Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Memmi (Lippo)

Peintre italien (actif de 1317 à au moins 1350).

Il est le fils du peintre Memmo di Filippuccio, dont il fut d'abord l'élève à San Gimignano et avec qui il collabora à la fresque de la Maestà de 1317 (palais public de cette ville). Mais il fut vite attiré par Simone Martini, dont il épousa la sœur en 1324. On constate déjà l'influence de Simone Martini dans les premières fresques de San Gimignano (Vierge sur un trône et saint Michel, S. Agostino ; Sainte Fine et Sainte Catherine d'Alexandrie, collégiale) ainsi que dans la peinture sur bois de la Madone des Raccomandati, signée Lippus de Senis, artiste qui est presque unanimement identifié désormais avec Lippo Memmi (Orvieto, cathédrale). S'affirmant comme un interprète raffiné de l'art de Simone, avec qui il collabora à l'Annonciation de 1333 (Offices) et qu'il accompagna sans doute à Avignon, Memmi a laissé une vaste production, attribuée par référence à quelques tableaux signés : des Vierge à l'Enfant (Berlin, musée d'Altenburg ; Sienne, église dei Servi) ainsi que l'admirable fragment de fresque représentant une Maestà (Sienne, S. Domenico, cloître).

   Parmi ses panneaux dispersés dans les musées du monde entier, il faut citer ceux qui composaient le Polyptyque de San Francesco di Val d'Elsa, autour de la Vierge à l'Enfant de Berlin et qui sont partagés entre la P. N. de Sienne, le Louvre, la N. G. de Washington, le musée de New Haven et le Metropolitan Museum. La critique récente tend à faire figurer sous l'étiquette " bottega " des Memmi les œuvres attribuées à " Barna " et maintenant données à Federico Memmi, ou parfois même à Lippo Memmi. C'est le cas d'un grand et beau retable, auj. démembré, qui se trouvait à San Paolo à Ripa d'Arno, près de Pise, et qui était signé Lippo.

Memmo di Filippuccio

Peintre italien (Sienne, connu de 1294 à 1317).

Il fut le peintre municipal de San Gimignano, où on le trouve cité à partir de 1303. Mais, auparavant, il a dû vraisemblablement étudier auprès de Giotto, avec qui il a travaillé aux fresques de l'église supérieure d'Assise. Parmi ses œuvres conservées à San Gimignano, il faut citer des fresques datées par documents de 1303 (mur intérieur de la façade de la collégiale), dont la Madone entre deux saints (église S. Jacopo), les Scènes de l'histoire de saint Pierre (église S. Pietro) et, toujours à fresque, les très étranges Histoires érotiques (tour du Palais public). Le Polyptyque avec la Madone et les Saints (Oristano, évêché), une Vierge à l'Enfant (Pise, S. Francesco) et un Saint Jean Évangéliste (musée d'Altenburg) sont antérieurs à 1303. Memmo travailla avec son fils, Lippo Memmi, à la Maestà de 1317, peinture à fresque dans le Palais public, où l'on peut voir aussi un beau retable de sa main représentant la Vierge et des saints.

Ménageot (François-Guillaume)

Peintre français (Londres 1744  – Paris 1816).

Fils d'un peintre et marchand de tableaux, Ménageot, venu à Paris enfant, devait mener à bien ses études dans l'atelier de Deshays, puis dans celui de Boucher. Il obtint un second prix de Rome en 1765 et le premier prix en 1766. Agréé académicien dès 1777 avec les Adieux de Polyxène à Hécube (musée de Chartres), il devait être appelé, pour cinq ans seulement, à la tête de l'Académie de France à Rome dix ans plus tard, puis séjourner à Vicence de 1792 à 1800. De retour à Paris, il est élu à l'Institut en 1809.

   Des tableaux comme Tullie faisant passer son char sur le corps de son père du musée de Nancy (son second prix de Rome, 1765), ou l'Étude qui veut arrêter le Temps (son morceau de réception à l'Académie, Salon de 1781, Paris, E. N. B. A.), sont caractéristiques de ce peintre d'histoire vigoureux, à la verve épique. Ménageot fut l'un des premiers à abandonner l'histoire ancienne ou mythologique, à l'exemple des Anglais, pour s'inspirer de l'histoire de France (Mort de Léonard de Vinci, 1781, hôtel de ville d'Amboise), mais peut-être aussi le tenant d'un Néo-Classicisme rigoureux et impeccable (Méléagre supplié par sa famille, Salon de 1791, Louvre). La Madone aux anges (1796, Vicence, sanctuaire de Monte Berico) est typique de son évolution vers un grand purisme dans les dernières années de son existence.

Meneses (vicomte de)

Peintre portugais (Porto 1817  – Lisbonne 1878).

Un des premiers peintres du Romantisme national, il a travaillé chez Overbeck à Rome avant de se consacrer au portrait. Il voyagea en France, en Angleterre et rentra au Portugal en 1850. Il a alors suivi à la fois la leçon des maîtres anglais et l'inspiration mondaine de Winterhalter, qui se manifeste surtout dans le Portrait de sa femme (Lisbonne, M. A. C.).

Menez (Maria Inès Ribeiro da Fonseca, dite)

Peintre portugais (Lisbonne 1926-id. 1995).

Artiste sensible et intuitive, Maria Inès Ribeiro da Fonseca a apporté dans la peinture portugaise contemporaine une recherche lumineuse qui prolonge, d'abord dans l'Abstraction, puis dans une sorte de " Nouvelle Figuration ", la tradition impressionniste et intimiste. Elle est représentée dans des coll. part.

Mengarini (Pietro)

Peintre italien (Rome 1869  – id. 1924).

Le comte Pietro Mengarini appartenait à une famille aristocratique de Rome. Élève de Giulio Rolland, avec qui il collabora pour la décoration du Théâtre municipal de Macerata, il joua un rôle à Rome dans une certaine avant-garde artistique, fit partie du groupe des luministes, avec lesquels il exposa ses œuvres à maintes reprises, et fut l'un des précurseurs en Italie du Divisionnisme.

   Artiste raffiné et exigeant, d'une très grande rigueur intellectuelle, il détruisit beaucoup de ses tableaux qui ne résistaient pas à sa propre critique, et ses œuvres, de ce fait, sont rares et recherchées des amateurs. Dès le début du siècle, il représenta des nus avec la technique typiquement pointilliste dont il avait une maîtrise absolue. Les couleurs mauves de ces nus absolument remarquables font penser aux tonalités employées par Bonnard à une date bien postérieure. L'artiste est notamment représenté au musée du Petit Palais (Genève).