Asher (Michael)
Artiste américain (Los Angeles 1943).
En 1967, il vient à peine d'achever ses études à l'université d'Irvine en Californie qu'il connaît sa première exposition de groupe, " I am Alive ", au Los Angeles County Museum of Art. La démarche de Michael Asher ne vise pourtant pas à produire un objet — peinture ou sculpture — mais à perturber le temps d'une exposition l'espace muséal dans lequel il inscrit sa présence. La structure qui sert habituellement de support à la présentation d'œuvres d'art devient, alors, à son tour, œuvre d'artiste. En se manifestant à l'intérieur d'un espace, celui-ci tente d'en faire varier l'état, en produisant un écart. Ainsi, en 1977, invité au Stedelijk Van Abbe Museum d'Eindhoven, Asher profita de la symétrie de la structure architecturale en divisant l'espace en deux moitiés identiques. Dans l'une, il fit retirer les structures translucides du faux plafond, dévoilant ainsi la charpente de métal et le toit de verre. La lumière du jour et le bruit du dehors parvenaient au visiteur. Dans l'autre moitié, il fit accrocher les œuvres de la collection permanente, donnant à cet espace un fonctionnement muséal normal. La remise en place progressive du faux plafond débuta le jour de l'inauguration et l'exposition se termina lorsque l'espace eut retrouvé son intégrité. Pour cet acte, Michael Asher, au même titre que celui d'un Broodthaers ou d'un Buren, tente de se glisser dans le milieu de l'art pour le parasiter. Il cherche à produire un autre sens que celui de l'idéologie dominante. Michael Asher a participé à de nombreuses expositions internationales : Documenta 5 et 7 à Kassel, Biennale de Venise en 1976, et a " exposé " dans les plus prestigieux musées américains et en 1991 à Paris (M. N. A. M.).
Asper (Hans)
Peintre suisse (Zurich 1493 – id. 1571).
Portraitiste des célébrités politiques et littéraires de son temps, il connut de son vivant une grande notoriété. Outre ses portraits, d'un style un peu archaïsant, mais souvent d'une belle simplicité décorative : Ulrich Zwingli (1534, bibl. de Zurich), Escher von Glass (1538), Wilhelm Fröhlich (1549, Zurich, Kunsthaus), il a laissé des dessins d'animaux et de fleurs exécutés avec un soin méticuleux. Son mérite fut d'avoir formé une génération de peintres, et surtout Tobias Stimmer.
Aspertini (Amico)
Peintre italien (Bologne 1474/75 – id. 1552).
Ses premiers maîtres furent Costa et Francia, qui lui transmirent le style " doux ", en vogue à Bologne à la fin du quattrocento. En réalité, " cet homme capricieux, à la cervelle bizarre " (Vasari) devait exprimer sa véritable personnalité dans un langage fort différent. À Rome, où il séjourna de 1500 à 1503 env., il subit l'ascendant de Pinturicchio et de Filippino Lippi, notamment dans les fresques de celui-ci à S. Maria sopra Minerva. De retour à Bologne, il participa à la décoration de l'oratoire de Sainte-Cécile, qui manifeste l'opposition entre l'art attardé de Francia et de Costa et les soucis novateurs d'Aspertini. Ces inventions concernent autant la forme et les contours, dilatés, étirés, que le coloris précieux et inattendu. Des lettres adressées à Isabelle d'Este, concernant le fameux studiolo du Palais ducal, permettent de dater ce cycle (fin de 1505 et 1506) de la même période. Les fresques de la chapelle Cenami à S. Frediano de Lucques (1508-1509) et les retables postérieurs (Bologne, San Martino, San Petronio et P. N. ; Paris, église Saint-Nicolas-des-Champs ; Offices) sont marqués par un style très personnel, violemment anticlassique, qui rejoint par ses tendances maniéristes les recherches de Lotto, de Pordenone et de Dosso Dossi et prouve une curiosité pour l'art germanique. À la fin de son activité reviennent les volets d'orgue de San Petronio de Bologne (1531) et la décoration du Castello Isolani à Minerbio (près de Bologne). Sa nature imaginative et poétique se plut également à représenter les ruines antiques dans de remarquables dessins. Deux cahiers de dessins, datables de 1540, se trouvent à Londres.
Asse (Geneviève)
Peintre français (Vannes 1923).
Elle fréquente de 1940 à 1942 l'École des arts décoratifs de Paris, mais préfère dessiner et peindre librement d'après des objets et copier au Louvre, surtout d'après Chardin. Elle s'est dès lors limitée d'instinct aux valeurs essentielles de la peinture : la lumière et l'espace traduits en nuances impondérables d'une extrême justesse et soumis à un ordre géométrique strict, bien qu'à peine visible (Route de Mantes, 1953). Elle expose dès 1947 au Salon des moins de trente ans, où elle est remarquée par le collectionneur Jean Bauret, qui lui commandera des dessins de tissus, et fait sa première exposition particulière en 1954 à la gal. Michel Warren. L'expérience du vitrail (École technique d'Albi, 1967) la conduisit à préciser dans ses peintures l'organisation concentrique des rythmes de lumières (Cercles-paysages) ou sa structure verticale (série de Portes). Ces portes (Porte, 1968, Paris, M. N. A. M. ; Porte-paysage, Marseille, musée Cantini) indiquent le chemin poursuivi par l'artiste jusque dans les années 1980 : force de la verticalité, symétrie légèrement décalée, grands plans diaphanes, jeu des espaces dans l'ombre et la lumière. Toutes ces composantes sont obtenues essentiellement grâce à de nombreuses nuances de bleus, parfois soulignés par de minces lignes de blanc teintées de rouge (Ligne rouge III, 1986). Son œuvre gravé, au burin, est également très riche (exposition de l'œuvre gravé complet, musée d'Art et d'Histoire, Genève, 1977) et comprend de nombreuses illustrations de livres : l'Air de Pierre Lecuire, 1964 ; Ici en deux d'André du Bouchet, 1982. L'artiste a également créé des tapisseries pour la manufacture de Beauvais, des tapis pour les manufactures des Gobelins et de Lodève (Ligne bleue,1984, Mobilier national) et des céramiques pour la manufacture de Sèvres. Elle est représentée dans de nombreux musées : Nantes, Paris (M. N. A. M.), Zurich (Kunsthaus), et son œuvre a fait l'objet de rétrospectives au M. A. M. de la Ville de Paris en 1988.