Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MCLAGLEN (Victor) (suite)

Ce fils de pasteur émigre au Canada, où il travaille comme boxeur et dans les cirques. Ses aventures le mènent aux États-Unis, en Australie, en Afrique et enfin en Angleterre, d'où il prend part à la Première Guerre mondiale. Après quoi, il reprend la boxe et se fait ainsi remarquer par un producteur, ce qui l'entraîne à débuter au cinéma en 1920. Il est très actif jusqu'en 1924, quand il part pour Hollywood. Là, il n'a guère de mal à se faire une place. Massif, bourru, truculent, il ne reste plus inactif et il est même, entre 1927 et 1931, presque une vedette, grâce à la popularité de What Price Glory (R. Walsh, 1926), où il incarnait un soldat jovial et coureur de jupons. Il endosse le personnage dans les quatre films que ce succès engendre. Il est le partenaire de Dolores Del Rio (The Loves of Carmen, R. Walsh, 1927) et de Marlene Dietrich (X 27, J. von Sternberg, 1931), et il n'est pas étranger au succès d'Une fille dans chaque port (H. Hawks, 1928). Sa collaboration la plus heureuse se situe avec John Ford, qui lui donne son grand rôle de prestige (le Mouchard, 1935, qui lui vaut l'Oscar) et d'inoubliables silhouettes d'ivrogne rouspéteur au cœur d'or (la Charge héroïque, 1949 ; Rio Grande, 1950 ; l'Homme tranquille, 1952). Ce sont ces rôles chaleureux et drôles qui lui assureront sans doute une place dans le souvenir, plus que son interprétation un rien grandiloquente du Mouchard.

MACLAINE (Shirley MacLean Beaty, dite Shirley)

actrice américaine (Richmond, Va., 1934).

Danseuse dès la plus tendre enfance, chorus-girl à Broadway, modèle et doublure, elle est remarquée un soir au théâtre par Hal Wallis, qui la fait venir à Hollywood. Vedette dès son premier film, cette sœur de Warren Beatty fait montre d'un esprit aussi indépendant et, à l'époque, plus énergique que celui de son frère. Son visage expressif la laisse aussi à son aise dans la comédie (où elle sauve bien des scripts médiocres) que dans le drame, par sa facilité à passer du rire à l'émotion (la Garçonnière reste à cet égard son meilleur film). Très directe et à l'emporte-pièce dans le travail, elle a fait bénéficier de sa popularité les causes libérales, et s'est même un temps consacrée à des campagnes électorales (Robert Kennedy, puis McGovern). En 1971-72, elle a produit et interprété une série TV (Shirley's World) puis, en 1973-1975, elle écrit, produit et codirige un documentaire de long métrage sur la Chine qu'elle avait visitée avec un groupe de femmes (The Other Half of the Sky : A China Memoir).En 1976, elle est retournée au théâtre avec un « one-woman show », A Gypsy in My Soul. En 1983, elle fait, face à Jack Nicholson, une rentrée à l'écran très remarquée dans Tendres Passions de James L. Brooks. Enfin, on lui doit deux volumes de souvenirs publiés en 1970 et 1974.

Souvent éloignée de l'écran, cette actrice quelque peu marginale par son physique, ses tics et sa désinvolture laisse un meilleur souvenir que celui de ses rôles à répétition de pauvre fille au grand cœur.

Films  :

Mais qui a tué Harry ? (A. Hitchcock, 1955) ; Artistes et Modèles (F. Tashlin, id.) ; le Tour du monde en 80 jours (M. Anderson, 1956) ; la Vallée de la poudre (G. Marshall, 1958) ; Vague de chaleur (Hot Spell, Daniel Mann, id.) ; la Meneuse de jeu (J. Anthony, id.) ; Comme un torrent (V. Minnelli, 1959) ; En lettres de feu (Anthony, id.) ; Une fille très avertie (Ch. Walters, id.) ; la Garçonnière (B. Wilder, 1960) ; Can-Can (W. Lang, id.) ; l'Inconnu de Las Vegas (L. Milestone, id., caméo) ; Il a suffi d'une nuit (Anthony, 1961) ; Anna et les Maoris (Walters, id.) ; la Rumeur (W. Wyler, 1962) ; Ma geisha (J. Cardiff, id.) ; Deux sur la balançoire (R. Wise, id.) ; Irma la Douce (Wilder, 1963) ; Madame Croque-Maris (What a Way to Go !, J. Lee Thompson, 1964) ; la Rolls-Royce jaune (A. Asquith, GB, id.) ; l'Encombrant Mister John (John Goldfart Please Come Home, Lee Thompson, 1965) ; Un hold-up extraordinaire (R. Neame, 1966) ; Sept Fois femme (V. De Sica, 1967) ; Un amant dans le grenier (The Bliss of Mrs. Blossom, Joe Mac Grath, GB, 1968) ; Sweet Charity (B. Fosse, 1969) ; Deux Mules pour Sister Sara (D. Siegel, 1970) ; The Possession of Joel Delaney (Waris Hussein, 1972) ; The Year of the Woman (DOC, 1973) ; Desperate Characters (Frank D. Gilroy, 1974) ; le Tournant de la vie (H. Ross, 1977) ; Bienvenue Mister Chance (Hal Ashby, 1979) ; Loving Couples (J. Smight, 1980) ; A Change of Seasons (Richard Lang, id.) ; Tendres Passions (Terms of Endearment, James L. Brooks, 1983) ; Cannonball 2 (Hal Needham, 1984) ; Madame Sousatzka (J. Schlesinger, 1988) ; Potins de femmes (H. Ross, 1989) ; Bons baisers d'Hollywood (M. Nichols, 1990) ; Waiting for the Light (Christopher Monger, id.) ; Defending Your Life (Albert Brooks, 1991) ; Quatre New-Yorkaises (Used People, Beeban Kidron, 1992) ; Wrestling Ernest Hemingway (Randa Haines, 1993) ; Guarding Tess (Hugh Wilson, 1994) ; Mrs Winterbourne (id., R. Benjamin, 1996) ; Étoile du soir (Evening Star, Robert Harling, 1997).

MACLANE (Barton)

acteur américain (Columbia, S. C., 1900 - Santa Monica, Ca., 1969).

Au sein d'une abondante filmographie, on le voit souvent en gangster méchant de western ou policier marron. Les personnages odieux lui conviennent particulièrement, par exemple la brute qui gifle Lucile Ball et la rend infirme dans The Big Street (I. Reis, 1942), le geôlier violent dans la Révolte (San Quentin, L. Bacon, 1947) ou l'employeur sans scrupules d'Humphrey Bogart dans le Trésor de la Sierra Madre (J. Huston, 1948). Il a trouvé d'autres seconds rôles intéressants dans les Pionniers de la Western Union (F. Lang, 1941), le Faucon maltais (Huston, 1941), la Rivière d'argent (R. Walsh, 1948), Coup de fouet en retour (J. Sturges, 1956).

MCLAREN (Norman)

cinéaste canadien d'origine écossaise (Stirling, Écosse, 1914 - Montréal 1987).

Issu d'une famille de décorateurs d'appartements par son père et de fermiers par sa mère, il fait des études de décoration aux Beaux-Arts de Glasgow (1932-1936). Il y fonde un ciné-club, découvre le cinéma d'Oskar Fischinger et fait lui-même des essais de film sans caméra avec Stewart McAlistair. Ses premiers films (Seven Till Five, 1933 ; Camera Makes Whoopee, 1935) ont trait à la vie de l'École des beaux-arts, mais, sous l'influence de Color Box de Len Lye, Color Cocktail (1935) est déjà une fantaisie abstraite. Après avoir réalisé des courts métrages publicitaires ou pacifistes (Hell Unlimited, 1936) et servi d'opérateur à Ivor Montagu pour Defence of Madrid, il est engagé par John Grierson en 1937 au service cinématographique des postes britanniques (GPO). Là, sous la direction d'Alberto Cavalcanti et d'Evelyn Cherry, il réalise quatre films dont Mony a Pickle (1938), animation d'objets, et Love on the Wing (id.), dessins sur pellicule cadrée. Il fait des premiers essais de son synthétique. En 1939, après un bref passage au Film Center de Londres, il part à New York, où il travaille pour la chaîne NBC, le musée Guggenheim et Caravelle-Films. C'est alors qu'il élabore ses premiers films abstraits avec images — et quelquefois sons — peints directement sur pellicule : Allegro (1939) et Stars and Stripes / Étoiles et bandes (1940) ; Dots / Points (id.) ; Loops / Boucles (id.) ; Boogie Doodle (id.) et, avec Mary Ellen Bute, Spook Sport (id.).