Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

SERIAL. (suite)

1917 : I Topi grigi (IT, 8 ép., et INT Emilio Ghione).

1919 : Tih-Minh (FR, 12 ép., Feuillade, INT René Cresté).

1920 : Die Herrin der Welt (la Maîtresse du monde, ALL, 8 ép., J. May, INT Mia May).

1922 : Rouletabille chez les bohémiens (FR, 10 ép., H. Fescourt, INT Gabriel de Gravone, Joe Hamman).

1925 : The Power God (US, 15 ép., et INT Ben Wilson).

1930 : Méphisto (FR, 4 ép., Henri Debain et Nick Winter, INT J. Gabin). [1]

1933 : Tarzan the Fearless (Tarzan l'Intrépide, 12 ép., Robert F. Hill, INT Larry « Buster » Crabbe). [2]

1935 : The New Adventures of Tarzan (les Nouvelles Aventures de Tarzan, 12 ép., Edward Kull, INT Herman Brix). The Phantom Empire (12 ép., Otto Brower et B. Reeves Eason, INT Gene Autry).

1936 : Flash Gordon (id., 13 ép., Frederick Stephani, INT Buster Crabbe). [3]

1938-39 : The Lone Ranger (les Justiciers du Far West, 15 ép.) suivis de The Lone Ranger Rides Again (15 ép., John English et William Witney, INT H. Brix).

1939 : Daredevils of the Red Circle (les Trois Diables rouges, 12 ép., Witney et English, INT Charles Quigley, David Sharp, H. Brix). Zorro's Fighting Legion (Zorro et ses légionnaires, 12 ép., Witney et English, INT Reed Hadley). Buck Rogers (12 ép., Ford Beebe et Saul A. Goodkind, INT B. Crabbe).

1940 : Drums of Fu-Manchu (15 ép., Witney et English, INT Henry Brandon).

1943 : G. Men versus the Black Dragon (G. men contre Dragon noir, 15 ép., Witney, INT Rod Cameron). Batman (id., 15 ép., Lambert Hillyer, INT Lewis Wilson).

1948 : Superman (id., 15 ép., Spencer Gordon Bennet et Thomas Carr, INT Kirk Alyn).

1952 : King of the Congo (14 ép., Gordon Bennet et Wallace A. Grissel, INT B. Crabbe). [4]

(1) Premier — et unique — serial français parlant.

(2) Tous les serials dont les titres suivent sont américains. Ils ont été produits par les firmes spécialisées : Republic, Mascot, Universal ou Columbia.

(3) Ce serial à succès fut suivi de Flash Gordon Trip to Mars (1938, Ford Beebe et Robert Hill) et de Flash Gordon Conquers the Universe (1940, Ford Beebe et Ray Taylor), avec le même interprète.

(4) Dernier serial américain de Buster Crabbe, et dernière production (Republic) de quelque importance dans le genre.

SÉRIE B.

Équivalente de l'américaine « B Picture », l'expression sert à désigner d'une manière générale des productions à petit budget, composant, dès 1932, la plupart des programmes doubles des salles populaires (on y présente deux longs métrages pour un tarif global). Robert Florey rapporte dans la Lanterne magique l'origine de l'appellation. Lorsque William Fox érigea de nouveaux studios sur un terrain désigné « A » par le cadastre, à Westwood Hills, un de ses principaux producteurs, Sol Wurtzel, considérant que les frais y seraient plus élevés, refusa de s'y installer et continua de travailler dans Western Avenue, dont les studios avaient été édifiés sur le lot « B » du cadastre. On prit vite l'habitude de désigner ses films à petit budget « Pictures of the B lot », et plus vite encore « B Pictures ». Les autres studios, écrit Florey, adoptèrent la formule pour leurs productions similaires.

Les films de série B sont souvent confiés à d'excellentes équipes que dirigent Wellman, Ulmer, De Toth, Rowland... Le thriller s'accommode souvent avec éclat de peu de moyens, et l'Universal table sur le goût du moment pour produire de nombreux « B Westerns » dans lesquels on retrouve Tom Mix, acteur habitué des films B avant... la lettre.

Republic, Monogram, les plus connues des compagnies nombreuses et éphémères qui ne disposent pas de budgets élevés, développent cette production que la crise économique incline ensuite les majors à adopter, parallèlement aux films de prestige, jusqu'à la fin des années 40. Des cinéastes comme Boetticher, Roger Corman, Daves, Fleischer, Fuller, Siodmak, parmi bien d'autres, justifient pleinement l'intérêt cinéphilique et critique pour les comédies, les mélos, les films noirs et fantastiques ou les westerns dits, sans nuance péjorative, de série B.

SÉRIES.

Groupe de films dont les scénarios diffèrent les uns des autres mais qui partagent le ou les mêmes héros et obéissent parfois à une structure narrative — comique ou dramatique — voisine. Chaque film peut donc être vu séparément par les spectateurs, ce qui le différencie d'un serial, où un épisode en appelle un autre. Les deux termes ont néanmoins souvent été confondus et ce d'autant que leur origine semble être commune et remonter aux Nick Carter de Victorin Jasset (de 1908 à 1911, le réalisateur français tourne les aventures du détective Nick Carter en imaginant une suite de films autonomes d'après certaines publications traduites de l'américain). Il s'agit donc plutôt de séries que de serials (ou films à épisodes). Les séries françaises les plus connues ont pour auteurs Louis Feuillade (« Bébé » 1910-1913 ; « Bout de Zan » 1912-13, « Fantômas » 1913-14), Jean Durand (« Onésime » 1910-1914), Max Linder (« Max »). En Italie, Emilio Ghione donne vie à « Za-la-Mort » en 1916. Mais l'Amérique n'est pas en reste et, après le « Mr. Jones » de D. W. Griffith (1908-09), on applaudit au cours des années 10 les « Broncho Billy » (1907-1915), « Bunny » (avec John Bunny, 1912-1914), « Billy » (avec Billy Quirk, 1912-13), Calamity Anne (d'Allan Dwan, avec Louise Lester, 1912-1914), « Fatty » (avec Roscoe Arbuckle, 1913-1917), « Ambrose » (avec Mack Swain, 1914-15), « Sweedie » (avec Wallace Beery, 1914-15).

Les séries de long métrage comprennent notamment, à l'époque muette, « The Cohens and Kellys » (dont le succès devait se prolonger après l'avènement du parlant) et, au cours des années 30 et 40, une multitude de comédies familiales (« Andy Hardy », « Henry Aldrich », « Blondie »), de divertissements plus ou moins burlesques (« The Bowery Boys », « Ma and Pa Kettle »), de drames à suspense (« Charlie Chan », « Crime Doctor », « Ellery Queen », « Mr. Moto », « The Lone Wolf », « Philo Vance », « The Saint », « Sherlock Holmes », « The Thin Man »), d'aventures exotiques (« Tarzan », « Jungle Jim », « Bomba »), de westerns (« Hopalong Cassidy », « The Cisco Kid »), de mélos médicaux (« Dr. Kildare », « Dr. Christian »), voire de suites animalières (« Francis »). En un certains sens, les Dracula, Frankenstein, The Invisible Man, The Mummy ainsi que les films construits autour du chien Lassie, bien que n'étant pas à proprement parler des séries, peuvent également s'y rattacher tout comme les célèbres Road to... de la Paramount avec Bing Crosby, Bob Hope et Dorothy Lamour. Les Mabuse allemands, les Maciste et les Hercule italiens, les Monocle français appartiennent bien évidemment au même genre, auquel on peut encore rattacher les héros de dessins animés (Popeye, Mickey, Donald, Mr. Magoo, Gerald Mc Boing-Boing, etc.).