Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
B

Bacon (sir Nathaniel)

Peintre britannique (Culford, Suffolk, 1585  – id. 1627).

Gentilhomme campagnard (fait chevalier du " Bath " en 1625), neveu du philosophe et lord-chancelier Francis Bacon, ami d'Henry Peacham, cet amateur distingué travailla dans une manière flamande. Son œuvre, peu abondant, comporte des portraits et des intérieurs de cuisine dont le type s'inspire de ceux d'Aertsen. Des Autoportraits de l'artiste se trouvent à Londres (N. P. G.) et dans la coll. du comte de Verulam, à Gorhambury, qui conserve également la Fille de cuisine.

Bad Painting

On regroupe sous le terme de Bad Painting (apparu à New York en 1978) le travail d'artistes (Jonathan Borofsky, Frederick Brown, Stephen Buckley, Neil Jenney, Malcolm Morley, David Salle, Julian Schnabel, Donald Sultan) qui, en réaction contre le bon goût et l'intellectualisme des années 70, ont développé une peinture d'apparence délibérément bâclée et médiocre, d'exécution rapide, et trouvant ses sources dans l'art de la rue, l'académisme, l'information et les peintures marginales. La Bad Painting a été présentée lors de plusieurs expositions internationales : " A New Spirit in painting " (Londres, 1981) ; " Zeitgeist " (Berlin, 1982) et " Documenta 7 " (Kassel, 1982).

Badalocchi (Sisto, dit aussi Sisto Rosa)
ou Sisto, dit aussi Sisto Rosa Badalocchio

Peintre italien (Parme 1585  –apr.  1620).

Il se rendit très jeune à Rome, où il devint l'élève d'Annibale Carracci, puis celui de Lanfranco, qui joua un rôle déterminant sur sa formation (c'est sous le nom de Lanfranco que fut longtemps classé son Mars et Vénus du musée de Rouen). À Rome, il grave avec Lanfranco les fresques des Loges de Raphaël (1607) puis travaille à plusieurs entreprises décoratives, à S. Giacomo degli Spagnoli, au Palais Verospi et au Palais Mattei Cóstaguti. À Reggio Emilia en 1613, il décore la coupole de S. Giovanni Evangelista. De retour à Parme définitivement, Badalocchi prend part à la décoration du Théâtre Farnèse (1618) et peint son Ange gardien (1619, S. Maria delle Grazie). On ignore la date de sa mort.

Baegert (Derick)
ou Derick Baeghert
ou Derick Boegert
ou Derick Boeghert

Peintre allemand (connu à Wesel, Rhénanie-Westphalie, de 1476 à 1515).

Élève à Münster du flamingant Johann Koerbecke, Baegert peignit en 1493-94 un Serment des juges pour l'hôtel de ville de Wesel (musée de Wesel), où il fit preuve d'un réel talent de portraitiste. Longtemps attribuées aux frères Dünwegge, ses œuvres les plus importantes (Retable du Calvaire, v. 1470-1475, Dortmund, Probstei-Kirche, fragments du Calvaire de Saint-Nicolas, près de Wesel, 1478, Madrid, Thyssen-Bornemisza Museum ; Calvaire, v. 1500 ; Sainte Famille, v. 1490, Munich, Alte Pin.) sont traitées dans des tons vifs et lumineux, avec la robustesse qui caractérise l'école westphalienne. Figure notable du Gothique tardif allemand, par son style un peu archaïsant mais sincère (Saint Luc peignant la Vierge et l'Enfant Jésus, v. 1490, musée de Münster ; la Descendance de sainte Anne, v. 1490, musée d'Anvers), Baegert reste un artiste de transition.

Baer (Josephine Gail Kleinberg, dite Jo)

Peintre américain (Seattle 1929).

Elle figure parmi les artistes les plus radicaux des années 60. Au milieu de la crise ressentie alors par les jeunes peintres américains, elle apporte des solutions concrètes sans rejeter le langage traditionnel (toile, peinture), à l'inverse d'un Donald Judd ou d'un Robert Morris, qui optèrent pour la sculpture. À partir de 1960, elle adopte un style Hard Edge très réductif en utilisant des formes géométriques extrêmement simplifiées. Ainsi, de 1962 à 1969, elle emploie toujours le même système : de grandes toiles blanches ou grises sont cernées sur leurs quatre côtés par d'étroites bandes noires, bleues et vertes. Ces toiles sont des surfaces vides où toutes les altérations se situent sur les bords : Primary Light Group : Red Green Blue (1964-65, New York, M. O. M. A. ; Untitled, 1972-75, Buffalo, Albright-Knox Art Gal.). Après 1969, elle abandonne la définition du cadre à l'intérieur de la toile pour ne s'occuper que de ses côtés. La couleur et la ligne ne sont plus sur la toile, mais l'enveloppent littéralement. La toile se présente soit verticalement, soit horizontalement à quelques centimètres du sol (Ténèbres, 1971). L'ombre portée sur le mur et le sol joue un rôle important puisque faisant partie de l'œuvre. Jo Baer atteint à une simplicité monumentale. Elle participa en 1966 à l'exposition " Systemic Painting ", en 1968 à la Documenta 4 de Kassel et, en 1975, une rétrospective de son œuvre eut lieu au Whitney Museum de New York. Depuis 1975, Jo Baer est revenue à la figuration, traçant des figures au fusain sur des fonds vaporeux. Elle vit à Amsterdam. Son œuvre est bien représenté dans les plus importants musées américains (M. O. M. A., Guggenheim Museum, Whitney Museum à New York, Albright-Knox Art Gal. à Buffalo) et suisses (Kunstmuseum de Winterthur).

Baertling (Olle)

Artiste suédois (Halmstad 1911  – Stockholm 1981).

En 1938, à Stockholm, Olle Baertling commence à peindre en autodidacte dans un style voisin de l'Expressionnisme, avant de se consacrer à la réalisation de portraits matissiens.

   Élève de Fernand Léger et d'André Lhote à Paris, en 1948, l'influence de la peinture de Mondrian le déterminera de manière décisive. Il expose pour la première fois à Stockholm en 1949, puis, en 1950, appuyé par Herbin, il accède au Salon des réalités nouvelles à Paris. Durant cette phase de sa carrière, son travail se ressent de ces rencontres, et Baertling tente de diriger ses investigations vers une aptitude à transcrire le mouvement à l'aide de champs colorés diversement orientés et dont l'agencement diagonal crée une dynamique ascendante ou descendante. Dès 1952, il établit sa conception des triangles ouverts : le mouvement résulte d'une combinaison de lignes noires et d'intenses contrastes de couleurs. En 1954, ces champs colorés angulaires sont enrichis (Yoyan, 1970) par une pratique complémentaire de la sculpture : XYL, 1967 (Washington, Hirshorn Foundation). Aucune délimitation ne dissocie nettement, chez Baertling, le sculptural du pictural. Précurseur de la forme ouverte, il envisage ces deux catégories comme la projection d'une même volonté de structurer l'espace. Dans cet esprit, son œuvre s'intégrant parfaitement à l'architecture, il réalise en 1959-1960 une composition murale pour un building de Stockholm qui marque le début d'une collaboration croissante à l'aménagement et à l'amélioration de l'espace urbain. La galerie Denise René, à Paris, lui consacre en 1974 une rétrospective suivie, trois ans plus tard, par la galerie Karsten Greve, à Cologne. L'année de sa mort, la Lijevalchs Konsthall de Stockholm organise un hommage à cet artiste qui concilia dans son œuvre certains aspects " minimalistes " se manifestant précocement et une préoccupation de dynamisme chromatique propre à l'Abstraction géométrique des années 1950.