Gaddi (les)
Famille de peintres italiens.


Dans les œuvres qu'on attribue à sa jeunesse, comme le Christ mort entre les saints François, Pierre, Paul et Philippe (Capesthorne Hall, coll. Lt.-col. sir W. H. Bromley Davenport), la Maestà fragmentaire de Castelfiorentino (Pise, S. Francesco) ou les fresques des Scènes de la vie de la Vierge et des saints Jean l'Évangéliste et Jean-Baptiste (Poppi, chapelle du château des comtes Guidi), Taddeo part du style de la maturité de Giotto pour donner à l'espace une structure en profondeur reposant sur des recherches empiriques de perspective.
Au cours des deuxième et troisième décennies du siècle, il dut participer aux œuvres collectives de l'atelier de Giotto. Sa collaboration a ainsi été mentionnée par certains critiques tant dans le Polyptyque Stefaneschi (Vatican) que dans le Couronnement de la Vierge (Florence, S. Croce, chapelle Baroncelli). Quand Giotto s'installe à Naples avec son atelier (1328-1333), il est probable que Taddeo soit resté à Florence. C'est en effet à ce moment (à partir de 1328) qu'il paraît vraisemblable de situer l'exécution du cycle de fresques illustrant des Scènes de la vie de la Vierge (id.), où l'artiste apparaît doté d'un style très personnel, bien qu'encore étroitement lié au milieu giottesque. Taddeo se montre sensible à l'esprit inquiet qui anime les recherches de certains disciples frondeurs de Giotto lorsqu'il invente des combinaisons architecturales complexes (l'Expulsion de Joachim, la Présentation de la Vierge au Temple) pour servir de cadre à ses scènes et lorsqu'il crée des effets de lumière nocturne (Annonce aux bergers, Annonce à Joachim) pratiquement uniques dans la peinture de l'Italie centrale du trecento. Taddeo suit les recherches de Maso pour obtenir un établissement plus large de l'espace, comme on peut le constater dans le petit triptyque daté de 1334 (au centre la Vierge et l'Enfant avec deux donateurs ) [musées de Berlin]. Il aboutit au résultat le plus remarquable dans le paysage illimité, vu " à vol d'oiseau ", qu'il figure dans les scènes de la Légende de Job (Pise, Camposanto), qui datent sans doute de 1342.
Par la suite, il se cantonnera dans les limites d'un même style pratiquement immuable, comme en témoignent, entre autres, le polyptyque (Madone et l'Enfant avec les saints Jacques, Jean l'Évangéliste, Pierre et Jean-Baptiste, l'Annonciation et 8 Saints, Pistoia, S. Giovanni Fuorcivitas) dont un document atteste les dates de commande (1347) et de paiement (1353) et la Madone avec des anges, datée de 1355, provenant de l'église S. Lucchese à Poggibonsi (Offices).
Parmi les autres œuvres qui lui sont dues, on peut citer les 26 petits panneaux quadrilobés illustrant la Vie du Christ et celle de Saint François, qui ornaient les armoires de la sacristie de S. Croce (auj. 22 à Florence [Accademia], 2 au musée de Berlin, 2 à l'Alte Pin. de Munich), l'Annonciation du musée Bandini de Fiesole et quelques fresques : la Déposition de croix fragmentaire au musée de S. Croce, le même sujet dans la chapelle Bardi di Vernio de la même église, qui possède également une grande fresque de Taddeo, dans l'ancien réfectoire (l'Arbre de la Croix, la Cène, quatre scènes de la Vie des saints) et une autre dans la sacristie (la Crucifixion). Taddeo a peint aussi à fresque la Crucifixion à l'église d'Ognissanti.

Gaertner (Eduard)
Peintre allemand (Berlin 1801 – id. 1877).
Il fut apprenti en 1814 à la Manufacture de porcelaine de Berlin, où il acquit un dessin précis. En 1821, il travaille chez Carl Wilhelm Gropius. À Paris, de 1824 à 1827, il étudie la peinture de paysage dans l'atelier de Bertin. Puis il travaille à Berlin. De 1837 à 1839, il exécute des œuvres à Saint-Pétersbourg et à Moscou pour le compte des tsars. Il est le plus remarquable d'un groupe berlinois de peintres d'architecture qui exécutaient des vues de ville avec une grande fidélité de dessin, à laquelle il allia des couleurs nuancées dans une lumière vive. À part quelques portraits, la majeure partie de son œuvre est constituée par des vues de Berlin, ville qui conserve la plupart de ses peintures (musées de Berlin, dont Charlottenburg, où est exposé son chef-d'œuvre, un Panorama de Berlin [1834]). On peut également mentionner la Vue de Berlin (1849), conservée à la Kunsthalle de Hambourg.