KAGAN (Jeremy Paul)
cinéaste américain (Mt. Vernon, N.Y., 1945).
Après des débuts à la télévision où ses téléfilms ont bonne réputation, Jeremy Paul Kagan passe au grand écran avec la biographie de Scott Joplin (1977), réalisée pour le petit écran mais exploitée en salle. Dans une carrière discrète, des films demeurent, marqués par le savoir-faire et la sensibilité de ce cinéaste sobre. La suite de l'Arnaque (The Sting II, 1983), non exploité en France, a ses admirateurs. Mais on retiendra plus sûrement un excellent film noir tardif aux jolis relents soixante-huitards, The Big Fix (1978), une courageuse adaptation d'Isaac Bashevis Singer, l'Élu (The Chosen, 1982), un plaisant road-movie pour Walt Disney, totalement dépourvu de mièvrerie, le Voyage de Natty Gan (The Journey of Natty Gan, 1985), et un étrange film d'apprentissage sur le monde rarement traité de l'escrime, Par l'épée (By the Sword, 1993). Il est également très actif dans la réalisation de films destinés au câble. Au vu de quelques attachantes réussites, on peut regretter qu'il soit si difficile d'avoir une vue d'ensemble sur sa carrière.
KAHN (Cédric)
cinéaste français (Paris 1966).
Après l'IDHEC, il collabore au scénario ou au montage de plusieurs films. Il écrit et réalise son premier long métrage en 1991, le Bar des rails. Malgré la banalité de son point de départ – l'amour entre un adolescent et une femme plus âgée –, le récit séduit par un ton d'authenticité dépourvu de tous les attributs convenus de la psychologie et par le refus de tout cliché dramatique, réaliste, scénaristique ou autre. Cédric Kahn tourne en 1994 Bonheur (version courte, pour la télévision) et Trop de bonheur (version longue, pour les salles de cinéma), œuvre double qui, malgré les contraintes de la production, confirme la qualité de son approche cinématographique, plus particulièrement dans le portrait de son groupe de jeunes protagonistes. Il sera ensuite moins heureux avec son adaptation du roman d'Alberto Moravia l'Ennui (1999), qui a les apparences d'un film de commande. Puis il s'attaque à un sujet difficile, Roberto Succo (2001), le célèbre assassin « sans motif ».
KAHN (Madeline)
actrice américaine (Boston, Mass., 1942 - New York, N.Y., 1999).
Issue du cabaret, elle perpétue à l'écran une longue tradition comique, fondée sur la caricature, la gaudriole et le mauvais goût calculé. À mi-chemin d'une Mae West et d'une Judy Holliday, elle peut incarner à volonté une chanteuse teutonne lubrique et une frigide héroïne hitchcockienne. Elle a fréquemment mis ses capacités imitatives au service de Peter Bogdanovich (On s'fait la valise, docteur, 1972 ; la Barbe à papa, 1973 ; Enfin l'amour, 1975) et de Mel Brooks (Le shérif est en prison, 1974 ; Frankenstein junior, id. ; le Grand Frisson, 1977 ; la Folle Histoire du monde, 1981). Le renouveau de la comédie américaine lui a aussi valu de participer à des films comme le Privé de ces dames (Robert Moore, 1978), Simon (Marshall Brickman, 1979), Sacré Moïse (Wholly Moses !, Gary Weis, 1980), Clue (Jonathan Lynn, 1985) ou Betsy's Wedding (A. Alda, 1990).
KAIDANOVSKI (Aleksandr) [Aleksandr Leonidovič Kajdanovskij]
acteur soviétique (Rostov-sur-le-Don, 1946 - Moscou 1995).
En 1965, il achève ses études à la faculté des Acteurs de Rostov puis travaille à Moscou à l'École de théâtre Pouchkine. Il joue dans la capitale dans les théâtres Vakhtangov, Mkhat, Maly. Au cinéma, il apparaît notamment dans ‘ la Place Rouge ’ (Krasnaja ploščad ’, Vassili Ordynski, 1970), le Joueur (1972), les Enfants de Vaniouchine (Deti Vanjušina, Evgueni Tachkov, 1974), Ami chez les ennemis, ennemi chez les siens (N. Mikhalkov, id.), ‘ Des diamants pour la dictature du prolétariat ’ (Brilliant˙y deja diktatury proletariata, Grigori Kromanov, 1976), Stalker (A. Tarkovski, 1979), ‘ Récit d'un inconnu ’ (V. Jalakiavicius, 1980). En 1982, il entre au Cours supérieur de scénaristes et réalisateurs dans l'atelier de Tarkovski, puis dans celui de Soloviev, réalise deux courts métrages (Jonas, 1981, d'après Albert Camus ; le Jardin, 1983, d'après Borges), puis aborde avec succès le long métrage : Une mort ordinaire / la Mort d'Ivan Illitch (Prostaja smert, 1986, d'après Tolstoï), l'Hôte (Gast, 1988) et la Femme du livreur de pétrole (Žena kerosinšika, 1989).
KAIJU-EIGA (littéral. film de monstres).
Terme désignant au Japon le genre de films mettant en scène des monstres mythiques, dont Godzilla (I. Honda, 1954) est le prototype.
KALATOZOV (Mikhaïl) [Mihail Konstantinovič Kalatozišvili (Kalatozov)]
cinéaste soviétique d'origine géorgienne (Tiflis 1903 - Moscou 1973).
Il travaille dès 1923 comme technicien, monteur, opérateur. Après avoir tourné ‘ Ouvrez les yeux ’ (Ih carstvo, 1928), il attire l'attention avec le Sel de Svanétie (Sol'Svanetii, 1930), documentaire sur une région écartée et arriérée et ses premiers contacts avec la nouvelle société socialiste : l'œuvre se rattache à l'avant-garde par sa poésie visuelle et son lyrisme dramaturgique. L'influence évidente des grands maîtres soviétiques contemporains n'y oblitère nullement l'originalité de l'auteur. On retrouve son goût du romantisme et son imagination fertile dans ‘ le Clou dans la botte ’ (Gvozd ’ v sapoge, 1932), sur le thème de grandeur et servitude militaires.
Le cinéaste est pendant quelques années directeur des studios de Tbilissi (Tiflis), puis il gagne Leningrad pour réaliser ‘ le Courage ’ (Mužestvo, 1939), exaltation des vertus morales des aviateurs, et ‘ Valéri Tchkalov ’ (Valerij Čkalov, 1941), portrait de l'auteur d'un retentissant raid aérien intercontinental. En 1943, il signe (avec Guérassimov) ‘ les Invincibles ’ (Nepobedimye), hommage aux défenseurs de Leningrad, et, en 1950, ‘ le Complot des condamnés ’ (Zagovor obrečennyh), hymne à la victoire des forces progressistes dans les démocraties populaires. Puis il change de registre avec ‘ Trois Hommes sur un radeau ’/‘ Amis fidèles ’ (Vernye druz'ja, 1954), une comédie légère. Plus graves sont les thèmes qu'il traite dans ‘ le Premier Convoi ’ (Pervyyj ešelon, 1956), sur le défrichement des terres vierges, et ‘ les Tourbillons hostiles ’ (Vihri vraždebnye [RÉ 1953], 1956), sur Félix Dzerjinski, premier chef de la Tchéka.