Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BACON (Lloyd) (suite)

Films :

le Fou chantant (The Singing Fool, 1928) ; Honky Tonk (1929) ; Moby Dick (1930) ; Office Wife (id.) ; 42e Rue (42nd Street, 1933) ; Prologues (Footlight Parade, id.) ; Wonder Bar (1934) ; Tête chaude (Frisco Kid, 1935) ; Chercheuses d'or de 1937 (Gold Diggers of 1937, 1936) ; Femmes marquées (Marked Woman, 1937) ; le Révolté (San Quentin, id.) ; Un meurtre sans importance (A Slight Case of Murder, 1938) ; Boy Meets Girl (id.) ; Menaces sur la ville (Racket Busters id.) ; Terreur à l'Ouest (The Oklahoma Kid, 1939) ; Brother Orchid (1940) ; Affectionately Yours (1941) ; The Sullivans (J'avais cinq fils, 1944) ; Miss Grain de sel (Miss Grant Takes Richmond, 1949) ; le Marchand de bonne humeur (The Good Humour Man, 1950) ; En plein cirage (The Fuller Brush Girl, id.) ; Call Me Mister (1951) ; Walking My Baby Back Home (1953) ; French line (The French Line, 1954).

BACRI (Jean-Pierre)

acteur et scénariste français (Castiglione [Algérie] 1951).

On connaît ses activités théâtrales, d'acteur puis d'auteur, mais le cinéma l'emploie depuis 1979, tout d'abord dans une série de rôles secondaires, parmi lesquels certains exploitent ses origines de pied-noir (films d'Alexandre Arcady). Il accède à des personnages plus complexes avec Diane Kurys (Coup de foudre, 1983) et surtout Escalier C de Jean-Charles Tacchella (1985), mais il reste souvent dans un univers proche du théâtre : Mes meilleurs copains, de J.- M. Poiré (1989), Cuisine et dépendances, de Philippe Muyl (1993), tiré de la pièce dont il est l'auteur avec Agnès Jaoui, avec qui il est associé dans l'écriture théâtrale et cinématographique. Le couple est responsable de l'adaptation remarquable de la pièce d'Alan Ayckbourne pour le film Smoking/No smoking réalisé par Resnais, avec qui la collaboration se poursuit pour On connaît la chanson. Dans un genre qui, aux yeux de certains, n'est qu'une modernisation intelligente des traditions du boulevard sans qu'on puisse en nier les qualités, on doit au couple la pièce Un air de famille, filmée par Klapisch en 1997, et le scénario du Goût des autres (Agnès Jaoui, 2000). Acteur très sollicité, il est apprécié dans On connaît la chanson, le Goût des autres, ainsi que dans Place Vendôme (Nicole Garcia, 1998), Kennedy et moi (Sam Karmann, 1999) – bien qu'il ait parfois tendance à surjouer (Didier, d'Alain Chabat, 1997).

BACSÓ (Péter)

cinéaste hongrois (Kassa [auj. Kosiče, Tchécoslovaquie] 1928).

Scénariste pendant une quinzaine d'années (notamment pour Anna [1958] et Deux Mi-Temps en enfer [1961] de Zoltán Fábri), il signe sa première mise en scène en 1963 : En été c'est simple (Nyáron egyszerű). Très attaché à décrire de façon souriante (Cyclistes amoureux [Szerelmes biciklisták], 1965 ; l'Été sur la colline [Nyár a hegyen], 1967) ou plus dramatique (À bout portant [Fejlövés], 1968) les problèmes de la jeunesse, il sait aussi manier la satire politique (le Témoin [A tanu], 1969) et évoquer avec acuité certains aspects conflictuels du monde ouvrier (Rompre le cercle [Kitörés], 1971 ; Temps présent [Jelenidő], 1972 ; le Dernier Élan [Harmadik nekifutás], 1973). Il est l'auteur de plusieurs comédies telles que le Raseur rasé (Forró vizet a kopaszra, 1972) ou Parlons plutôt d'amour (Ki beszél itt szerelemről ?, 1979). En 1985 il réalise Quelle heure est-il Réveille matin ? (Hány az óra vekker ùr ?), puis Titanie, Titanie ou la Nuit des doublures (Titania, Titania avagy a dublörök ejszakáju, 1988), la Fiancée de Staline (Sztálin menyasszonya, 1990), Live Show (1992), le Retour du témoin (Megint tanú, 1995), Jobards et gangsters (Balekok és banditak, 1996).

BADAL (János, puis Jean)

chef opérateur français d'origine hongroise (Budapest 1927).

Après ses études à l'École du cinéma de Budapest de 1947 à 1951, il s'expatrie en 1957, ayant affirmé son talent dans deux beaux films, le Traîneau (A szánkó, 1955) de Mihály Szemes et Un amour du dimanche (Bakaruhában, 1957) d'Imre Fehér. Son nom reste associé à quelques-unes des œuvres les plus personnelles du cinéma français : Rendez-vous de minuit (R. Leenhardt, 1961), les Mauvais Coups (F. Leterrier, id.), Kriss Romani (J. Schmidt, 1963), Un roi sans divertissement (Leterrier, id.), Playtime (J. Tati, 1967). Il a également travaillé avec Zinnemann (Et vint le jour de la vengeance, 1964), Nelly Kaplan (la Fiancée du pirate, 1969), Dassin (la Promesse de l'aube, 1970), Carné (les Assassins de l'ordre, 1971).

BADGER (Clarence)

cinéaste américain (San Francisco, Ca., 1880 - Sydney, Australie, 1964).

Après des études au Boston Polytechnic Institute, il entre dans le journalisme, puis écrit des scénarios pour Mack Sennett à la Triangle-Keystone en 1915. Très vite, il passe à la mise en scène, tourne des films de deux bobines où il infléchit le style burlesque de Sennett vers un genre de comédie plus sophistiquée : c'est là qu'apparaissent, notamment, Gloria Swanson et Bobby Vernon. En 1918, il entre au service de Samuel Goldwyn. Pendant les années 20, il sera un auteur de comédies parmi les plus réputés. D'une œuvre abondante, mal connue et souvent disparue, il faut distinguer Hands Up (1926) avec Raymond Griffith sur fond de guerre de Sécession, dont les gags ne sont point indignes du Mécano de la « General », et It (1927) avec Clara Bow, fort brillante comédie de mœurs autour d'une jeune fille des années folles. En 1940, il prend sa retraite et s'exile en Australie.

BADHAM (John)

cinéaste américain d'origine britannique (Luton 1939).

Après une bonne expérience à la télévision, John Badham a débarqué dans le cinéma de manière tonitruante avec la Fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever, 1977). Il a ensuite confirmé sa réputation de technicien sans réellement faire montre d'ambition. On retiendra un bon thriller Tonnerre de Feu (Blue Thunder, 1978) et un mélo médical assez réussi, C'est ma vie après tout (Who's Life is it, after all ?, 1979), qui valait surtout par l'interprétation de Richard Dreyfuss et John Cassavetes. Le duo d'acteurs est une formule qui lui réussira souvent. On prend plaisir à suivre le vieux et le jeune flic (Richard Dreyfuss et Emilio Estevez) dans Étroite Surveillance (Stakeout, 1990) mais la suite (Another Stakeout, 1993) était plus convenue. Les années 90 ont d'ailleurs vu Badham sombrer progressivement dans l'anonymat.