Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Davie (Alan)

Peintre britannique (Grangemouth, Écosse, 1920).

Fils d'un peintre graveur, il se forma au College of Art d'Édimbourg et voyagea en Europe en 1948-49, où il fut influencé par les œuvres de Picasso, de Klee et par l'art africain. À partir de 1950, il exposa fréquemment à Londres, puis, depuis 1956, à New York. Également musicien de jazz, il joue du saxophone et a participé à de nombreux concerts et enregistrements. Il considère la peinture comme un effort pour atteindre une révélation spirituelle, une évocation de l'inconnu, ayant été influencé par le bouddhisme zen. Son œuvre, qui montre de nombreux rapports avec l'Expressionnisme abstrait américain, reste symbolique, et sa magie incantatoire doit plus à l'art primitif et préhistorique qu'à la tradition européenne. Davie est représenté à la Tate Gal. de Londres (Entrée pour un temple rouge, n° 1, 1960), à Manchester (City Art Gal.), à New York (M. O. M. A.), à Venise (coll. Peggy Guggenheim). Il a reçu le prix de la Biennale de São Paulo en 1963.

Davies (Arthur Bowen)

Peintre et sculpteur américain (Utica, État de New York, 1862  – Florence 1928).

Il étudia tout d'abord avec Dwight Williams, travailla au Mexique comme dessinateur industriel (1880-1882) puis retourna à Chicago étudier avec Roy Robertson et Charles Corwin (1882-1886). Il se rendit ensuite à New York, où il poursuivit ses études au Gotham Art Students et à l'Art Student's League. Il travailla comme illustrateur, et, en 1893, le collectionneur Benjamin Altman couvrit les frais de son voyage en Europe. Il y étudia Whistler et les préraphaélites autant que Delacroix ou les grands Vénitiens. En 1908, il prit part, aux côtés de Robert Henri, de Sloan, de Glackens, de Shinn, de Luks, de Lawson et de Maurice Prendergast, à l'exposition des Huit — en réaction contre le conservatisme de la National Academy. En 1912-13, il participa activement à la préparation de l'Armory Show, dont il avait été élu président. Son influence sur le choix des œuvres pour l'exposition et, plus généralement, sur l'histoire du goût américain ne saurait être sous-estimée (il possédait lui-même une intéressante collection de maîtres européens contemporains).

   Peintre d'idylliques allégories (Dancing Children, 1902, Brooklyn Museum ; Unicorns, 1906, Metropolitan Museum) qui le rapprochent des peintres symbolistes, et notamment de Böcklin, Davies se convertit à des formules plus modernes sous l'influence des peintres européens, qu'il admirait et qu'il invita à participer à l'Armory Show. Dancers (Detroit, Inst. of Arts) révèle à la fois la connaissance de Matisse dans la composition et celle d'un Cubisme proche de Villon dans le traitement des formes. Davies s'intéressa après 1918 à l'aquarelle, à la lithographie, à l'eau-forte et travailla à partir de 1924 à de grandes décorations, notamment pour International House à New York et pour la maison de sa protectrice, Lillie P. Bliss, ainsi que, dans les toutes dernières années de sa vie, à des projets de tapisseries, en collaboration avec l'atelier des Gobelins.

Davis (Gene)

Peintre américain (Washington 1920-id. 1985).

Après une brève carrière de journaliste politique, Gene Davis commence à peindre sans aucune formation au cours des années 50 dans un style proche de l'Expressionnisme abstrait (Bay, 1957). En 1958, il s'affirme réellement avec ses premières œuvres abstraites faites de bandes de couleurs (Citadel, 1962). Comme Kenneth Noland et Morris Louis, Davis fut associé à la Washington Color School, un groupe mal défini mais qui fut soutenu par le critique Clement Greenberg. Sa peinture, jouant de la couleur, du plan et de la ligne, est en étroite liaison avec la tradition américaine de l'Abstraction géométrique. Elle offre équilibre et dynamisme et de grandes possibilités de variations grâce à l'emploi des couleurs, à la largeur et au nombre des bandes : Lemon Look (1960) ; Cool Buzz Saw (1964, San Francisco, M. F. A.) ; Popsicle (1968, Buffalo, Albright-Knox Art Gal.). Gene Davis créa également des environnements en peignant des pièces entières recouvertes de ses bandes. Dans ses derniers travaux, il retourne à l'Expressionnisme abstrait, peignant des œuvres proches de Klee ou de l'art des enfants (Stripes for Monteverdi, 1979). Il a participé à de nombreuses expositions, telles que " The Responsive Eye ", en 1965, au Guggenheim Museum, " Colorist 1950-65 ", en 1965, au San Francisco Museum of Art, " Post Painterly Abstraction ", en 1964, au Los Angeles C. M. A. L'artiste a bénéficié d'importantes expositions rétrospectives, dont celle de 1987 à Washington (Smithsonian Inst.). Il est représenté dans la plupart des musées américains.

Davis (Ronald)

Peintre américain (Santa Monica 1937).

Il poursuit des études d'ingénieur à l'université de Laramie, Wyoming (1955-56), et un apprentissage artistique à l'institut d'art de San Francisco (1960-1964). L'ensemble de son œuvre montre un intérêt croissant pour les développements linéaires et l'utilisation d'une perspective linéaire à deux points de fuite, procédé tendant à affaiblir l'illusion perspective (Ultramarine [Small Blue], 1966). À partir de 1966, Davis s'intéresse à l'utilisation de fibres de verre et de résines colorées, matériaux permettant une identité entre le support et la peinture, tout en créant un effet d'objet tridimensionnel à partir du développement de formes géométriques simples (Six-Ninths Red, 1966) ou complexes (Diagonal Rectangle XV, 1971), jouant sur les effets de transparences et de superpositions de couleurs. En 1972, Davis revient à l'utilisation de la peinture acrylique pour la description de formes géométriques complexes en couleurs franches. À partir de 1973, installé dans un nouvel atelier construit en collaboration avec l'architecte Frank Gehry à Malibu, Californie, il développe sur des tableaux de très grands formats des structures géométriques linéaires formant des grilles et des développements volumétriques pris dans un fond de taches proche de l'Expressionnisme abstrait (Frame and Bearn, 1975, musée d'art de Seattle). Présent à la Documenta 4 de Kassel (1968) et à la Biennale de Venise (1972), Davis a fait l'objet d'une exposition rétrospective au musée d'Oakland en 1976.