NICHETTI (Maurizio)
acteur et cinéaste italien (1945).
Petit, moustachu et binoclard, Nichetti est une figure familière du monde du spectacle en Italie. Acteur au Piccolo Teatro, il a longtemps travaillé avec le réalisateur de dessins animés Bruno Bozzetto, avant de passer lui-même à la réalisation en 1979 avec Ratataplan, une comédie qui puise à la fois ses gags dans la tradition chaplinesque et dans les recettes éprouvées de la « comédie à l'italienne ». Après quelques films restés inédits en France, Ho fatto splash (1980) et Domani si balla (1982), il est l'interprète du film de Monicelli Bertoldo Bertoldin e cacasenno (1984) et triomphe en 1989 avec le Voleur de savonnettes (Ladri di saponette). Ce film, dans lequel Nichetti joue un double rôle, se présente comme un pamphlet contre les pratiques mercantiles des télévisions privées qui ont semé le désordre dans le paysage audiovisuel italien. Sans être l'égal de Nanni Moretti ou de Roberto Benigni, Nichetti peut toutefois être considéré comme l'un des espoirs du nouveau cinéma comique italien. En 1991, il poursuit sa carrière d'acteur-réalisateur dans Je veux voler (Volere volare). En 1995, il réalise Palla di neve, les aventures d'un vieil acteur et d'un dauphin, puis signe l'année suivante Luna e l'altra (1996), une très belle comédie basée sur la confrontation entre une jeune institutrice sage et intègre (Iaia Forte) et son ombre aussi joyeuse qu'exubérante. Il apparaît dans ce film dans le rôle d'un appariteur, de même qu'il se réserve un rôle dans son dernier film, Ho-no-lu-lu Baby (2000), l'histoire d'un ingénieur italien envoyé par son patron dans un pays perdu à l'autre bout du monde.
NICHOLS (Barbara Marie Nicherauer, dite Barbara)
actrice américaine (Mineola, N. Y., 1928 - Los Angeles, Ca., 1976).
Cette blonde pulpeuse à la voix haut perchée, ancien mannequin, chanteuse et chorus girl, débute brillamment à l'écran en 1956 (Miracle in the Rain [R. Maté], le Roi et quatre reines [R. Walsh], l'Invraisemblable Vérité [F. Lang]). En 1957, elle tourne la Blonde ou la Rousse (G. Sidney), Pique-nique en pyjama (G. Abbott et S. Donen), deux comédies musicales, et, en 1958, le Grand Chantage (A. Mackendrick) et les Nus et les Morts (R. Walsh). Très active jusqu'en 1964-65, mais dans des films moins prestigieux, sa carrière s'orienta dès lors surtout vers la télévision.
NICHOLS (Dudley)
scénariste américain (Wapakoneta, Ohio, 1895 - Los Angeles, Ca., 1960).
Ancien journaliste devenu scénariste au début du parlant, célèbre surtout pour ses collaborations nombreuses avec John Ford. Il y a un cas Dudley Nichols. Il a été peut-être le premier scénariste professionnel dont on ait admiré et remarqué le travail. Trop sans doute pour ne pas plus tard le dénigrer. Entre ceux qui, dans les années 30 et 40, ont révéré la rigueur de ses constructions « classiques » et ceux qui, plus tard, lui ont reproché son académisme, où faut-il se placer ? À la lumière de la Patrouille perdue (1934), du Mouchard (1935) et de la Chevauchée fantastique (1939), tous de John Ford, on peut effectivement regretter un excès de rigueur et le goût pour les envolées littéraires du dialogue. Mais c'est oublier que Nichols a signé des scénarios qui sont des chefs-d'œuvre du genre. L'intimisme de Judge Priest (1934) et de Steamboat Round the Bend (1935) est maîtrisé par la patte d'un très grand scénariste-dialoguiste, qui sait feindre admirablement la banalité et surtout qui laisse son intrigue filer, apparemment libre, tout en ne lui laissant pas en fait un centimètre de jeu. La puissance romanesque de Je n'ai pas tué Lincoln (Ford, 1936) et la loufoquerie maniaque de l'Impossible Monsieur Bébé (H. Hawks, 1938) attestent de la diversité de ses dons. Certes, la raideur de Dieu est mort (Ford, 1947) est artificielle, mais on est ébloui par la complexité de construction et l'écriture tranchante de Chasse à l'homme (1941) et de la Rue rouge (1945), tous deux de Fritz Lang, la truculence de la Captive aux yeux clairs (Hawks, 1952). Tenté un temps par la réalisation (Le deuil sied à Électre, 1947, d'après Eugene O'Neil), Nichols n'a pas choisi la facilité et a laissé le souvenir d'un essai audacieux. Que l'inégalité et la diversité de son œuvre ne nous masquent pas l'excellence de ses nombreuses réussites.
NICHOLS (Michael Igor Peschkowsky, dit Mike)
cinéaste américain (Berlin 1931).
Avec Elaine May, Alan Arkin et Barbara Harris, il fonde, en 1956, à Chicago, la troupe The Compass (devenue plus tard Second City), réputée pour ses improvisations satiriques. En 1960, ses duos avec Elaine May font les beaux soirs des cabarets new-yorkais. Metteur en scène à Broadway, il collectionne les triomphes. Appelé à Hollywood, il porte à l'écran la pièce d'Edward Albee, Qui a peur de Virginia Woolf ? (Who's Afraid of Virginia Woolf ?, 1966), où se donne libre cours le couple Richard Burton-Elizabeth Taylor. Habile à capter l'air du temps, il prend le parti de la nouvelle génération dans le Lauréat (The Graduate, 1967), qui lui vaut un Oscar. Avec le scénariste Buck Henry, il adapte, en la dénaturant, la fable « nonsensique » de Joseph Heller, Catch 22 (1970). Radiographie du « mâle » américain, Ce plaisir qu'on dit charnel (Carnal Knowledge, 1971) ne tient pas les promesses de son sujet (Jules Feiffer), une mise en scène étriquée s'ingéniant à abstraire les protagonistes de leur contexte. Après les échecs du Jour du dauphin (The Day of the Dolphin, 1973) et de la Bonne Fortune (The Fortune, 1975), il s'est reconverti dans la production pour la télévision (Family) ou le théâtre (Annie). Il revient au cinéma au début des années 80 : Gilda Live (1980), le Mystère Silkwood (Silkwood, 1983), la Brûlure (Heartburn, 1986), Biloxi Blues (1988), Working Girl (id., id.), Bons baisers d'Hollywood (Postcard from the Edge, 1990), À propos d'Henry (Regarding Henry, 1991), Wolf (id. 1994), The Birdcage (1995), Primary Colors (id., 1998), What Planet Are you from ? (2000), le montrent à l'aise dans la comédie sans prétention. Mais il peut aussi aborder des sujets plus graves comme celui d'une jeune femme luttant contre le cancer dans Wit (2001).