Catena (Vincenzo di Biagio, dit)
Peintre italien (Venise v. 1480 – id. 1531).
Une iconographie souvent empruntée à Giovanni Bellini, une couleur émaillée et une construction géométrique des formes, typiques de la culture du XVe s., sont caractéristiques des nombreuses Saintes Conversations de Catena (Baltimore, Walters Art Gal. ; Liverpool, Walker Art Gal.). À partir de 1510, sa manière s'adoucit ; sa couleur est plus fondue, sous l'influence évidente du climat artistique instauré par Giorgione et Titien (Sainte Famille au chevalier, Londres, N. G.). Après 1520, ce " giorgionisme " s'accentue encore, comme en témoigne la " pala " de Sainte Christine (Venise, S. Maria Mater Domini), chef-d'œuvre de son style tardif. On lui doit quelques beaux portraits d'hommes (Trissino, Louvre ; Homme au livre, Vienne, K. M. ; Andrea Gritti, Metropolitan Museum) et de femmes (Washington, N. G.).
Catlin (George)
Peintre et écrivain américain (Wilkes-Barre, Pennsylvanie, 1796 – Jersey City, New Jersey, 1872).
Forcé par sa famille à poursuivre des études de droit, Catlin ne reçut aucune éducation artistique. Établi à Philadelphie en 1823, il réussit, à force de travail, à être élu en 1824 membre de la Pennsylvania Academy of Fine Arts et fut membre de la N. A. D. en 1826. Il commença sa carrière de peintre en exécutant des portraits de la bourgeoisie de Philadelphie, mais il se rendit rapidement compte que sa vocation résidait ailleurs.
Conscient des rapides progrès de la civilisation industrielle et de la disparition progressive du peuple indien et de ses coutumes, il se fixa pour objectif de les relever afin de les sauver de l'oubli.
À partir de 1830, Catlin organisa plusieurs expéditions dans l'ouest et le sud des États-Unis (Missouri, 1832 ; Sud-Ouest, 1834 ; Grands Lacs, 1835-36 ; Caroline du Sud, 1837-38), accumulant portraits, aquarelles et notes sur 48 tribus et exécutant ainsi près de 500 toiles, qu'il présenta au public dès 1833. Il publia également, en 1841, Illustrations of the Maniers, Customs and Conditions of the North American Indians. En 1839, il s'embarqua pour l'Europe avec sa collection. Il la présenta en Angleterre, en Belgique et en France. Elle fut exposée en 1845 au Louvre, où Louis-Philippe l'admira, et, après ce tour d'Europe achevé en 1851, en Amérique latine (1858-1870). Baudelaire lui consacra quelques pages enthousiastes de son Salon de 1846. Malgré cela, Catlin ne reçut qu'une reconnaissance tardive aux États-Unis. Il mourut en 1872 dans l'oubli, mais environ 450 tableaux de sa Galerie indienne sont aujourd'hui conservés à Washington (Smithsonian Institution), où ils sont toujours, en raison de leur exactitude, une source d'études intarissable pour les ethnologues et les historiens.
Ceux qu'il fit après 1850 en Amérique du Sud et sur la côte du Pacifique sont conservés au Muséum d'histoire naturelle de New York. Il est ainsi l'un des meilleurs représentants de toute une série de peintres ayant décrit la réalité de la Frontière américaine dans la première moitié du XIXe s., comme Karl Bodmer (1809-1893) ou John Mix Stanley (1814-1872).
Catton (Charles the Elder)
Peintre britannique (Norwich 1728 – Londres 1798).
Formé à Londres chez un peintre de voitures et à l'Académie de Saint Martin's Lane, il connut un grand succès comme décorateur de voitures et fut attaché au service de George III. Il exposa à la Society of Artists à partir de 1760 et participa à la fondation de la Royal Academy, qui exposa maint tableau de lui de 1769 à sa mort. Catton fut surtout paysagiste et animalier, mais exécuta aussi des scènes mythologiques, allégoriques et religieuses ainsi que des portraits. Happisburg Beach (1766, Felbrigg, National Trust) est un exemple de ses paysages de l'East Anglia. Son tableau d'autel, la Libération de saint Pierre, est conservé dans l'église Saint Peter Mancroft à Norwich.
Caulfield (Patrick)
Peintre britannique (Londres 1936-id. 2005).
Il se forma à Londres à la Chelsea School of Art (1956-1960) et au Royal College of Art (1960-1963), où il rencontra Hockney, Kitaj et Jones. En 1964, il participa à l'exposition The New Generation de la Whitechapel Art Gal. (Londres), qui révéla la jeune peinture anglaise, et fut sélectionné pour la 4e Biennale de Paris en 1965. Ses tableaux, dont les motifs sont tracés à la façon d'épures sur des fonds neutres, représentent des images banales du monde moderne (View of the Rooftops, 1965 ; Dining Recess, 1972, Londres, Arts Council of Great Britain). Les compositions synthétiques se rapprochent davantage de la Nouvelle Figuration que du pop art, auquel il est souvent rattaché. À partir de 1979 apparaît dans ses peintures une profusion de styles qui semble constituer un rejet de la simplicité utilisée jusqu'alors (Still Life : Maroochydore, 1980-1981). Caulfield est représenté à la Tate Gal. de Londres (Créneaux, 1967 ; Poteries, 1969), qui lui consacra une rétrospective en 1981.
cautère
Sorte de petit fer qui, chauffé, sert à obtenir des effets d'estompe dans le procédé de la peinture à l'encaustique.
Cavalcanti (Emiliano di)
Peintre brésilien (Rio de Janeiro 1897 – id. 1976).
Caricaturiste à ses débuts, Cavalcanti participe en 1922 à la Semaine d'art moderne de São Paulo, qu'il a d'ailleurs aidé à organiser. Il décide ensuite de s'installer à Paris (1923-1925) où Picasso, Léger, Cocteau, Satie deviennent ses amis. Son œuvre est d'abord marquée par Chagall et l'expressionnisme (Cinq Jeunes Filles de Guaratingueta, 1926, musée de São Paulo), avant de se confronter au Picasso de la période classique. Cavalcanti rendra hommage, sa vie durant, à la femme et, plus précisément, à la mulâtresse dont il fait un symbole social (Samba, 1925). Ce thème s'inscrit dans les préoccupations politiques de l'artiste qui s'accentueront après 1930 (la Réalité brésilienne, série d'encres de Chine, 1930). En 1955, Cavalcanti publie son autobiographie tandis qu'il participe à la Biennale de São Paulo (en 1951, 1953 et 1963) et à celle de Venise (1956). Le M. A. M. de São Paulo, qui conserve un très important fonds de dessins, a organisé une rétrospective de son œuvre en 1971.