Winghe (Jodocus a)
ou Josse Van Winghe
Peintre flamand (Bruxelles 1542/1544 – Francfort 1603).
Cet artiste maniériste se forma probablement dans le milieu de Spranger, puis en Italie, où il passa, à une date indéterminée, quatre ans à Rome. Il connut également l'art vénitien. Il devint en 1568 le peintre attitré d'Alexandre Farnèse, qui le fit entrer dans l'atelier du peintre émilien Jacopo Bertoja à son retour à Bruxelles, où il revint encore en 1585, un an après son établissement définitif à Francfort. On conserve de lui peu d'œuvres peintes (Samson et Dalila, Düsseldorf, K. M. ; Apelle et Campaspe, connue par deux versions, dont une à Vienne, K. M., provient de la collection de Rodolphe II ; Adoration des bergers, Greenville, Bob Jones University), mais quelques dessins nous sont parvenus (Albertina ; Oxford, Ashmolean Museum ; Bruxelles, M. R. B. A. ; Rotterdam, B. V. B. ; Dresde, cabinet des Dessins ; Paris, B. N. et Louvre). La Fête nocturne de Bruxelles (M. R. B. A.) trahit une connaissance des mascarades vénitiennes et de l'école de Fontainebleau. Plusieurs des dessins de Winghe furent gravés par son fils Jeremias (Bruxelles 1578 ? - Francfort 1648 ou 1658) , qui imita dans ses propres dessins (Paris, B. N.) l'art de son père.
Winter (Fritz)
Peintre allemand (Altenbögge, près de Dortmund, Westphalie, 1905 – Herrsching, Ammersee, 1976).
D'abord apprenti électricien à Ahlen, puis mineur, il commence à dessiner et à peindre en 1924. Étudiant au Bauhaus à partir de 1927, il suit en 1928 les cours de Kandinsky, Klee et Schlemmer. Il pratique alors une figuration graphique inspirée de Klee (Jeune Fille dans les fleurs, 1928). Il obtient le diplôme du Bauhaus en 1930, travaille dans l'atelier de Naum Gabo et fait la même année sa première exposition personnelle à Berlin. Les compositions abstraites de cette période, proches de celles de Kandinsky ou de Klee, se distinguent par leur coloris sombre (Schwebend, 1931), caractéristique du style de Winter. En 1932, il voyage en Italie (Milan, Florence, Bologne) et entreprend à son retour la série des Sternbilder (" Constellations "). Il s'installe à Munich-Allach en 1933 et puis à Diessen am Ammersee en 1935. Jusqu'en 1939, ses réalisations abstraites sont très variées, inspirées par les phénomènes naturels (terre, lumière, forces cosmiques : Reflets K 34, 1934), et elles annoncent souvent le " paysagisme abstrait " de l'après-guerre. La carrière de Winter est pratiquement interrompue de 1939 à 1949 (appelé sous les armes et prisonnier de guerre en Russie, période au cours de laquelle il parvient à réaliser de petits dessins abstraits). De retour à Diessen en 1949, Winter est cofondateur de Zen 49 à Munich avec E. W. Nay. Il rencontre l'année suivante Hartung et Soulages à Paris. Son expression abstraite, participant de l'influence extrême-orientale qui s'est exercée alors en Europe comme aux États-Unis, accorde une grande place aux signes dynamiques, sombres ou colorés, tracés de réseaux graphiques sur des fonds vierges ou légèrement teintés (Kreisend, 1953, Essen, Folkwang Museum). Après 1959, il est revenu à un art où le souci de rigueur et d'invention propre au Bauhaus est toujours sensible (Weite Horizontalen, 1964, musée de Kassel ; Avant le bleu, 1967) et où la couleur détermine l'espace du tableau. À partir de 1955, il fut professeur à l'École supérieure des beaux-arts de Kassel. Winter est représenté dans la plupart des musées allemands, notamment à Kassel, Essen, Stuttgart, Mannheim, Munich (Neue Staatsgal.), Hambourg, Münster, Sarrebruck. En 1973, une exposition rétrospective a eu lieu au musée d'Art et Histoire de Fribourg.
Winterhalter (Franz Xaver)
Peintre allemand (Menzenschwand, Forêt-Noire, 1805 – Francfort-sur-le-Main 1873).
Après avoir fréquenté l'Académie de Munich, Winterhalter s'établit à Karlsruhe, où il devint professeur de la princesse Sophie puis peintre de la Cour (1834) : le Grand-Duc Léopold (1831, musée de Karlsruhe). Après un voyage en Italie (1833), il arrive en France en 1834 ; protégé de la reine Marie-Amélie (Portrait de Louis-Philippe, 1839, Versailles, musée du Château ; la Reine Marie-Amélie, 1842, id.), il devint rapidement un portraitiste mondain aussi bien à Paris, où il vécut trente ans, que dans les cours étrangères. Sa vogue ne cessa de croître sous le second Empire, et il exécuta de nombreux portraits de l'Impératrice Eugénie et de Napoléon III (répétitions et copies au Louvre, à Versailles et au château de Compiègne). Il mourut comblé d'honneurs par tous les souverains, et une rétrospective de son œuvre fut organisée à sa mort à Baden-Baden. Sollicité par d'innombrables commandes, il renouvela peu son inspiration, figeant son art dans une facture qui s'alourdit avec le temps. Resté romantique, il garda longtemps la marque de l'influence anglaise : ses figures se détachent sur des fonds de paysage noyés dans une atmosphère de clair-obscur. Il brosse avec raffinement et brio une vision futile et vide du monde élégant ; sa touche est plus méthodique qu'inventive, et il sait rarement être pénétrant. Son œuvre la plus fameuse demeure l'Impératrice Eugénie parmi ses dames d'honneur (1855, château de Compiègne). Winterhalter est notamment représenté au musée d'Orsay (Monsieur Planat de La Faye, 1845 ; Madame Goldschmidt, 1868), à Chantilly (musée Condé : le Duc d'Aumale), à Versailles (la Duchesse de Kent, la Reine Victoria, le Prince de Saxe-Cobourg, Marie-Christine d'Espagne), au château de Compiègne (Madame Rimsky-Korsakov, 1861 ; la Duchesse de Morny), à l'Ermitage ainsi que dans les collections royales britanniques.
Une rétrospective lui a été consacrée en 1988 (Paris, Petit Palais ; Londres, N. P. Gallery).
Winters (Terry)
Peintre américain (Brooklyn, New York, 1949).
Après des études au Pratt Institute de New York, il développe au début des années 70, dans la tradition de Jasper Johns, un travail pictural sur la visualisation des noms de couleurs, tels le rouge, le jaune ou le bleu. Cet intérêt pour la description se développe dans la représentation des structures géométriques des minéraux dont sont issus les pigments. Au début des années 80, le même intérêt pour les formes naturelles élémentaires trouve un prolongement dans des œuvres représentatives des formes végétales ou animales, tels des pollens ou des structures embryonnaires, mettant en parallèle création naturelle et créativité picturale (Stanina 2, 1982). De plus en plus, il s'intéresse au développement sur le plan de la toile, traité comme un sol fertile, de formes naturelles émergeant, tels ces Invecta, 1985. Présent dans plusieurs musées américains (Double Gravity, 1984, New York, M. O. M. A. ; Good Government, 1984, New York, Whitney Museum), son œuvre a fait l'objet d'une exposition en 1985 au Kunstmuseum de Lucerne.