actrice italienne (Gemona, Udine, 1941).

Lattuada la découvre alors qu'elle fréquente l'école et lui donne un rôle important dans Guendalina (1957). Son physique longiligne et son visage d'ingénue trouvent de beaux rôles dans Amore e chiacchiere (A. Blasetti, 1957), le Pigeon (M. Monicelli, 1958), Primo amore (M. Camerini, 1959), et surtout dans Esterina (C. Lizzani, id.), où elle joue le personnage d'une fille à la dérive dans le milieu inattendu des camionneurs. Elle a des rôles importants dans Cinq Femmes marquées (M. Ritt, 1960), la Grande Pagaille (L. Comencini, id.), Un giorne da leoni (N. Loy, 1961), El Chuncho (D. Damiani, 1967), Bandits à Milan (C. Lizzani, 1968), Cuore di mamma (S. Samperi, 1969), Alfredo, Alfredo (P. Germi, 1972), Il caso Pisciotta (E. Visconti, id.), l'Héritier (Ph. Labro, id.), Salut l'artiste ! (Y. Robert, 1973), Toute une vie (C. Lelouch, 1974). Elle a créé avec humour le personnage de la journaliste de TV dans la Terrasse (E. Scola, 1980). Elle a été élue au Parlement pour le parti communiste. Elle revient à l'écran en 1993 pour tourner Il lungo silenzio, de M. von Trotta.

cinéaste américain (1969).

En deux films, ce scénariste-réalisateur s'est imposé comme l'une des valeurs les plus sûres du cinéma américain contemporain. Little Odessa (id., 1995) traitait un âpre conflit familial tout en décrivant avec une exactitude impressionnante et tout autre qu'anecdotique le milieu de la petite mafia russe installée à New York. Doté d'un grand sens visuel, Gray s'y imposait également comme un directeur d'acteurs attentif et inspiré (Vanessa Redgrave, Maximilian Schell, Tim Roth). Toutes ces qualités ont été plus que confirmées dans The Yards (id., 2000), autre saga familiale et criminelle aux tonalités crépusculaires, située cette fois dans le milieu italien. Tournant délibérément le dos aux conventions tonitruantes du film d'action, James Gray approfondit ses personnages et s'attarde sur leur agonie avec compassion.

actrice italienne (Milan 1934).

Soubrette très populaire du théâtre de variétés, elle débute en 1951 dans une comédie de M. Mattoli, Accidenti alle tasse. Après des comédies de Mario Mattoli (Anema e core, 1952), Camillo Mastrocinque (Totò lascia o raddopia ?, 1956) et d'autres, elle a un rôle dans les Nuits de Cabiria (F. Fellini, 1957) et crée l'inoubliable personnage de la pompiste dans le Cri (M. Antonioni, id.). Pour son interprétation dans la comédie amère de Comencini Mogli pericolose (1958), elle reçoit le prix du Nastro d'Argento. Elle joue encore dans quelques comédies, dont Chacun son alibi (M. Camerini, 1960), l'Homme aux cent visages (D. Risi, id.), En pleine bagarre (Mani in alto, Giorgio Bianchi, 1961), Gli attendenti (id., id.), Peccati d'estate (id., 1962), Thrilling (épisode Il vittimista [E. Scola], 1965). Sa figure attachante et malicieuse a trop tôt disparu de l'écran.

actrice roumaine (Bucarest 1923 - New York 1994).

Après des études en France, elle débute au théâtre à Bucarest et revient en France pour ses premiers films : l'Inconnu d'un soir (M. Neufeld, 1948) ; Monseigneur (R. Richebé, 1949). Elle joue dans quelques comédies en Grande-Bretagne, dont The Spider and the Fly (R. Hamer, id.), Ultrasecret (M. Zampi, 1952), mais s'affirme surtout en Italie dans les rôles de séductrice provocante que lui fournissent de nombreux mélodrames et films d'aventures, comme Une femme pour une nuit (Moglie per una notte, M. Camerini, 1952), Puccini (C. Gallone, 1953), À toi toujours (id., 1955), Il cardinale Lambertini (Giorgio Pastina, id.). Elle continue à interpréter des films en France, mais aussi en Autriche, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Fellini exalte sa beauté plantureuse dans la célèbre scène du strip-tease de La dolce vita (1960).

actrice américaine (Winston Salem, N. C., 1922).

À la MGM de 1941 à 1952, cette jolie soprano colorature un peu froide a rempli des rôles de jeunes filles de bonne famille, souvent cantatrices : The Vanishing Virginian (F. Borzage, 1942) ; Sept Amoureuses (id., id.) ; Parade aux étoiles (G. Sidney, 1943) ; Escale à Hollywood (id., 1945) ; Ziegfeld Follies (collectif, 1946) ; Du burlesque à l'Opéra (H. Koster, id.) ; la Pluie qui chante (Till the Clouds Roll by, Richard Whorf, id.) ; Tout le monde chante (It Happened in Brooklyn, id., 1947) ; le Brigand amoureux (L. Benedek, 1948) ; le Baiser de minuit (That Midnight Kiss, N. Taurog, 1949) ; The Toast of New Orleans (id., 1950) ; Show Boat (Sidney, 1951) ; les Rois de la couture (Lovely to Look at, M. LeRoy, 1952) ; Embrasse-moi chérie (Sidney, 1953) et le Roi des vagabonds (M. Curtiz, 1956).

Si l'on excepte les noms d'Angelopoulos*, de Cacoyannis*, de Papatakis*, de Jules Dassin* et surtout de Melina Mercouri*, le cinéma grec reste méconnu au-delà de ses frontières. Divertissement populaire privilégié pendant plus de trente ans, il n'en a pas moins connu le sort des productions culturelles des petits pays de la périphérie de l'Europe, dont la notoriété se limite généralement à de brèves incursions dans les festivals européens.

Au tournant du siècle, la Grèce est une nation modeste qui cherche sa voie entre le poids trop lourd d'un passé antique et byzantin illustre et les vicissitudes de toutes sortes auxquelles elle est confrontée en tant qu'État nouvellement créé et encore fragile. Le cinéma n'y connaît pas un développement aussi rapide que dans d'autres pays européens voisins. Les premières projections ont lieu à Athènes dès 1897, mais ce n'est qu'en 1914 qu'est tourné le premier film de long métrage répertorié (malheureusement perdu aujourd'hui) : Golfo, du Smyrniote Kostas Bahatoris, d'après le drame bucolique bien connu en Grèce de Spyros Peressiadis. Toutefois, entre ces deux dates, il faut noter l'apport essentiel des frères Manakia. Ils furent de réels pionniers et développèrent avec une mobilité vertigineuse leur activité d'opérateurs d'actualités tout en enregistrant, à partir de 1906, des scènes de la vie quotidienne un peu partout dans les Balkans : à Monastir (l'actuelle Bitola), à Thessalonique, dans les villages du mont Pinde, en Yougoslavie et ailleurs. En 1910, le comique burlesque Spiros Dimitrakopoulos, plus connu sous le nom de Spyridion, fonde la première maison de production, Athina Films, et l'opérateur Pathé Joseph Hepp* s'installe en Grèce, où il se spécialisera dans les films d'actualités.