Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
G

Glaize (Auguste-Barthélemy)

Peintre français (Montpellier 1807  – Paris 1893).

Élève des frères Achille et Eugène Devéria, il débuta comme peintre d'histoire et exposa aux Salons de 1836 à 1894 (exposition posthume). Glaize fut surtout connu pour la part qu'il prit à la vaste campagne de décoration d'églises (Saint-Sulpice, Saint-Gervais-Saint-Protais et Saint-Eustache) entreprise à Paris sous le second Empire. Il est représenté par des tableaux religieux, historiques ou allégoriques dans plusieurs musées de province, en particulier à Montpellier (Portraits de Bruyas) et au Louvre (Héliodore chassé du temple, 1845 ; les Femmes gauloises, 1851). Son célèbre tableau les Écueils (Amiens, musée de Picardie) présenté au Salon de 1864 fut acquis par l'État, mais sévèrement jugé dans l'Illustration de la Gazette des Beaux-Arts : " ... Il nous en coûte de voir M. Auguste Glaize s'obstiner à des allégories sans portée, telles que les Écueils, où la fantaisie seule tient lieu de tout, couleur, dessin, style et goût. "

Glarner (Fritz)

Peintre américain d'origine suisse (Zurich 1899  – Locarno 1972).

Il fréquenta l'Académie de Naples avant de se rendre, en 1923, à Paris, où il se lia avec les Delaunay, Michel Seuphor et participa au mouvement Abstraction-Création. Il émigra aux États-Unis en 1936, où il rencontra Katherine Dreier, qui, en 1945, devait acheter l'une des premières toiles de sa maturité, Relational Painting (1943, New Haven, Yale University Art Gal., coll. Société anonyme). Glarner fut un familier de Mondrian à New York. Son œuvre peut d'ailleurs être considéré comme une continuation de celui du créateur du Néoplasticisme, à l'esprit duquel il reste fidèle tout en introduisant des variantes telles que le format rond, le tondo, dont le premier date de 1944, ainsi que le système de composition toujours fondé sur des lignes obliques et décalées qui créent une impression de dynamisme qu'accentue la liberté de facture du peintre : c'est ce que Glarner appelle ses " Relational Paintings ", dont l'un des plus beaux exemples est le Tondo n° 3, 1945, conservé au Kunsthaus de Zurich. Il a aussi beaucoup travaillé le dessin, où se manifeste de façon éclatante sa recherche du dynamisme. Il a exécuté de grandes peintures murales : dans l'immeuble Time-Life de New York (1959-60), aux Nations unies (1961) et à Albany (1967-68), ainsi que la salle à manger de l'appartement des Rockefeller à New York, qui est aujourd'hui déposée à Zurich (Stiftung für konkrete und konstruktive Kunst).

   Il est représenté à New York (M. O. M. A. et Whitney Museum), à Buffalo (Albright-Knox Art Gallery), à Paris (Relational painting, tondo n° 32, 1954, M. N. A. M.), au Kunsthaus de Zurich et dans de nombreux musées suisses.

Glasgow Boys

Le seul mouvement pictural écossais de la fin du XIXe s. fut celui des Glasgow Boys, ou école de Glasgow, en réaction contre les peintres de genre ou d'histoire du milieu du siècle, sir William Fettes Douglas, James Archer, Thomas Faed et Robert Herdman. Le groupe des Glasgow Boys, fondé dans le Glasgow industriel du début des années 1880, rassembla notamment Robert Macgregor, sir John Lavery, George Henry, sir James Guthrie, Edward Atkinson Hornel, Edward Arthur Walton, Joseph Crawhall. Ils admiraient particulièrement Whistler et Bastien-Lepage, rejetaient la primauté du sujet et la minutie réaliste, et s'orientaient vers un style de peinture plus libre caractérisé par le respect et le contrôle de l'exécution ainsi que l'amour de la couleur. Les qualités décoratives du XIXe s. français tardif étaient une référence importante et, en particulier, l'œuvre d'artistes comme Monticelli. Il n'y avait pas de programme commun, et chaque peintre possédait sa manière propre, mais le groupe fit une exposition remarquée à Londres en 1890, que suivirent d'autres manifestations sur le continent. Les Glasgow Boys furent finalement absorbés par la Scottish Academy. Cependant, Glasgow devenait, grâce à Charles Rennie Mackintosh et à ses associées Margaret et Frances Macdonald, l'un des foyers les plus originaux de l'Art nouveau dans le domaine de l'architecture et de l'art décoratif.

Glattfelder (Hans Jörg)

Peintre suisse (Zurich  1939).

Glattfelder, qui a fait ses études à l'université et à la Kunstgewerbeschule de Zurich, va se consacrer, dans les années 60, à la peinture, en suivant la tendance de l'art concret zurichois. Ses tableaux, qui sont fondés sur l'utilisation de systèmes, s'appuient sur des structures régulières et vont lui permettre bientôt d'étudier l'interaction des couleurs dans le champ pictural. À partir de l'observation de ces modifications visuelles, Glattfelder va se montrer de plus en plus intéressé par les problèmes de l'instabilité des formes et de leur modification (Grosser Horizont, 1982). Il retrouve l'usage de la perspective et la représentation illusionniste de la profondeur. En modifiant la représentation du plan de l'œuvre, il transforme sa silhouette et aboutit à un tableau en forme qui retrouve l'usage de la perspective accélérée.

Glauber (Johannes)

Peintre et graveur néerlandais (Utrecht 1646/1650  – Schoonhoven vers 1726).

Il fait son apprentissage chez Nicolaes Berchem, puis travaille comme copiste de tableaux italiens à Amsterdam. Il voyage en France (1671-1675), où il est l'élève d'A. Van der Kabel à Lyon, puis, à partir de 1675, en Italie. Ensuite — à part un séjour de six mois à Copenhague —, il demeure à Hambourg (1684), à Copenhague, puis à Amsterdam, où il travaille dans l'atelier du peintre Gérard de Lairesse ; en 1687, il est à La Haye, avant de s'installer définitivement à Schoonhoven. Glauber peint des paysages italiens, mais non dans ce style " italianisant ", typiquement hollandais, que ses prédécesseurs et beaucoup de ses contemporains pratiquèrent. Ses paysages héroïques (exemples au Prado, au musée de Kassel, à Brunswick (Herzog Anton Ulrich-Museum), à Copenhague (S. M. f. K.), au Louvre (1686), et aux musées de Cherbourg, de Grenoble, de Nantes, de Montpellier, de Rouen) s'inspirent plutôt des maîtres français comme Poussin et Gaspard Dughet, ce qui explique leur caractère " classique ", différent par exemple des œuvres de son maître Berchem. Ce ne sont pas des pâtres et leurs troupeaux, mais des personnages vêtus à l'antique qui prennent place dans ses tableaux ; ce style français semble avoir été particulièrement en vogue à la cour des stadhouders, puisque l'artiste fut chargé de décorer de grands paysages les palais du Loo et de Soestdijk (le Bain de Diane, Salmacis et Hermaphrodite, Rijksmuseum). Il faut également mentionner son importante activité en tant que graveur à l'eau-forte.

 
Son frère Johannes Gottlieb ( ? 1656 – Breslau 1703) fut son élève et pasticha son style. Il l'accompagna en 1671 à Paris, puis en Italie et à Hambourg. Rentré en 1684 à Amsterdam, il travailla ensuite à Vienne, à Prague et à Breslau.