CYBULSKI (Zbigniew) (suite)
Après avoir participé en France à une curieuse fable de Jacques Baratier, la Poupée (1962), où il tient le double rôle d'un dictateur sanguinaire et du révolutionnaire idéaliste qui assume sa place, il interprète dans le sketch polonais de l' Amour à vingt ans (Wajda, 1962) un de ses plus beaux personnages (auquel Wajda donne son surnom familier : Zbyszek), celui d'un ancien combattant, héros quasi involontaire d'un banal fait divers, qui découvre avec amertume que ses souvenirs n'intéressent plus personne et que l'avenir appartient à ceux qui ont vingt ans. Avec Giuseppe à Varsovie (S. Lenartowicz, 1964), Cybulski explore une voie cinématographique nouvelle, celle de la comédie. Il s'y illustrera superbement la même année avec le Manuscrit trouvé à Saragosse de Wojciech Has, où il est un jeune ahuri confronté aux machinations macabres imaginées par Jan Potocki. Ses derniers films marquent la volonté de renouveler son image et d'élargir ses activités, même si son rôle dans Salto (T. Konwicki, 1965) peut sembler une quintessence de sa présence à l'écran. Cybulski est mort à la fin du tournage du Meurtrier laisse un indice (A. ´Scibor-Rylski, 1967) : il tentait de prendre en marche le train pour Varsovie... un exercice qu'il avait pratiqué plusieurs fois à l'écran ! Bien que son nom n'y soit jamais prononcé, c'est de toute évidence à la disparition de Cybulski que renvoie le film de Wajda Tout est à vendre (1968).
Films :
Génération / Une fille a parlé (A. Wajda, 1954) ; la Carrière (Kariera, Jan Koecher, id.) ; l'Homme ne meurt pas (film d'études, id.) ; Trois Départs (Trzy starty, 3e épisode, Stanis'law Lenartowicz, id.) ; le Secret du vieux puits (Tajemnica dzikiego szybu, Wadim Berestowski, 1956) ; la Fin de la nuit (Koniec nocy, Julian Dziedzina, Paweł Komorowski et Walentyna Uszycka, 1957) ; les Épaves (Wraki, Eva et Czes'law Petelski, id.) ; le Huitième Jour de la semaine (A. Ford, 1958) ; Cendres et Diamant (Wajda, id.) ; la Croix de guerre (K. Kutz, 1959) ; Train de nuit (J. Kawalerowicz, id.) ; Au revoir, à demain (Do Widzenia, do jutra !, Janusz Morgenstern, 1960) ; les Innocents Charmeurs (Wajda, id.) ; Adieu jeunesse (W. Has, 1961) ; la Poupée (J. Baratier, 1962) ; Thé à la menthe (CM, Pierre Kafian, id.) ; l'Amour à vingt ans (épisode réalisé par A. Wajda, id.) ; les Retardataires (Spóźnieni przechodnie, Jan Rybkowski, id.) ; l'Art d'être aimée (Has, 1963) ; l'Assassin et la Demoiselle (Zbrodniarz i panna, Janusz Nasfeter, id.) ; Leur vie quotidienne (Ich dzień powszedni, Aleksander ´Scibor-Rylski, id.) ; le Silence (Kutz, id.) ; Pas de divorces (Rozwodów nie b¸edzie, Jerzy Stefan Stawiński, 1964) ; Giuseppe à Varsovie (Giuseppe w Warszawie, S. Lenartowicz, id.) ; Aimer (J. Donner, id.) ; le Manuscrit trouvé à Saragosse (Has, 1965) ; le Pingouin (Pingwin, J. S. Stawiński, id.) ; Salto (T. Konwicki, id.) ; Seul dans la ville (Sam pośród miasta, Halina Bielińska, id.) ; Demain le Mexique (Jutro Meksyk, A. ´Scibor-Rylski, id.) ; Veillée de fête (Przedświ¸ateczny wieczór, Helena Amiradżibi et Stawiński, 1966) ; les Codes (Has, id.) ; le Maître (Mistrz, Jerzy Antczak, id.) ; En avant toute ! (Ca'la naprzód, S. Lenartowicz, id.) ; Yovita (Jowita, Morgenstern, 1967) ; Le meurtrier laisse un indice (Morderca zostawia ślad, ´Scibor-Rylski, id.).