Palomino y Velasco (Acisclo Antonio)
Peintre espagnol (Bujalance, Cordoue, 1653 – Madrid 1726).
Formé tout d'abord à Cordoue, où il copie, puis imite les œuvres d'Antonio del Castillo et où il rencontre Valdés Leal, il s'installe bientôt à Madrid. Là, il y étudie avec Claudio Coello, qui lui ouvre les portes de l'Alcázar et des collections royales et lui procure des commandes pour le Palais royal. Il est nommé peintre du roi en 1688. Ami de Luca Giordano dès l'arrivée de celui-ci à Madrid (1692), il devra à son influence ses réalisations les plus importantes dans l'art de la fresque : la voûte de l'église de los Santos Juanes de Valence (1699), celle des Desamparados dans la même ville (1701), le Triomphe de l'Église à S. Estebán de Salamanque et les chapelles du tabernacle des chartreuses de Grenade (1712) et du Paular (1723). Dans ses tableaux d'autel, il reste plus attaché à la tradition madrilène : Immaculée Conception (Prado). Mais, plus encore que comme peintre, il est important par son œuvre d'historien et de théoricien de la peinture. Le Museo Pictórico y Escala Optica (publié en 2 tomes à Madrid en 1715 et 1724) comprend une série de biographies d'artistes espagnols de valeur inégale (surtout précieuses pour ceux que l'auteur connut personnellement), qui, dans bien des cas, constituent la plus ancienne et presque la seule source d'information et ont valu à Palomino le surnom de " Vasari espagnol ".
Panamarenko
Artiste belge (Anvers 1940).
Le vrai nom de cet artiste est inconnu, Panamarenko étant une abréviation de " Pan American Airlines and Company " ; sa formation n'est pas plus précise : on sait qu'il est entré très tôt à l'Académie des beaux-arts d'Anvers puisqu'il a suivi les cours de l'Institut national supérieur à partir de 1962. On sait encore que sa première exposition personnelle date de 1965, que Marcel Broodthaers et Joseph Beuys s'intéressaient de très près à lui et que ses premières œuvres connues mêlaient déjà les lois de la physique à un sens ludique proche des dessins animés : Chaussures magnétiques (avec chapeau rembourré assorti) pour marcher " sur " un plafond métallique, etc. Cette légende fantaisiste, jointe à son goût pour les uniformes d'aviateur blancs et à sa pratique des happenings, tire souvent Panamarenko du côté des artistes du comportement. Au début des années 60, Panamarenko avait travaillé sur les matériaux nouveaux et les techniques de pointe. C'est en 1967 qu'il construit son premier avion, inaugurant la longue série des engins volants (Tapis volant, 1980, dessin) qu'il poursuit encore : Rucksack (moteurs individuels qui se portent comme un sac à dos), Aeromodeller (exposé à la Documenta 5 de Kassel) et autres réalisations, tantôt en maquette, tantôt à l'échelle humaine, mêlent les références à la vie des insectes (un mécanisme à ressort produit les vibrations des ailes, comme dans Magameudon I, 1972), à des allusions à Léonard de Vinci et à une grande sophistication technique, telle que la plupart de ces appareils sont réellement capables de fonctionner (Bernouilli, 1995, matériaux divers et moteur). Panamarenko s'est également penché sur la vie sous-marine (Scaphandre de l'homme de guerre portugais, 1990). Totalement hors norme, ce travail exceptionnel a fait l'objet d'expositions à Munich (1982), au C. A. C. de Tours (1989), au M. A. M. de la Ville de Paris (1990-91), etc. Les musées de Lucerne (Suisse), de Berlin (N. G.), le M. N. A. M. de Paris, entre autres, conservent ses œuvres.
Pane (Gina)
Artiste française (Biarritz 1939 – Paris 1990).
Gina Pane fréquente l'École des beaux-arts de Paris et l'atelier d'Art sacré de 1961 à 1963. Elle s'inscrit dans le milieu de l'art à partir de 1967 à travers une série d'actions et de performances avec son propre corps comme seul médium. L'une des premières actions, Pierres déplacées, consista en 1968, en pleine nature dans la vallée de l'Orco en Italie, à déposer au soleil un tas de pierres, resté jusque-là dans l'ombre. Par la suite, Gina Pane se consacrera essentiellement aux actions corporelles. Le corps blessé et douloureux se révèle dans l'expérience physiologique et psychologique des limites, en temps et lieux déterminés, jusqu'au dépassement des interdits sociaux, sexuels et religieux. L'œuvre de Gina Pane évolue d'une dramatisation de la réalité — à travers les performances de 1967 à 1971, où le riz, le lait, la viande sont ingérés, et le sang, répandu — vers des travaux d'installations et de photographies qui, réalisés à partir de 1981, sont les traces symboliques de ses actes. En 1978, Gina Pane crée un atelier de performance au Centre Georges-Pompidou à Paris. Au cours des années 80, elle a mis en scène, à l'aide de pièces réparties dans l'espace et au mur, les images et les symboles propres au langage des corps souffrants et mutilés dont l'histoire de l'art porte les témoignages les plus exemplaires (scène de martyres, de l'Ancien et du Nouveau Testament, de la Légende dorée). Les matériaux choisis par l'artiste — bois, fer, verre, cuivre — produisent des énergies et des concepts dichotomiques et complémentaires à la fois (chaud/froid, opaque/transparent, chair/esprit, visible/invisible).
Paneque (Guillermo)
Artiste espagnol (Séville 1963).
Depuis 1985, Paneque fait partie de la jeune peinture espagnole des années 80 qui, entre Barcelone et Séville, propose une figuration puisant ses sources dans l'illustration et l'imagerie populaire. Entre un humour et une naïveté volontaires, il développe dans ses dessins sur papier et ses peintures sur toile un monde imaginaire où les objets quotidiens (Familia Feliz, 1986) s'associent à des thèmes religieux (Retrato de San José, 1986). Paneque s'est également largement inspiré des magazines illustrés, du photojournalisme, dans un héritage qui conjugue l'esprit du Surréalisme à celui du pop art. Il est représenté à partir de 1986 dans les expositions qui, en Europe, ont fait connaître l'art espagnol contemporain telles que " Spanische Bilder " par les Kunstverein de Hambourg, de Stuttgart et de Francfort, " Aperto 86 " à la Biennale de Venise, " 1981-1986 : Pintores y Escultores espanoles " à la fondation Cartier en France.