Régnier (Nicolas)
ou Nicoló Renieri
Peintre français actif en Italie (Maubeuge 1591 Venise 1667).
Il se forma à Anvers auprès d'Abraham Janssens, puis se rendit à Rome (vers 1615 ?), où il entra dans le cercle caravagesque, se rapprochant surtout de Manfredi, avec qui on l'a parfois confondu. Il rencontra également Vouet, qui l'influença (la Bonne Aventure, Louvre ; Portrait d'un musicien, musée de Grenoble ; Joueurs de cartes, musée de Budapest ; Saint Sébastien soigné par Irène, musée de Rouen ; David, Rome, Gal. Spada ; le Repas d'Emmaüs, Potsdam, Neues Palais, la plus caravagesque de ses œuvres). Il quitta Rome en 1625 ou 1626. Les deux Allégories du Palais Royal de Turin (1626) comptent parmi les premières œuvres qu'il exécuta à Venise, sa ville d'adoption et qu'il ne devait plus quitter. Éloigné du foyer romain, son talent s'affaiblit : sous l'influence de la peinture émilienne, il adoucit son caravagisme initial, exécutant des scènes mythologiques et historiques, d'une belle emphase décorative, où il fait figurer ses filles somptueusement vêtues dans des apparats scénographiques (la Mort de Sophonisbe, New York, coll. part. ; la Vanité, Stuttgart, Staatsgal. ; la Madeleine, Birmingham, City Museum). Il créa ainsi une œuvre séduisante parfois, mais souvent insipide, gardant toujours la marque de sa première période caravagesque dans les contours ombrés et la netteté des figures. Ses quatre filles furent ses élèves : l'une d'elles épousa Daniele Van Dyck, une autre Pietro della Vecchia.
Rego (Paula)
Peintre portugais (Lisbonne 1935).
Elle effectue ses études secondaires en Grande-Bretagne de 1945 à 1951 et reçoit à Londres l'enseignement de la Slade School of Art de 1952 à 1956. Jusqu'en 1975, elle partagera sa vie entre Lisbonne et Londres, puis s'installera définitivement en Angleterre. Depuis le début des années 60, Paula Rego développe une figuration dont les éléments appartiennent autant à l'univers des contes populaires et fantastiques qu'à celui de la bande dessinée ou de la caricature. Proprement illustrative, cette peinture se prête volontiers à des interprétations psychanalytiques à travers les images de l'enfance, de Walt Disney, les emprunts faits à la littérature érotique ainsi qu'à Balthus (série des Contes populaires portugais, Centre d'art moderne, fondation Gulbenkian de Lisbonne, 1974-75). Ses œuvres sont exposées au Portugal et en Grande-Bretagne et figurent dans les collections du British Council, de galeries et collections particulières.
Regoyos (Dario de)
Peintre espagnol (Ribadesella, Asturies, 1857 – Barcelone 1913).
Élève du paysagiste hispano-belge Carlos de Haes à l'Académie San Fernando de Madrid, il voyagea à Paris puis séjourna en Belgique, où il se lia avec le groupe impressionniste de l'Essor. Il devait faire deux tours d'Espagne en compagnie d'artistes belges, d'abord Meunier, en 1882, puis le poète Émile Verhaeren (1899), avec qui il écrivit l'Espagne noire. Sa vie, sans reconnaissance officielle mais avec une participation constante aux expositions nationales, se déroula entre le nord de l'Espagne, Paris, puis Grenade et Barcelone. Avec Zuloaga, mais sur un ton plus intime, il exprime, comme Beruete, la simplicité et la gravité du paysage (le Poulailler, Baie de Saint-Sébastien, Madrid, Casón), notamment dans son affrontement à la révolution industrielle (Vendredi saint en Castille, Bilbao, musée des Beaux-Arts), ou du peuple espagnol (Visite de condoléances). Regoyos compte parmi les initiateurs des techniques impressionnistes et postimpressionnistes en Espagne.
Reichlich (Marx)
Peintre autrichien (v. 1460 – apr. 1520, vraisemblablement dans la région de Brixen).
On sait par des documents qu'il est, en 1489, dans le Tyrol, puis bourgeois de Salzbourg à partir de 1494, où sans doute il réside, travaillant dans l'entourage de Pacher. Le retable peint exécuté en 1499 pour l'église Saint-Lambert ne nous est pas parvenu. En 1508, l'artiste est chargé par l'empereur Maximilien de décorer de peintures à fresque le château de Runkelstein, près de Bozen. Son style comme sa conception artistique évolueront de la manière du Maître d'Uttenheim et du Maître de la Présentation de Wilten à celle de Pacher. Il se peut que ce dernier lui ait démontré la nécessité de s'initier directement à l'art italien. Mais ce ne fut sans doute qu'après la mort de Pacher que Reichlich partit pour l'Italie, où il subit, à Venise en particulier, l'influence durable des Bellini, de Giovanni Mansuetti et de Vittore Carpaccio. C'est à l'école vénitienne qu'il doit ce coloris lumineux, que l'on remarque chez lui pour la première fois vers 1500/1502. À partir de 1506, Reichlich semble s'être rapproché des peintres contemporains de l'école de Salzbourg et de leurs prédécesseurs (K. Laib, Maître de Grossgmain et les deux Frueauf). Principal représentant de l'art du Rhin supérieur, il exerce déjà à cette époque une influence sur les maîtres de l'école du Danube, en particulier sur Lucas Cranach. Sa dernière œuvre connue est le retable à volets de Heiligenblut (1520), où les réminiscences vénitiennes sont nombreuses. Les remarquables créations de Reichlich résument l'évolution inspirée par Pacher et en marquent l'aboutissement.
Partant de quelques peintures signées M. R., on a groupé 14 œuvres, ou groupes d'œuvres, pouvant être considérées comme certaines : l'Épiphanie provenant de Wilten (1489, musée d'Innsbruck), l'Épiphanie de l'église de Mitterolang, la Nativité et Ecce homo (musée de Lienz), la Présentation de Marie au Temple et la Visitation, qui, en raison des armes de la ville, doivent provenir de Hall dans le Tyrol (1501-1502, Vienne, Österr. Gal.), 2 panneaux de prédelle (v. 1502, musée d'Innsbruck), 4 panneaux de retable avec des Scènes de la vie de Marie de Neustift (1502, Munich, Alte Pin.), 2 volets du retable, dont l'un avec le donateur Florian Waldhaus et ses patrons (Hall, hôtel de ville), le retable de saint Jacques et saint Étienne de Brixen (1506, Munich, Alte Pin.) avec des Scènes de la vie de saint Jacques et de saint Étienne, le Couronnement d'épines et la Flagellation.