faux (suite)
Détection et identification des faux
De nombreux moyens d'investigation permettent de détecter les faux : examens de laboratoire, lumière rasante, macrophotographie, qui facilitent l'étude de la touche, sa direction et ses caractéristiques, rayons X, et ultraviolets, grâce auxquels on décèle les fausses signatures et qui renseignent sur les éléments constitutifs du support (clous de fabrication mécanique dans des panneaux dits " du Moyen Âge "). Certaines peintures exécutées sur support métallique sont d'autant plus suspectes qu'elles ne peuvent que difficilement se prêter à l'analyse radiographique.
Citons également l'analyse chimique des pigments, qui permet de connaître les composantes de la couche picturale, l'examen des signatures, en tenant compte des craquelures environnantes (les signatures rapportées n'étant pas craquelées de la même manière que les fonds authentiques), voire l'analyse graphologique. Signalons, enfin, que, dans leurs reconstitutions, les faussaires ont fréquemment commis des erreurs d'interprétation iconographique et des anachronismes (faux Courbet décelé par la présence d'un modèle de chaussure édité postérieurement à la date figurant sur le tableau).
Outre les laboratoires des musées chargés de l'étude scientifique des œuvres d'art, il existe dans tous les pays des services de police spécialisés dans la recherche des faux. Malheureusement, l'autorité des experts peut être parfois contestée : leur profession n'étant pas toujours réglementée, ceux-ci ne sont pas judiciairement responsables si leur complicité ne peut être démontrée.
L'étude des faux et leur conservation ont précisément permis de mettre au point des méthodes vigoureuses de détection des œuvres contrefaites. D'importantes expositions internationales ont permis d'informer plus largement le public des procédés des faussaires (Amsterdam, 1953 ; Zurich, Paris, 1955).
L'œil du négociant, de l'expert, du connaisseur ou de l'historien d'art tient aussi un grand rôle dans la détection des faux. Bien que l'historien d'art se soit parfois laissé abuser — et le génie de Van Meegeren est d'avoir créé un style de jeunesse de Vermeer qui répondait aux attentes des historiens d'art —, c'est le rôle de ce dernier que de signaler les faux et de les publier ; dans un corpus, la partie négative consacrée aux œuvres rejetées ou considérées comme des faux est tout aussi importante que le catalogue des œuvres sûres.
La répression des faux
La nature dolosive de la falsification est une notion de droit moderne qui découle, en France, des lois des 19 et 24 juillet 1793, qui affirment les droits du créateur sur son œuvre. Cependant, le délit consiste dans la conjonction de deux facteurs : fabrication d'un faux artistique et fraude commerciale. En effet, une copie, un pastiche, un faux même n'est pas délictueux s'il est reconnu comme tel ; est délictueux le fait de mettre en vente en trompant sur la définition ou l'origine de l'œuvre vendue.