NADERI (Amir)
cinéaste iranien (Abadan 1945).
Orphelin à l'âge de cinq ans, il grandit à la va-comme-je-te-pousse, quitte l'école à douze ans et apprend à survivre en occupant divers emplois. À Téhéran, il débute dans l'industrie du cinéma par la petite porte, mais son talent est vite reconnu et, de photographe de plateau, il devient assistant-metteur en scène. Il réalise son premier long métrage, Adieu camarade (Khoda Hafez Rafiq), en 1970 et devient en quelques années l'un des grands espoirs du cinéma iranien : Impasse (Tangna, 1971) ; Tangsir (1973), Harmonica (Saz Dahani, id.), l'Attente (Entezar, MM, 1974), Requiem (Marsiyeh, 1975), Made in Iran, Made in USA (Sakht-e-Iran, Sakht-e-Amrikka, id.), le Gagneur (Barandeh, 1979, non achevé). La révolution islamique freine les ambitions de tous les jeunes cinéastes et Naderi doit attendre 1985 pour refaire surface avec le Coureur (Davandeh). Mais ce film, qui connaît une diffusion à l'extérieur du pays, est interdit en Iran jusqu'en 1989. Le film suivant, tourné également en 1985, l'Eau, le vent, la terre (Ab, Bad, Khak), subira lui aussi un purgatoire de quelques années. Naderi émigre aux États-Unis en 1986 et devra attendre sept ans pour retrouver le chemin de la mise en scène. Il signe en 1993 Manhattan by Numbers, son premier film en langue étrangère (en anglais et avec des acteurs américains), puis en 1996 Avenue A, B, C, Manhattan, dans lequel il reprend son exploration méthodique du même quartier new-yorkais.
NAGATA (Masaichi)
producteur japonais (Kyoto 1906 - Tokyo 1985).
Après être entré en 1924 à la Nikkatsu comme guide des studios, il occupe des postes élevés dans diverses sections. Mais il quitte bientôt la compagnie, dont il condamne alors les pratiques féodales, et fonde sa propre société, la Daiichi, en 1934 ; il y produit notamment plusieurs films de Mizoguchi, tels ‘ Osen aux cigognes ’ (1934), ‘ Oyuki la vierge ’, ‘ les Coquelicots ’ (1935) et surtout ‘ l'Élégie d'Osaka ’ et les Sœurs de Gion (1936). Puis il devient président de la compagnie Shinko-Kinema, et directeur des studios de Kyoto en 1936. En 1942, le gouvernement militaire impose le regroupement de trois sociétés (Shinko, Daito et Nikkatsu) en une seule, qui devient la Dai Nihon Eiga Sha (« Société cinématographique du Grand Japon »), avec Nagata à sa tête. Après la guerre, la société, réintitulée Daiei (« Les grands films »), produit alors de nombreux films de prestige, à l'instigation de Nagata, qui profite a posteriori du succès international de Rashômon, de Kurosawa, qu'il n'avait pas, en réalité, produit lui-même. Impliqué, par ailleurs, dans diverses affaires de pots-de-vin et dans des scandales politiques, Nagata n'en poursuit pas moins ses activités de producteur de prestige, un peu comme Selznick à Hollywood. On lui doit entre autres la découverte d'actrices comme Machiko Kyo, Ayako Wakao ou Fujiko Yamamoto. Il produit notamment tous les derniers films de Mizoguchi, des Contes de la lune vague après la pluie (1953) à la Rue de la honte (1956), et bien d'autres qui remportent des récompenses internationales, comme la Porte de l'enfer (T. Kinugasa, 1953) ou l'Étrange Obsession (K. Ichikawa, 1959). Il survit à la faillite de la Daiei, en 1971, en reconstituant une compagnie de distribution des anciens films.
NAGEL (Conrad)
acteur américain (Keokuk, Iowa, 1897 - New York, N. Y., 1970).
Quarante années de carrière du muet (dès 1919) où il joue les silhouettes puis les rôles romantiques face aux stars de l'époque (Anna Q. Nilsson, Lois Wilson, Gloria Swanson, Pola Negri, Norma Shearer, Marion Davies, Greta Garbo) aux rôles de composition des années 40 et 50. Il est notamment dirigé par Cecil B. De Mille (le Paradis d'un fou, 1921), George Fitzmaurice (Bella Donna, 1923), Marshall Neilan (Tess au pays des haines, 1924), Monta Bell (The Snob, id.), Victor Sjöström (le Glaive de la loi, id.), Tod Browning (Londres après minuit, 1927), Sidney Franklin (Quality Street, id.), Alan Crosland (Glorious Betsy, 1928), Jacques Feyder (le Baiser, 1929), R. Z. Leonard (The Divorcee, 1930). Cofondateur en 1927 de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, président de l'Associated Actors and Artists of America (AAAA), il est un des instigateurs des fameux Academy Awards. Il a dirigé lui-même un film unique Loves Takes Flight (1937).
NAGY (Kate Nagy, dite Käthe von)
actrice hongroise (Subotica, Autriche-Hongrie, 1909 - Los Angeles, Ca., 1973).
Fine, cultivée, elle se lance très jeune dans la littérature et la peinture, publie quelques nouvelles, avant de se révéler sur les scènes hongroises, puis, à partir de 1927, dans les studios berlinois : il s'agit presque toujours d'opérettes filmées, où sa jeunesse, son charme un peu acide, sa sensualité discrète tranchent sur les conventions en vigueur. D'une abondante carrière, qui se poursuivit en France sous le nom de Kate de Nagy, retenons : Rotaie (M. Camerini, IT., 1929), Der Andere (R. Wiene, 1930), le Capitaine Craddock (Hanns Schwarz, Max de Vaucorbeil, 1931), À moi le jour à toi la nuit (L. Berger, 1932, où elle a pour partenaires Willy Fritsch dans la version allemande et Fernand Gravey dans la version française), le Chemin de Rio (R. Siodmak, 1937, avec Jean-Pierre Aumont), la Bataille silencieuse (P. Billon, id.) et surtout le cosmopolite Accord final (J. Rosenkranz [I. R. Bay], 1938, supervisé par Douglas Sirk), dont elle partage la vedette avec Josette Day. La suite est médiocre, et l'on ne citera que pour mémoire Cargaison clandestine (Alfred Rode, 1948), remake du Chemin de Rio, Die Forsterchristl, son dernier film, en Allemagne (A. M. Rabenalt, 1952). Dans des emplois à la Danielle Darrieux, elle déploya un « charme slave » bien à elle, qui résiste à l'épreuve du temps.
NAISH (Joseph Patrick Carrol Naish, dit John Carrol)
acteur américain (New York, N. Y., 1900 - La Jolla, Ca., 1973).
Un des acteurs de second plan les plus actifs d'Hollywood. Son physique assez sombre lui vaut des emplois fréquents de mafioso, de chef indien et de Mexicain, et lui permet une brillante carrière dans le western (Robin des Bois d'El Dorado, W. A. Wellman, 1936 ; Ramona, H. King, id. ; la Brigade héroïque, R. Walsh, 1954). Toujours en retrait, toujours efficace, on l'a aussi vu dans Sahara (Z. Korda, 1943), A Medal for Benny (I. Pichel, 1945), Le démon s'éveille la nuit (F. Lang, 1952), les Inconnus dans la ville (R. Fleischer, 1955). Il a travaillé aussi à la radio et à la TV.