moins heureux. Downman s'essaya également à des scènes d'histoire peintes à l'huile et de petit format.