Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Wyeth (Andrew)

Peintre américain (Chadd's Ford, Pennsylvanie, 1917).

Il est le fils d'un célèbre illustrateur, N. C. Wyeth, qui lui donna sa première formation. Considéré par beaucoup comme un prodigieux technicien, il fit la preuve de sa virtuosité précoce lors de sa première exposition personnelle à la gal. Macbeth de New York, en 1937. À vingt-sept ans, il fut élu membre de la National Academy of Design. Wyeth est peut-être, pour le grand public américain, le peintre vivant le plus populaire ; sa rétrospective en 1967, au Whitney Museum de New York, battit tous les records d'affluence. Cette réputation repose sur une transcription fidèle de paysages ou d'intérieurs désolés et nostalgiques où les sujets sont comme suspendus dans l'attente de leur accomplissement. Avec une sorte de précisionnisme photographique, dans des sujets parfois proches de ceux de photographes comme Walker Evans ou Andrew Weston, Wyeth donne une description souvent étrange et inquiétante du monde américain. Ses premières œuvres, au cours des années 40, ont aussi profité des leçons du Surréalisme européen : profondeur spatiale, abus de perspective, précision du détail. Dans l'art américain des années 40, l'emploi de telles caractéristiques reçut le nom de " Réalisme magique ", et on associa à cette même tendance des artistes tels que George Tooker et Robert Vickrey. Récemment, les œuvres de Wyeth sont devenues plus explicites et plus anecdotiques, plus dépendantes des résonances significatives émanant de leurs titres. L'intérêt pour la figure humaine et le nu est explicite dans la série des peintures d'Helga, réalisée de 1971 à 1985 et illustrant la virtuosité graphique de l'artiste (exposition Washington, N. G., 1987). Le tableau le plus célèbre de l'artiste demeure Christina's World (1948, M. O. M. A.). Parmi les œuvres de Wyeth appartenant à des coll. publiques, citons Northern Point (1950, Hartford, Wadsworth Atheneum), Ground Hog Day (1959, Philadelphie, Museum of Art), Albert's Son (1959, Oslo, Ng), That Gentleman (1960, musée de Dallas), Day of the Fair (1963, Saint Louis, Missouri, City Art Gal.).

Wynants (Jan)
ou Jan Wijnants

Peintre néerlandais (Haarlem v. 1630  – Amsterdam 1684).

Actif à partir de 1643 à Haarlem, dans le style de Jan Vermeer Van Haarlem l'Ancien, puis après 1660 à Amsterdam, Jan Wynants peignit quelques paysages italianisants (Paysage avec ruines, Londres, N. G.) et quelques vues de ville (Canal à Amsterdam, musée de Cleveland), mais il fut surtout célèbre pour ses paysages de dunes — où les talus sablonneux fournissent une opportune note de lumière claire —, genre qu'il pratiqua tout comme Philips Wouwerman et Adriaen Van de Velde, dont il fut le maître. Il affectionnait un type de paysage boisé, simple et calme, dérivé de celui de Jacob Van Ruisdael, tout en enchérissant encore sur lui dans une typique prédilection pour le motif de l'arbre mort, au tronc tordu, motif qui se trouve aussi chez des contemporains tels que Pijnacker ou Schrieck ; citons la Lisière de forêt (1659, Mauritshuis), les Dunes (1667, musée de Kassel), la Lisière de Forêt (1668, Louvre), le Chemin dans les dunes (1675, Mauritshuis) et ses très nombreux Paysages (Louvre ; Londres, N. G., Wallace Coll. ; Rijksmuseum ; Ermitage ; musée de Dunkerque ; Haarlem, musée Frans Hals), dont les figures étaient peintes par des artistes comme A. Van de Velde, Wyntrack et surtout J. Lingelbach. Comme beaucoup d'artistes hollandais du Siècle d'or, il avait un autre métier : une mention en 1672 dans les registres fiscaux de la ville d'Amsterdam en fait état comme peintre mais aussi comme tavernier.

Wyspiański (Stanisław)

Peintre, décorateur et poète polonais (Cracovie  1869  – id.  1907).

Il fit ses études à l'École des beaux-arts de Cracovie entre 1884 et 1890. En 1890, il voyage en Italie, en Suisse, en Allemagne et en France, où il séjourne à Paris (1891-1894) et fréquente l'Académie Colarossi. À partir de 1895, il s'installe à Cracovie. En 1897, il est membre de la Société des artistes polonais Sztuka. En 1898-99, il dirige avec S. Przybyszewski la revue artistique Zycie et, à partir de 1902, enseigne la peinture murale à l'Académie des beaux-arts de Cracovie. Le talent divers de Wyspiánski s'exprime dans bien des domaines : peintures (paysages et portraits au pastel) ; gravures ; dessins ; décorations murales ; cartons de vitraux pour l'église des Franciscains de Cracovie (1894-1897) et pour le château de Wawel (1900-1902), non réalisés ; décors pour ses propres pièces, dont Wesele, la Noce (1901).

   Wyspiański, qui est aussi un important écrivain de son temps, a illustré et orné ses ouvrages littéraires (Legenda, 1897 ; Wesele, 1903 ; Akropolis, 1904). Ses tableaux de chevalet (Fillette aux violettes, 1896, Varsovie, M.N.) développent un lyrisme mélancolique tandis que sa manière linéaire déploie toute sa force d'expression dans ses grandes peintures murales, monumentales et dramatiques.

   La plus grande partie de l'œuvre de Wyspiański est conservée dans sa ville natale (Muzeum Narodowe) et au musée de Varsovie.

Wyss (Marcel)

Peintre suisse (Berne 1930).

Marcel Wyss a effectué ses études à la Kunstgewerbeschule de Berne. Il va se consacrer à la fois à la peinture, à la typographie, ainsi qu'à l'édition. Ses tableaux réalisés au début des années 50 montrent tout de suite des préoccupations qui le situent dans la postérité de l'art concret zurichois (Progression 4 X 2/1, 1954), mais qu'il radicalise de façon exemplaire en ayant recours, notamment, au relief et en excluant toute facture et toute mise en œuvre traditionnelle. Son travail de typographe est tout à fait remarquable et trouve l'occasion de s'exprimer dans l'édition de la revue qu'il fonde, en 1953, à Berne, sous le titre de Spirale : cette revue, qu'il édite avec Dieter Roth et le poète Eugen Gomringer, comprendra 8 numéros jusqu'en 1960, ainsi qu'un dernier, largement postérieur, en 1964. Dans cette revue sont publiés, notamment, des textes théoriques des principaux artistes abstraits de cette époque, ainsi que des illustrations les concernant, mais, également, des articles sur l'architecture, sur la poésie concrète et la photographie. Marcel Wyss a sa première exposition en 1954 à Berne. Il va réaliser également de nombreuses œuvres intégrées à l'architecture. Il est principalement représenté dans les musées suisses, ainsi qu'au musée de Grenoble.