Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Pasinelli (Lorenzo)

Peintre italien (Bologne 1629  – id. 1700).

Empruntant les motifs stylistiques de ses maîtres Simone Cantarini et Flaminio Torri, il les développa d'une manière toute personnelle, indépendante de tout l'académisme local, où la clarté formelle et la fraîcheur des couleurs s'équilibrent en un dosage précis (Christ aux limbes, Entrée à Jérusalem, 1657, Bologne, chartreuse). Il se consacra principalement à des œuvres de chevalet, traitant de préférence des sujets aimables dans lesquels l'expression des sentiments apparaît comme une des plus sincères de l'époque. Durant la dernière phase de son activité, il intensifia la vivacité et la luminosité de son colorisme, obtenant des effets de légèreté et de transparence dignes d'un Luca Giordano, à la fin de sa carrière, ou d'un Giaquinto. Il travailla surtout à Bologne et exerça une grande influence sur les jeunes peintres locaux. Parmi ses meilleures œuvres, on peut citer Cornélie (Bologne, Palazzo Caprara), la Madeleine de la coll. Liechtenstein (Vaduz), le Martyre de sainte Ursule (Bologne, coll. part.), Santa Caterina Vigri (Bologne, S. Maria di Galleria), l'Adoration des bergers de la P. N. de Bologne, ou la Sainte Famille du musée de Nantes.

Pasmore (Edwin John, dit Victor)

Peintre britannique (Chelsham, Surrey, 1908--île de Malte 1998).

Autodidacte et attiré dans les années 30 par les thèmes impressionnistes, Pasmore contribua, avec Coldstream et Claude Rogers, à la création de l'Euston Road School. Il fit sa première exposition personnelle en 1933. Après quelques années où s'affirma son orientation vers l'Abstraction, il se convertit complètement en 1948 à l'art non figuratif, exécuta des collages et, plus tard, des reliefs en bois avec certains éléments fortement saillants. Il s'est intéressé également aux matériaux nouveaux tels que le Plexiglas et le stratifié, dont il a tiré des effets originaux. Son art constitue après 1950 un développement possible de l'apport de Ben Nicholson et a contribué à créer une véritable école britannique du relief, dont Anthony Hill, a été ensuite le plus brillant représentant (Développement en brun numéro deux, 1964-65). Victor Pasmore est ensuite retourné à l'utilisation de la peinture, dont il a obtenu des résultats proches de l'art rupestre et d'un grand raffinement dans la composition et l'utilisation des couleurs.

   Il a fréquemment travaillé à une échelle monumentale et il fut l'architecte-décorateur de la nouvelle ville de Peterlee (comté de Durham). La Tate Gal. de Londres lui consacra une rétrospective en 1966. L'artiste est représenté surtout à la Tate Gal. de Londres ainsi qu'au musée de Grenoble.

Paso (El) [Madrid 1957-1960]

Groupe d'artistes fondé à Madrid au mois de février 1957, El Paso doit être considéré comme une étape importante de l'histoire de l'art espagnol de la seconde moitié du XXe s. Il réunit les artistes les plus caractéristiques de l'Art abstrait espagnol et constitue la résonance, en Espagne, de l'école de New York, avec comme modèles Kline, Pollock et Rothko, et de l'Abstraction de l'Europe du Nord, représentée par le groupe Cobra. Les membres fondateurs d'El Paso (le Passage) sont Canogar, Francés, Millares, Rivera, Saura, Serrano, Suarez et le critique d'art Ayllón. Chirino, Feito et Viola se joindront au groupe alors que Rivera, Serrano et Suarez l'abandonneront au cours de l'année 1957. Cette même année, le manifeste d'El Paso est rédigé en été par Saura. Il met l'accent sur la liberté de la pratique artistique : " El Paso est une activité qui prétend créer un nouvel état d'esprit à l'intérieur du monde artistique espagnol... El Paso a l'intention de créer un climat qui permette le libre développement de l'art et de l'artiste et luttera pour surmonter la crise aiguë que traverse l'Espagne dans le domaine des arts visuels. " Si le groupe a compté une majorité de peintres et deux sculpteurs (Chirino et Serrano), son originalité réside dans les correspondances que les artistes surent entretenir entre leurs pratiques différenciées, entre l'actualité internationale de l'Action painting et la tradition espagnole, dont Millares, Saura et Viola demeureront représentatifs alors que Feito, Rivera et Suarez se tourneront vers une Abstraction davantage lyrique.

   La première exposition du groupe a été réalisée par la gal. Buccholz de Madrid en avril 1957. Pendant trois ans, de nombreuses expositions ont été organisées à Saragosse, Gérone, Oviedo, Madrid et Barcelone. La dernière apparition publique d'El Paso a eu lieu à Rome en automne 1960 à la gal. L'Attico.

passage

Dans un tableau, transition ménagée entre deux tons (ombres et lumières) ou entre deux teintes. Nuance intermédiaire d'un ton à l'autre. Les passages permettent de relier les motifs d'un tableau qui, autrement, demeureraient juxtaposés.

Passe (les Van den)

Famille d'artistes néerlandais.

 
Crispin I (Arnemuiden v.  1565  – Utrecht 1637). Peintre, dessinateur, graveur et éditeur, il fut peut-être l'élève de Dirck Coornhert, et inscrit en 1585 à la gilde d'Anvers comme maître graveur. Cité à Paris en 1589-90, à Cologne de 1594 à 1610, à Francfort, et enfin à Utrecht de 1612 à 1637, il fut surtout un graveur de portraits dans la manière de Wierix et appartient par son style à l'école maniériste de Haarlem.

 
Son fils Crispin II (Cologne 1594/95 – Amsterdam 1670) fut son élève. Inscrit à l'Académie d'Utrecht, où il travailla de 1613 à 1618, on le retrouve à Paris de 1618 à 1630, puis à Utrecht et enfin à Amsterdam, à partir de 1639. L'artiste grava les portraits des grands personnages de l'époque : Charles Ier d'Angleterre, le Pape Paul V, Philippe III d'Espagne.

 
Son fils Crispin III (actif de 1643 à 1680) grava comme son père et son grand-père, des portraits des célébrités de son temps.

 
Simon, frère de Crispin II (Cologne [ ?] v. 1595 –Copenhague 1647) , vécut en 1515-16 à Londres, où il grava des portraits en médaillons des membres de la famille royale, et fut le maître de John Payne. À Paris en 1623, à Utrecht en 1624, Simon est nommé à partir de 1626 graveur du roi de Danemark et dès lors séjourne fréquemment à Copenhague.

 
Willem, leur frère cadet (Cologne 1598 –Londres 1637) , s'installa en 1625 à Londres et, à l'instar de ses frères, grava également des portraits.

 
Magdalena, leur sœur (Cologne 1600 –Utrecht 1638) , se consacra aussi au portrait et épousa en 1624 Frederic Van Beverdoordt. Elle fit des gravures dans la manière de Goudt, d'après des tableaux d'Adam Elsheimer ainsi que d'après Jan Bruegel, Savery, Adam Willaerts.