Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Webb (Boyd)

Artiste britannique (Christchurch, Nouvelle-Zélande, 1947).

Après des études au Royal College of Art de Londres, Boyd Webb, insatisfait par l'exécution de sculptures moulées en fibres de verre, se tourne vers la photographie (Veto, 1991, cibachrome). Dans des décors dont le caractère artificiel est volontairement accentué, où de grands rideaux ou des toiles cirées tiennent lieu de sol ou de surface marine, il met en scène des objets divers et hétéroclites, des personnages, souvent nus, ou des animaux artificiels (exemple de ces situations où le burlesque le dispute à l'insolite, Lung, 1983, F. R. A. C. Pays de Loire, présente un homme dans une baignoire disputant à un plongeur un accordéon).

   En 1988-1990, l'artiste a mis en scène, dans des décors en plastique de couleurs souvent vives, des animaux de la brousse africaine (serpent, tigre, flamant rose, girafe, zèbre) souvent situés à l'intersection de deux éléments (eau, terre et ciel) et confrontés à la présence d'un élément hétérogène (disque, violon, mappemonde...) : Clone, 1989, F. R. A. C. Limousin. Présent dans de nombreuses collections britanniques (Tate Gal. de Londres), australiennes, françaises (F. R. A. C. Aquitaine, Rhône-Alpes ; musée de La Roche-sur-Yon ; M. N. A. M. de Paris), son œuvre a fait l'objet d'expositions au musée d'Eindhoven (1983) et à la Whitechapel Art Gal. de Londres (1987).

Weber (Max)

Peintre américain d'origine russe (Bialystok, Pologne, 1881  – Great Neck, New York, 1961).

Il fut le premier, aux États-Unis, à assimiler la leçon du Cubisme et à le transformer en un style personnel. Il arriva aux États-Unis à l'âge de dix ans, reçut sa première formation artistique au Pratt Institute de Brooklyn (New York), mais, en 1905, il s'embarqua pour la France et travailla à Paris à l'académie Julian, avec J.-P. Laurens ; il dessina à la Grande Chaumière et fréquenta les ateliers de peintres modernes. Weber se lia d'amitié avec Matisse, le Douanier Rousseau et connut aussi Picasso et Delaunay. À son retour à New York, en 1909, il peignait toujours des figures d'un lyrisme simplificateur plus proche de Matisse que de Picasso. Il se rallia au Cubisme dans les années suivantes et l'aspect dynamique de son style lui permit de traduire la réalité urbaine de New York et témoigne de l'influence du Futurisme et de l'Expressionnisme. Weber devint ensuite le peintre des danseurs et des musiciens plongés dans l'extase artistique, et celui de la frénésie religieuse des mystiques vieillissants. Son art, de plus en plus intransigeant dans sa recherche de l'émotion, n'abandonna jamais l'élégance formelle acquise en France entre 1905 et 1909. Le rôle principal de l'artiste réside dans les rapports qu'il entretint avec le groupe 291 de Stieglitz et dans l'attachement constant du peintre à la cause du modernisme international. Le M. O. M. A. de New York l'accueillit dès 1930 et une grande rétrospective lui fut consacrée au Whitney Museum en 1949. Weber est notamment représenté à New York (M. O. M. A. et Whitney Museum) et dans de nombreuses collections publiques et privées des États-Unis.

Webster (Thomas)

Peintre britannique (Londres 1800  – Cranbrook 1886).

Son père faisant partie de la maison de George III, il commença par être membre de la chapelle royale. Rendu libre par la mort du souverain, il étudia à la Royal Academy, où il fut encouragé par Füssli. Il connut le succès à l'exposition de 1827 avec son Rebels Shooting a Prisoner, premier d'une longue série de tableaux de genre représentant des jeux ou des scènes d'enfants (The Frown, 1842, Londres, Guildhall Art Gal.). Mais Webster ne se limita pas à cette seule veine (A Village Choir, 1847, Londres, V. A. M. ). Son style, comme celui de Mulready ou de Wilkie, doit au départ beaucoup à l'étude des maîtres hollandais du XVIIe siècle. A. R. A. en 1840, R. A. en 1846, Webster exposa à la Royal Academy de 1823 à 1879. Il s'était retiré en 1856 à Cranbrook, dans le Kent, où se rassemblèrent autour de lui d'autres peintres de genre qui se consacraient à la description de la vie rurale, formant ainsi la " Cranbrook Colony " : John Calcott Horsley (1817-1903), Frederick Daniel Hardy (1827-1911) et George Bernard O'Neill (1828-1917).

Wechelen (Jan Van)

Peintre flamand (Anvers v.  1530  – apr.  1570).

Il est mentionné dans les " Liggeren " de la gilde de Saint-Luc à Anvers en 1557, en tant que maître prenant comme apprenti Hans de Boeys. Ses œuvres, que l'on retrouve souvent dans les anciens inventaires, figuraient dans les plus importantes collections anversoises du XVIIe s. Rubens possédait une de ses peintures, et Peter Stevens en avait 10. Jan Van Wechelen semble surtout avoir collaboré avec Cornelis Van Dalem, dont il a étoffé avec habileté les paysages, les vues de villes et d'intérieurs d'une foule de petits personnages dans la manière du Monogrammiste de Brunswick et de Cornelis Metsys : la Fuite en Égypte (1565, musées de Berlin), Adam et Ève (New York, coll. part.). Deux Ecce homo, l'un dans la coll. Fielding L. Marshall à Richmond et l'autre à Indianapolis (John Herron Art Inst.), montrent des foules mouvementées dans des vues partiellement fantaisistes d'Anvers. Le tableau du Rijksmuseum situe la Prédication du Christ au Temple dans une spacieuse église gothique.

Wedig (Gottfried von)

Peintre allemand (Cologne 1583  – id. 1641).

Ce n'est que tout récemment qu'a été reconnue l'importance de cet artiste dans la peinture allemande du XVIIe siècle. Wedig n'avait été considéré jusque-là que comme un portraitiste médiocre et un peintre de compositions religieuses, bien qu'une série de remarquables natures mortes puisse également lui être attribuée avec certitude, car elles sont pour la plupart monogrammées (musées de Cologne, Gotha, Prague, Louvre). La Nature morte à la chandelle compte parmi ses œuvres les plus importantes (musée de Darmstadt). Les " repas " flamands et les natures mortes de Flegel inspirèrent certainement Wedig, qui fut dans la région de Cologne un pionnier du genre de la nature morte.