Stoop (Dirck)
Peintre néerlandais (Utrecht v. 1618 –id. [ ? ] apr. 1681).
Entre 1635 et 1645, il se rendit peut-être en Italie. En 1661 et 1662, il fut peintre à la cour de Portugal. De 1662 à 1665, il séjourna en Angleterre, où Charles II fut son mécène, puis s'installa à Utrecht. Stoop s'est spécialisé dans la représentation de paysages où se déroule une partie de chasse, ou bien un combat de cavalerie. Ces sujets lui permettaient de peindre des chevaux avec virtuosité et naturel, dans un style proche de celui de Pieter Van Laer. Il existe également une parenté indéniable entre l'œuvre de Dirck Stoop et celle de son contemporain Jan Baptist Weenix. Après Wouwerman, Stoop est, à Utrecht, le plus important représentant de la peinture de chevaux, qu'il a illustrée en 1661 dans une suite de 12 eaux-fortes restées célèbres. L'artiste est principalement figuré dans les musées d'Amiens (Halte de chasse), de Bonn (Paysage avec ruines), d'Utrecht (Paysage avec cavaliers et chiens, 1649), au Rijksmuseum (Scène de chasse, 1649), ainsi qu'à Bruxelles (M. R. B. A. : le Repos près de la fontaine, une Halte près d'une hôtellerie), à Copenhague (S. M. f. K. : Halte de chasse, 1643, Vue imaginaire d'une grotte) et à Dublin (N. G. : Scène de chasse).
Son frère Maerten (Rotterdam 1618/1620 – Utrecht 1647) fut également peintre, et se spécialisa dans la scène de genre.
Stoop (Maerten)
Peintre néerlandais (Rotterdam v. 1620 – Utrecht 1647).
Frère cadet de Dirck Stoop, il vécut et travailla à Utrecht, où il est mentionné en 1638 et en 1647. Il peignit des paysages animés de cavaliers, apparentés à ceux de son frère : la Charité de saint Martin (musée d'Utrecht). Il exécuta également des scènes d'intérieur avec des groupes de joyeux buveurs, le plus souvent des femmes et des soldats proches de ceux de son compatriote Jacob Duck. Les personnages aux visages joufflus sont caractéristiques du style du peintre : Soldat et jeune femme (musée d'Aix-en-Provence), Scène d'intérieur (Rijksmuseum), Joyeuse compagnie, le Pillage d'un village (Copenhague, S. M. f. K.), Conversation galante (musée de Lille).
Storck (Abraham)
ou Abraham Sturck
Peintre et graveur néerlandais (Amsterdam 1644 – id. apr. 1704).
Fils du peintre Jan Jansz Sturck (1603-1664/1670) , Abraham peignit les figures de certains tableaux de Moucheron et d'Hobbema ; cependant, il est surtout connu pour ses marines, d'une facture précise et d'une jolie finesse de tons (notamment des nuages rosés), où s'affirme le souvenir de Backhuysen et de Willem Van de Velde le Jeune : Plage et Marine (1683, Mauritshuis), Paysage de la Meuse (Londres, N. G.) et nombreux et caractéristiques exemples au Musée d'histoire de la marine à Amsterdam. Il peignit aussi des paysages italiens (ce qui laisse supposer qu'il aurait fait le voyage d'Italie) proches de ceux de Beerstraten et de Weenix : Port italien (Rotterdam, B. V. B. ; musée de Rouen).
Son frère Jacobus (Amsterdam 1641 – id. apr. 1693) , qui travailla à Spire, à Hambourg et à Amsterdam, aurait été, lui aussi, en Italie ; il peignit des paysages et des marines dans un style proche de celui de son frère, mais plus pointilliste : Château au bord d'une rivière (Londres, Wallace Coll.).
Stoskopff (Sébastien)
Peintre alsacien (Strasbourg 1597 – Idstein, près de Wiesbaden, 1657).
Il était le fils du courrier diplomatique de la ville de Strasbourg, Georges Stoskopff. On admet une première formation de l'artiste auprès du miniaturiste et graveur Frédéric Brentel, qui n'est sans doute pas étranger au développement de son sens aigu du réel. Le 15 décembre 1614, Georges Stoskopff demande au conseil des XXI de placer son fils chez un maître peintre ; dès l'été suivant, les sénateurs Kipp et Schach le confient à Daniel Soreau, artiste wallon réfugié à Hanau-Francfort, que son dernier élève, Joachim von Sandrart, loue très fort et qui semble lui-même avoir été l'élève du Morave Georg Flegel et de Peter Binoit, tous deux peintres de natures mortes. À la mort de Daniel Soreau en 1619, Stoskopff, âgé de vingt-deux ans, dirige un temps l'atelier de ce dernier, que fréquentaient précisément Sandrart et son fils Pierre Soreau.
Les troubles de la guerre de Trente Ans l'amènent à quitter Hanau en 1621 pour Paris, où il découvre l'art de ses grands contemporains, Rubens, Vouet, Callot, A. Bosse, Baugin, Linard, peut-être aussi Rembrandt. Sandrart rencontre Stoskopff à Venise en 1629, mais celui-ci regagne Paris, où il semble s'être intégré au milieu flamand et protestant des peintres de la " réalité " établis à Saint-Germain-des-Prés.
En 1641, il retrouve Strasbourg ; le 11 février, il se fait inscrire sur les registres de la tribu de l'Échasse, mais se refuse aux exigences de la corporation, qui lui demande de produire un chef-d'œuvre. Néanmoins, le 13 octobre 1642, il fait hommage au conseil des XV d'une " fort belle peinture " pour sa salle des séances. Le 21 septembre 1646, il épouse Anne-Marie Riedinger, fille du maître orfèvre Nicolas Riedinger, par ailleurs déjà son beau-frère.
Parmi les amateurs de peinture strasbourgeois ou autres qui furent en possession de ses œuvres, nous relevons les Künast, Brackenhofer, Walter Arhardt, surtout le comte Jean de Nassau-Idstein, réfugié à Strasbourg jusqu'en 1646, qui, en 1655, invita l'artiste dans sa résidence d'Idstein, où celui-ci peignit jusqu'à sa mort, survenue le 10 février 1657, provoquée soit par assassinat, soit par abus de l'alcool. L'art de Sébastien Stoskopff, presque exclusivement consacré à la nature morte (il fit aussi quelques portraits), connaît au départ le " désordre savamment organisé " de la peinture flamande et hollandaise. Il recueille un certain caravagisme, soit par contact direct avec l'Italie, soit dans la manière de Honthorst. Ses deux séjours à Paris le mettent en contact avec la seconde école de Fontainebleau (les Cinq Sens, 1663 ; les Quatre Éléments, musée de Strasbourg). Les recherches de composition rigoureuses et un peu sèches de sa période parisienne vont être supplantées, à son retour à Strasbourg, par ses évocations d'ambiance, où le trompe-l'œil se trouve baigné dans un clair-obscur " faustien " (la Corbeille de verres, id.). Il est surtout représenté par une belle série d'œuvres au musée de Strasbourg et aussi à Munich (Nature morte, Alte Pin.), à Rotterdam (B. V. B.), au Louvre et au musée de Sarrebruck. Le catalogue de son œuvre comprend environ 70 numéros, parmi lesquels certaines lui sont attribuées avec réserve.