CHENILLE.
1. Raccourci du négatif, utilisé pour l'étalonnage.
2. Dans un auditorium de mixage, dispositif électronique lumineux, placé sous l'écran, matérialisant la présence de sons sur la bande sonore.
CHEPITKO (Larissa) [Larisa Efimovna Šepit'ko]
cinéaste soviétique (Kiev, Ukraine, 1938 - Moscou 1979).
Prématurément disparue dans un accident de la route, elle avait débuté comme actrice à Kiev avant de suivre les cours de l'Institut du cinéma de Moscou dans la classe de Dovjenko. Son premier film Chaleur torride ou Canicule (Znoj, 1963), inspiré d'un récit de Tchinguiz Aïtmatov, situe en Kirghizie les difficiles débuts d'un adolescent dans la vie adulte. L'héroïne des Ailes (Kryl'ja, 1966) est une ancienne aviatrice qui ne parvient pas à s'habituer à ses responsabilités de directrice de collège et ne comprend pas la jeune génération, y compris sa propre fille. Le sujet de son moyen métrage la Patrie de l'électricité (Rodina električestva, 1967) est emprunté à Andreï Platonov et devait prendre place avec deux autres épisodes, dus à Andreï Smirnov et Guenrikh Gabaï, dans un long métrage qui, censuré, ne sera distribué que vingt ans plus tard sous le titre : le Début d'un siècle inconnu (Načalo nevedomogo veka). Toi et moi (Ty i ja, 1971) revient au thème de l'affrontement d'une vie nouvelle : un homme décide de partir pour la Sibérie recommencer « à zéro » après avoir dressé un bilan négatif de la première partie de sa vie. Chepitko a reçu la consécration internationale grâce à l'Ours d'or remporté à Berlin par son dernier film, l'Ascension (Voshoždenie, 1976), œuvre sévère et puissante qui évoque la résistance du peuple russe pendant la guerre, dans une perspective quasi dostoïevskienne. Au moment de sa mort, elle commençait un film adapté d'un récit de Valentin Raspoutine, Matiora, qui a été terminé par son mari, le réalisateur Elem Klimov.
CHER (Cherylin Sarkisian, dite)
actrice américaine (El Centro, Ca., 1946).
Dans les années 60, elle forme avec Salvatore « Sonny » Bono un des duos favoris de la jeunesse américaine. Figures clés du mouvement hippie, Sonny & Cher imposent un « son », des mélodies à succès (« I Got You Babe », « The Beat Goes on », « Bang Bang ») et une mode vestimentaire imitée par des millions d'adolescents. Après trois discrètes incursions à Hollywood (Wild on the Beach, Maury Dexter, 1965 ; Good Times, W. Friedkin, 1967 ; Chastity, Alessio de Paola, 1969), ils lancent le « Sonny & Cher Show », une des émissions de variétés les plus suivies d'outre-Atlantique. Le couple se sépare en 1975. Cher poursuit une carrière solo jalonnée de disques d'Or et de platine. Elle débute à la scène en 1981, dans Come Back to the Five and Dime, Jimmy Dean, Jimmy Dean, et révèle son étonnant abattage dans la version filmée de cette pièce (Reviens, Jimmy Dean, reviens, R. Altman, 1982). Comédienne instinctive, chaleureuse et sensuelle, elle confirme avec le Mystère Silkwood (M. Nichols, 1983), Mask (P. Bogdanovich, 1985), les Sorcières d'Eastwick (George Miller, 1987), Suspect (P. Yates, id.), Éclair de lune (N. Jewison, id., Oscar de la meilleure interprétation féminine), les Deux Sirènes (R. Benjamin, 1990), Prêt à porter (R. Altman, 1994), Un thé avec Mussolini (F. Zeffirelli, 1999), un tempérament exceptionnel.
CHÉREAU (Patrice)
cinéaste français (Lézigné 1944).
Metteur en scène de théâtre, il acquiert très vite une réputation internationale (Molière, Shakespeare, Marivaux, Marlowe). Dans son premier film, la Chair de l'orchidée (1975), il adapte le roman de James Hadley Chase, course à la mort peuplée de personnages de tragédie. Le reproche lui ayant été fait de théâtralité, et venant de mettre en scène la Tétralogie de Richard Wagner, à Bayreuth, il tente avec Judith Therpauve (1978) un film réaliste sur les difficultés d'un quotidien de province. En 1983, après avoir interprété le rôle de Camille Desmoulins dans le Danton d'Andrzej Wajda (1982), il signe l'Homme blessé, variation sur le thème de la passion homosexuelle, puis incarne dans Adieu Bonaparte (Y. Chahin, 1985) le génie mégalomaniaque, cynique et théâtral parti à la conquête de l'Orient. En 1987, il réalise Hôtel de France et, en 1994, la Reine Margot, vaste fresque tempétueuse, luxueuse, théâtrale et parfois désordonnée qui atteindra un succès public à la mesure des investissements mis en œuvre pour filmer « moderne » cette nouvelle adaptation du roman de Dumas. Il réalise en 1998 Ceux qui m'aiment prendront le train et reçoit en 2001 l'Ours d'or au Festival de Berlin pour Intimité.
CHEUNG (ZHANG Zhiliang, dit Jacob)
acteur, cinéaste et producteur chinois (Hong Kong, 1959).
À la fin de ses études secondaires, il fait un stage à la chaîne de télévision TVB, où il devient assistant-réalisateur. Deux ans plus tard, il entre à Cinema City comme directeur de production, puis rejoint la Golden Harvest comme producteur exécutif. En 1986, il entreprend la réalisation de son premier film, Lai Shi, dernier eunuque de Chine (Zhongguo zuihou yige taijian, sorti en 1988). Après avoir étudié le cinéma au Japon pendant six mois, il produit et réalise Beyond the Sunset (Feiyue huanghun, 1989), prix du meilleur film et du meilleur scénario à Hong Kong en 1990. Il crée ensuite la société Filmagica, où il réalise Goodbye Hero (Wanming shuangxiong, 1990), The Lover's Tears (Shi bu wang qing, 1991) et Cagemen (Long min, 1992), prix du meilleur film, meilleure mise en scène et meilleur scénario à Hong Kong en 1993. La même année, il établit la Simpson Communication et fonde avec Peter Chan la société UFO, dans le but d'encourager le cinéma d'auteur, totalement en crise à Hong Kong, en Chine et à Taïwan. Il débute aussi en tant qu'acteur dans son propre film, Always on my Mind (Cheung chin fuchai, id.), une comédie inspirée de Woody Allen, comme le reste de son œuvre. Ses dernières réalisations, The Returning (Dun jeuk nai guay loy, 1994), Xian yue piao piao (1995), Intimates (Ji sor, 1997) et The Kid (1999) témoignent de sa volonté de ne pas se compromettre dans un cinéma commercial.
CHEUNG (Cheung Kwok-wing, dit Leslie)
acteur et chanteur chinois (Hong Kong, 1956).
Chanteur de « pop » cantonaise dès l'âge de vingt ans, il apparaît à l'écran en 1980. Jusqu'à son rôle dans le Syndicat du crime (John Woo, 1986), il est d'abord connu pour ses chorégraphies en concert. Rapidement, du film à costumes (Histoires de fantômes chinois, A Chinese Ghost Story, Ching Siu Tung, 1987 ; Rouge, Stanley Kwan, 1988) à celui de gangster (le Syndicat du crime 2, John Woo, 1987), en passant par le mélodrame (Nos années sauvages, Wong Kar-wai, 1990), il s'impose comme l'un des acteurs incontournables de la colonie britannique. Mais c'est en allant tourner en Chine Populaire (Adieu ma concubine, Chen Kaige, 1993) qu'il obtient une reconnaissance internationale. Restant attaché à Wong Kar-wai (les Cendres du temps, 1994 ; Happy Together, 1997), il s'essaie avec succès à la comédie : le Festin chinois (Tsui Hark, 1994) ; He's a Woman, She's a Man (Peter Chan, 1995). En 2000, il joue dans Okinawa Rendez-vous (Gordan Chan).