Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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ROWLAND (Roy)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1910).

Après des courts métrages, il dirige, le plus souvent pour la MGM, des films noirs assez rudes (la Scène du crime [Scene of the Crime], 1949 ; Sur la trace du crime [Rogue Cop], 1954), des comédies musicales plutôt vives (la Fille de l'amiral [Hit the Deck], 1955 ; Viva Las Vegas [Meet Me in Las Vegas], 1956), des westerns romanesques (le Convoi maudit [The Outriders], 1950 ; l'Aventure fantastique [Many Rivers to Cross], 1955 ; Terreur dans la vallée [Gun Glory], 1957), mais aussi des chroniques provinciales (Nos vignes ont de tendres grappes [Our Vines Have Tender Grapes], 1945 ; The Romance of Rosy Ridge, 1947). Sa compétence le porte à l'intensif et au fabuleux, sensibles dans la fantaisie des Cinq Mille Doigts du docteur T (The 5 000 Fingers of Dr. T., 1953) ou dans l'adaptation de Mickey Spillane interprétée par le romancier lui-même (Solo pour une blonde [The Girl Hunters], GB, 1963). Mais sa verve reste rare.

ROWLANDS (Gena)

actrice américaine (Cambria, Wis., 1934).

Elle assoit sa solide réputation au théâtre dès 1952, mais elle ne travaille pour le cinéma qu'en 1958, avec un succès des plus discrets. D'une certaine manière, Hollywood ne lui a jamais fait les honneurs auxquels elle avait droit, malgré sa prestation belle et juste dans Seuls sont les indomptés (D. Miller, 1962). C'est John Cassavetes, son mari, qui, dès Un enfant attend (1963), entreprend de la faire sortir des stéréotypes. Sous sa direction, elle rencontre des rôles contraignants et superbes dont elle s'acquitte avec brio : la bourgeoise mûrissante amoureuse d'un hippie vieillissant dans Ainsi va l'amour (1971), l'épouse névrosée d'Une femme sous influence (1974), l'actrice écorchée d'Opening Night (1978) et surtout l'héroïne de Gloria (1980), film construit sur elle où elle doit véhiculer sur ses épaules un personnage complexe et presque mythique, et de Love Streams (1984), où, face à un Cassavetes à la fois machiavélique et émouvant, elle assume à nouveau un rôle complexe et déchirant. Peu d'actrices ont eu le cadeau d'un tel rôle et ont su s'en montrer dignes. Peu avant la mort de John Cassavetes, d'autres réalisateurs semblent enfin découvrir son immense talent et lui offrent des rôles passionnants. On mentionnera Light of Day (P. Schrader, 1987), Once Around (Lasse Hallström, 1991) et The Neon Bible (T. Davies, 1995), mais on retiendra surtout une brève apparition très émouvante dans Night on Earth (J. Jarmush, id.) et une création vibrante, digne de celles qu'elle accomplit avec Cassavetes, dans Une autre femme (W. Allen, 1988). En 1995, elle tourne Amour et mensonges (L. Hallstrőm) et, l'année suivante, Décroche les étoiles (Unhook the Stars) et She's So Lovely (id., 1997) sous la direction de son propre fils, Nick Cassavetes, puis la Carte du Cœur (Playing by Heart, Willard Carroll, 1998) où elle forme un joli couple avec Sean Connery.

ROY (Bimal)

cinéaste et producteur indien (Dacca, Bengale - Oriental [auj. Bangladesh], 1909 - Bombay 1966).

Il est d'abord chef opérateur à la New Theatres, à Calcutta, et travaille notamment avec Pramatesh Chandra Barua pour Devdas (id., 1935) et Libération (Mukti, 1937). Il réalise quelques documentaires puis, entre 1944 et 1950, cinq films pour la New Theatres, dont Vers la lumière (Udayer Pathey, 1944), récit d'un conflit social dans une usine. À la suite du déclin de la New Theatres, il s'établit à Bombay où il crée en 1952 la Bimal Roy Productions. Il tourne treize films entre 1952 et 1963, plus trois documentaires, Immortal Stupa (1961), Swami Vivekananda (1964) et Gautama the Buddha (1967). Influencé par le néoréalisme, il rejette comme Guru Dutt les outrances du cinéma hindi et s'impose par un style fait de simplicité et de retenue, qui s'appuie sur la sobriété du jeu des acteurs. Il est surtout connu par ses films à sujets sociaux comme Deux Hectares de terre/Calcutta, ville cruelle (Do Bigha Zameen, 1953), qui raconte la lutte pathétique d'un pauvre paysan tentant en vain de conserver les champs que son propriétaire veut reprendre (ce film reçut le Prix international à Cannes en 1954), Père et Fille (Baap Beti, 1954), portrait d'une petite fille traumatisée parce que ses parents sont séparés, l'Emploi (Naukri, id.), sur les perturbations psychologiques causées par le chômage en milieu urbain, le Test (Parakh, 1960), qui, par le biais de la satire, analyse le pouvoir corrupteur de l'argent dans le cadre d'un village indien. Il a aussi traité souvent le thème de l'amour, donnant à ses personnages féminins une place prépondérante et analysant subtilement leurs problèmes : Biraj (Biraj Bahu, 1954), portrait d'une femme humiliée et déchue, Sujata (id., 1959), dont l'héroïne est une intouchable aimée par un brahmane, Lettre d'amour (Prem Patra, 1962) et le Prisonnier (Bandini, 1963), histoires d'amours contrariées par le destin. Sur un scénario écrit par Ritwik Ghatak, il a réalisé Madhumati (id., 1958), curieuse histoire d'une réincarnation, l'un de ses plus grands succès. Il a enfin souvent tiré son inspiration des classiques de la littérature bengali : Fiancée (Parineeta, 1953) et son remake de Devdas (id., 1956), tous deux d'après Sarat Chandra Chatterjee. Langue : bengali et hindi.

Autres films :

Bengal Famine (DOC, 1943), Anjangarh (1948), Mantranmughda (1949), Pelha Admi (1950), Maa (1952), Yahudi (1958). ▲

ROŻEWICZ (Stanisław)

cinéaste polonais (Radomsko 1924).

Frère du poète Tadeusz Rożewicz, il dirige son premier long métrage en 1954 (‘ Un amour difficile ’ [Trudna milość]). Manquant de personnalité et prisonnier d'un style assez académique, il ne se hissera jamais au rang des plus grands, mais témoignera néanmoins dans plusieurs œuvres d'une originalité certaine : Certificat de naissance ( ´Swiadectwo urodzenia, 1961), l'Écho (id., 1964), ‘ la Boule de verre ’ (Szklana kula, 1972), la Clé (Drzwi w murze, 1974, sur l'incommunicabilité et la solitude), ‘ Les feuilles des arbres sont tombées ’ (Opadły liście z drzew, 1975), ‘ Passion ’ (Pasja, 1978), ‘ la Rive du mal ’/‘ Lynx ’ (Ryś, 1981), ‘ la Femme au chapeau ’ (Kobieta w kapeluszu, 1983), Un ange dans l'armoire (Anioł w szafie, 1987), le Visiteur de la nuit (Nocny gość, ). Il est aussi l'auteur d'un film de guerre à succès des annés 60 : Westerplatte (1967). En 1972, il a été nommé directeur de l'unité de production Tor.