musicien américain (New York, N. Y., 1893 - Los Angeles, Ca., 1981).

Il est avant tout un auteur de chansons, dont les mélodies entraînantes ont soutenu les musicals de la Warner Bros, dans les années 30, et ceux de la MGM et de la Fox, dans les années 40. De sa féconde production, on peut extraire les titres suivants : Shuffle Off to Buffalo (42^e Rue, L. Bacon, 1933), I Only Have Eyes for You (Dames, R. Enright, 1934), Chattanooga Choo Choo (Sun Valley Serenade, H. Humberstone, 1941), You'll Never Know (Hello Frisco, Hello, id., 1943), The More I See You (Broadway en folie, G. Seaton, 1945), The Atchison, Topeka and the Santa Fe (The Harvey Girls, G. Sidney, id.).

cinéaste allemand (Grimm 1887 - Berlin 1970).

Il est opérateur avant d'aborder la mise en scène au milieu des années 20. Spécialiste de la comédie légère, il tourne avec Harry Liedtke (Die Brennende Grenze, 1927), Brigitte Helm (Skandal in Baden-Baden, 1928), Olga Tschechowa (1812, id. ; Feux follets, 1929), Lil Dagover (Das alte Lied, 1930 ; Va Banque, id.), Asta Nielsen (Unmögliche Liebe, 1932), Luise Ullrich (Regine, 1935), Willy Fritsch (Gewitterflug zu Claudia, 1937), Brigitte Horney (Anna Favetti, 1938). Progressivement, il change de genre et s'adapte à la nouvelle idéologie nazie. Après Femmes pour Golden Hill (Frauen für Golden Hill, id.), curieux western exotique, il signe son œuvre la plus célèbre : les Rothschild (Die Rothschilds, 1940), dont les qualités artistiques ne peuvent excuser l'antisémitisme violent. Il dirige encore Zwischen Hamburg und Haiti (id.) et l'Affaire Roedern (Die Affaire Roedern, 1944), film à la gloire de Dietrich von Roedern, le Vauban de Frédéric le Grand. Après la guerre, Waschneck poursuivra sa carrière jusqu'en 1953 (Hab' Sonne im Herzen). Il est le fondateur de la société Fanal-Film.

actrice britannique (Birmingham 1903-1988).

D'abord pianiste, elle vient au théâtre en 1924, puis au cinéma en 1948. Elle a admirablement incarné les nurses, nannies, gouvernantes et autres domestiques britanniques embaumant le thé et la lavande, dispensant ses conseils sages sans perdre ni son calme ni sa diction posée. Elle est égale à elle-même et fidèle à son emploi, qu'il s'agisse de films d'une élégance classique (My Fair Lady, G. Cukor, 1964), sourdement pervers (l'Obsédé, W. Wyler, id.) ou d'entreprises nettement subversives (If..., 1969 ; le Meilleur des mondes possibles, 1973 ; tous deux de L. Anderson), voire anarchiques (l'Ultime Garçonnière, R. Lester, 1969). Son dernier rôle date de 1979.

acteur américain (Mt. Vernon, N. Y., 1954).

Cet excellent acteur est révélateur des bouleversements de la culture américaine qui ont eu lieu dans les années 70. On le remarque en militant sud-africain dans le Cri de la liberté (R. Attenborough, 1987), où son rôle n'est que secondaire par rapport à celui du Blanc Kevin Kline. Mais Spike Lee, avec Mo'Better Blues (1990), l'impose en vedette et renforce son impact en lui permettant de créer Malcolm X (1992). C'est ce film qui fait de lui la seule figure cinématographique contemporaine qui perpétue l'esprit lincolnien. L'avocat intègre de Philadelphia (J. Demme, 1994) et le journaliste courageux de l'Affaire Pélican (A. Pakula, id.) le chargent sans ambages de défendre la démocratie. Avec simplicité et autorité, Denzel Washington s'acquitte de sa tâche. Charismatique, il s'impose dans la lignée des grands acteurs américains qui ont joué des rôles de leader. Son considérable talent s'étiole quelque peu dans des productions peu inventives comme Programmé pour tuer (Virtuosity, Brett Leonard, 1995) ou À l'épreuve du feu (Courage Under Fire, Edward Zwick, 1996), si bien qu'on en arrive à se consoler en le voyant dans une réussite mineure comme le Témoin du mal (Fallen, Gregory Hoblit, 1997). Il retrouve Spike Lee pour He Got Game (id., 1999), vue décapante du monde du sport, mais revient à un portrait plus consensuel du même univers dans le Plus beau des combats (Remember the Titans, Boaz Yakin, 2000).

actrice américaine (Chester, Pa., 1896 - Chatsworth, Ca., 1977).

Actrice noire, elle naît dans la misère et vit d'emplois subalternes avant de s'affirmer comme chanteuse de cabaret. Son plus grand succès reste l'immortel Stormy Weather. Après une prestation chantée dans On With the Show (A. Crosland, 1929), le cinéma fait parcimonieusement appel à elle, sa couleur pouvant indisposer l'important marché sudiste qui boycottait les films interprétés par des Noirs. Malgré cela, les amateurs n'oublieront jamais la touchante Pétunia de Un petit coin aux cieux (V. Minnelli, 1942) ou la généreuse cuisinière qui protégeait Brandon de Wilde et Julie Harris dans The Member of the Wedding (F. Zinnemann, 1952).

cinéaste américain (Baltimore, Md. 1946).

Dès son plus jeune âge, il est attiré vers le cinéma. À dix-huit ans, il tourne son premier court métrage, Hack in a Black Leather Jacket (1964). Il décide bientôt de se situer résolument à contre-courant de la production, aussi bien commerciale qu'artistique. Il opte volontairement pour le dérisoire, la monstruosité physique, le scatologique, l'« underground fauché », le comique sexuel ambigu et se donne très rapidement une légende de petit maître sulfureux et obsédé : Roman Candles (1966), Eat Your Make-Up (1968), Mondo Trasho (1969), Multiple Maniacs (1970), Pink Flamingos (1972), Female Trouble (1974), Desperate Living (1977), Polyester (id., 1981, « premier film odorant » du monde), Hairspray (id., 1988). Ce provocateur-né qui tente de mythifier le mauvais goût travaille à partir de 1968 et ce pendant vingt ans avec son acteur fétiche, le travesti Divine (qui meurt peu de temps après avoir interprété Hairspray), publie deux livres, Shock Value (1981) et Crackpot, où il narre avec causticité le catalogue de ses obsessions. En 1989, Cry Baby, hymne kitsch et réjouissant sur les années 60 en Amérique, lui attire l'intérêt de la critique internationale. En 1994, il réalise Serial Mother (Serial Mom), une pochade à la fois comique et grand-guignolesque avec Kathleen Turner en maman tueuse, en 1998, Pecker (id.) et en 2000 Cecil B. Demented (id.), lourde pochade anti-hollywoodienne.