Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
G

GIOVANNI (José) (suite)

Films  :

la Loi du survivant (1967) ; le Rapace (1968) ; Dernier Domicile connu (1969) ; Un aller simple (1971) ; Où est passé Tom ? (id.) ; la Scoumoune (1972) ; Deux Hommes dans la ville (1973) ; le Gitan (1975) ; Comme un boomerang (1976) ; les Égouts du paradis (1979) ; Une robe noire pour un tueur (1981) ; le Ruffian (1983) ; les Loups entre eux (1985) ; Mon ami le traître (1988) ; Mon père (2001).

GIRAFE.

Perche, fixée à un pied articulé, au bout de laquelle est fixé le microphone. ( PRISE DE SON.)

GIRAL (Sergio)

cinéaste cubain (La Havane 1937).

Après des études d'arts plastiques aux États-Unis et l'apprentissage obligé dans le documentaire, il se fait remarquer en proposant dans El otro Francisco (1974) une « relecture », plutôt qu'une adaptation, d'un roman antiesclavagiste de XIXe siècle. Démarche brechtienne, critique, qui interroge à la fois un classique de la littérature cubaine et l'héritage colonial. Rancheador (1976), Maluala (1977) et Plácido (1986), plus conventionnels, représentent autant d'incursions dans l'histoire méconnue des Afro-cubains, à laquelle l'auteur s'identifie et qu'il prétend exalter. Entre-temps, Techo de vidrio (1982), ancré dans la contemporanéité, reste plusieurs années interdit pour avoir dénoncé la corruption inhérente à un système bloqué. María Antonia (1990), son meilleur film, s'installe dans un entrelacs de marginalité sociale et de sexualité à fleur de peau, de tragédie antique et de mythologie populaire, dans le temps suspendu d'un passé toujours présent, et interpelle la Révolution à partir des archétypes véhiculés par les puissances tutélaires de l'île. Giral décide ensuite de quitter Cuba. Aux États-Unis, il tourne un documentaire sur les professionnels du cinéma exilés, Cuba : The Broken Image (1996).

GIRALDI (Franco)

cinéaste italien (Comeno 1931).

Après avoir travaillé comme critique de cinéma à l'Unità, il débute en 1956 comme assistant de Gillo Pontecorvo et de Giuseppe De Santis. Il dirige les deuxièmes équipes de Romulus et Remus (Romolo e Remo, S. Corbucci, 1961) et de Pour une poignée de dollars (S. Leone, 1964). Sa première mise en scène est un western parodique, Les sept Écossais explosent (Sette pistole per i Mac Gregor, 1966, signé Frank Garfield) ; il dirige encore trois westerns et, en 1968, sa première comédie de mœurs, la Bambolona, qui adapte le roman d'Alba De Cespedes sur l'amour fou d'un avocat (Ugo Tognazzi) pour une jeune fille fantasque. Toujours avec Tognazzi comme efficace protagoniste, il crée deux satires de la vie matrimoniale, Cuori solitari (1970) et Supertémoin (La supertestimone, 1971). Après une comédie moins réussie, Les ordres sont les ordres (Gli ordini sono ordini, 1972), il évoque le milieu décadent de sa jeunesse vécue à Trieste dans deux subtiles adaptations littéraires réalisées pour la TV : la Rose rouge (La rosa rossa, 1973), d'après Quarantotti Gambini, et Un anno di scuola (1977). Colpita da improvviso benessere (1976) est une comédie coréalisée par G. Ralli. Son style calligraphique s'épanouit dans La Giacca verde (1979), histoire très originale d'un chef d'orchestre célèbre, ami et rival d'un minable musicien de province. Il réalise ensuite des films pour la télévision. Dans les années 80, il réalise L'addio a Enrico Berlinguer (1984) et La bugiarda (1989), puis signe La frontiera (1996), l'histoire d'un jeune officier italien pendant la Seconde Guerre mondiale, et Voci (2001), l'enquête menée par une jeune journaliste sur le meurtre d'une de ses voisines.

GIRARDOT (Annie)

actrice française (Paris 1931).

Après une enfance difficile partagée entre Paris et la Normandie, elle suit des cours d'art dramatique, entre au Conservatoire, puis à la Comédie-Française (1954-1957). À l'issue de la générale de sa Machine à écrire, Jean Cocteau la salue : « Tu as le plus beau tempérament dramatique de l'après-guerre ! » Parallèlement, elle se produit dans les cabarets de la Rive gauche et débute au cinéma (dans Treize à table d'André Hunebelle, en 1956). En 1957, elle quitte le Théâtre-Français en adressant une lettre de démission retentissante à Pierre Descaves. Elle tourne à cette époque un grand nombre de films populaires, dans le goût « Série noire » qui prévaut avant la Nouvelle Vague : Le rouge est mis (G. Grangier, 1957), Maigret tend un piège (J. Delannoy, 1958), l'un et l'autre avec Jean Gabin.

Après un début de carrière dans des productions très populaires, elle s'engage dans une autre direction grâce à Luchino Visconti (il l'a déjà dirigée au théâtre dans Deux sur la balançoire avec Jean Marais), qui fait appel à elle pour le rôle de Nadia dans Rocco et ses frères (1960). Elle tourne énormément, en France et en Italie (elle a épousé Renato Salvatori, un de ses partenaires dans Rocco), des films médiocres et des grands films, sans discernement, jusqu'à une crise qui la chasse presque complètement des écrans en 1965-66.

Elle reparaît à la fin des années 60, et pendant une décennie elle est l'une des stars les plus populaires du cinéma français — la seule comédienne après 1970 dont le nom suffise pour permettre le « montage » financier d'un film. Elle passe sans heurt de ce cinéma facile (sous la direction de Michel Audiard, de Claude Lelouch, d'André Cayatte) à des films plus ambitieux comme Dillinger est mort ou Il seme dell'uomo, réalisés en 1969 en Italie par Marco Ferreri. Vers 1975, Annie Girardot sait être Madame Tout-le-Monde, une vedette populaire plutôt qu'une star, sympathique, drôle ou pathétique, désirable naturellement, aussi crédible en chauffeur de taxi qu'en juge d'instruction, aussi à l'aise dans la bouffonnerie que dans le drame. Elle s'impose logiquement dans ce temps où le féminisme accrédite une promotion, toute relative, de la femme adulte. Elle endosse les personnages nouveaux et en tempère l'audace par la familiarité qu'elle entretient avec le public populaire.

Autres films :

la Proie pour l'ombre (A. Astruc, 1961) ; le Vice et la Vertu (R. Vadim, 1963) ; les Camarades (M. Monicelli, id.) ; Trois Chambres à Manhattan (M. Carné, 1965) ; Vivre pour vivre (C. Lelouch, 1967) ; les Gauloises bleues (Michel Cournot, 1968) ; Érotissimo (G. Pirès, id.) ; Il pleut dans mon village (A. Petrovic, id.) ; Un homme qui me plaît (Lelouch, 1969) ; Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause (M. Audiard, 1970) ; Mourir d'aimer (A. Cayatte, id.) ; la Vieille Fille (Jean-Pierre Blanc, 1972) ; Il n'y a pas de fumée sans feu (Cayatte, 1973) ; Traitement de choc (A. Jessua, id.) ; la Gifle (C. Pinoteau, 1974) ; Docteur Françoise Gailland (J. -L. Bertucelli, 1976) ; Tendre Poulet (Ph. de Broca, 1978) ; la Zizanie (Zidi, id.) ; la Clé sur la porte (Y. Boisset, id.) ; le Cavaleur (de Broca, 1979) ; le Grand Embouteillage (L. Comencini, id.) ; On a volé la cuisse de Jupiter (de Broca, 1980) ; Liste noire (Alain Bonnot, 1984) ; Partir, revenir (Lelouch, 1985) ; Prisonnières (Charlotte Silvera, 1988) ; Cinq jours en juin (M. Legrand, 1989) ; Comédie d'amour (Jean-Pierre Rawson, id.) ; Il y a des jours et des lunes (Lelouch, 1990) ; Merci la vie (Bertrand Blier, 1991) ; les Misérables (Lelouch, 1995) ; la Pianiste (M. Haneke, 2001).