SYDOW (Carl Adolf, dit Max von)
acteur suédois (Lund 1929).
Il étudie au Conservatoire d'art dramatique de Stockholm puis amorce une belle carrière au théâtre à Nörrköping d'abord, puis à Helsingborg et enfin à Malmö où il rencontre Ingmar Bergman. Ce dernier entraîne Max von Sydow à jouer de son physique osseux, grave, capable d'exprimer une étonnante gamme de sentiments. Découvert au cinéma par Sjöberg qui lui avait fait jouer deux petits rôles dans Rien qu'une mère (1949) et Mademoiselle Julie (1951), il avait quelque peu sacrifié le cinéma au théâtre quand il se vit offrir par Bergman le rôle majestueux du chevalier médiéval du Septième Sceau (1957) qui joue aux échecs avec la Mort. Sans jamais abandonner le théâtre, il se laisse séduire par le cinéma et devient un des piliers de la « troupe » bergmanienne. Il est l'illusionniste du Visage (1958), le père vengeur de la Source (1960), le médecin d'À travers le miroir (1961), qui assiste, impuissant — c'est le mot —, à la folie de sa femme, le pécheur des Communiants (1963), obsédé par l'aveuglement des hommes et qui choisit de se suicider. D'autres cinéastes suédois, comme Vilgot Sjöman (la Maîtresse, 1962) et Jan Troell (l'épisode de 4 × 4, 1965), font appel à lui. Hollywood lui propose d'être le Christ dans la Plus Grande Histoire jamais contée de George Stevens, en 1965. Mais trois autres expériences américaines ne peuvent le convaincre d'abandonner son pays natal. Il se sent plus à l'aise dans l'univers de Bergman, qui lui donne plusieurs grands rôles dans l'Heure du loup (1968), la Honte (id.) et Une passion (1969). Il tourne de nouveau avec Jan Troell (les Émigrants, 1971, et le Nouveau Monde, id.) et aborde alors une carrière internationale. Huston (la Lettre du Kremlin, 1970), Friedkin (l'Exorciste, 1973), Pollack (les Trois Jours du Condor, 1975), Rosi (Cadavres exquis, 1976), Zurlini (le Désert des Tartares, id.), Boorman (l'Hérétique, 1977), Tavernier (la Mort en direct, 1980) savent utiliser au mieux ce géant blond, parfois attendrissant, parfois inquiétant, parfois perdu dans un ailleurs qui déroute et intrigue. On croit qu'il va définitivement opter pour le cosmopolitisme quand on le découvre à nouveau sur un écran interpréter le personnage très « suédois » de l'explorateur polaire Andrée dans le Vol de l'aigle (Troell, 1982), ou celui de l'émigrant pauvre qui vient au Danemark avec son jeune fils en espérant y trouver une vie meilleure dans Pelle le Conquérant (B. August, 1988). Cette perpétuelle oscillation entre des personnages stéréotypés (Conan le Barbare, J. Milius, 1982 ; Jamais plus jamais, I. Kerschner, 1983 ; Dune, David Lynch, 1984) et d'autres plus intériorisés, plus étranges, parfois plus pathétiques (ses films suédois : Trompe-l'œil, C. D'Anna, 1975), lui permet de construire une carrière brillante sans pour autant se laisser aller à la facilité ou à l'anodin. En 1988, Max von Sydow décide de passer pour la première fois derrière la caméra et il signe Katinka.
Films :
Rien qu'une mère (A. Sjöberg, 1949) ; Mademoiselle Julie (id., 1951) ; ‘ la Femme d'aucun homme ’ (Ingen mans kvinna, Lars-Eric Kjellgren, 1953) ; ‘ le Droit d'aimer ’ (Rätten att älska, Mimi Pollak, 1956) ; le Septième Sceau (I. Bergman, 1957) ; les Fraises sauvages (id., id.) ; ‘ le Prêtre d'Uddarbo ’ (Prasten i Uddarbo, Kenne Fant, 1958) ; Au seuil de la vie (Bergman, id.) ; ‘ l'Espion 503 ’ (Spion 503, J. Jeppesen, id.) ; le Visage (Bergman, id.) ; la Source (id., 1960) ; ‘ Jour de noces ’ (Brollopsdagen, Fant, id.) ; À travers le miroir (Bergman, 1961) ; les Aventures de Nils Holgersson (Nils Holgerssons underbara resa, Fant, 1962) ; la Maîtresse (V. Sjöman, id.) ; les Communiants (Bergman, 1963) ; 4 × 4, épisode : ‘ Séjour dans les marais ’ (Uppehall i myrlandet, Troell, 1965) ; la Plus Grande Histoire jamais contée (G. Stevens, id.) ; la Récompense (S. Bourguignon, id.) ; Hawaii (G. Roy Hill, 1966) ; le Secret du rapport Quiller (M. Anderson, id.) ; les Feux de la vie (Troell, id.) ; l'Heure du loup (Bergman, 1968) ; ‘ les Palmiers noirs ’ (Svarta palmkronar, L. M. Lindgren, id.) ; la Honte (Bergman, id.) ; Made in Sweden (Johan Bergenstråhle, 1969) ; Une passion (Bergman, id.) ; la Lettre du Kremlin (J. Huston, 1970) ; le Visiteur de la nuit (L. Benedek, 1971) ; les Émigrants (Troell, id.) ; le Nouveau Monde (id.) ; le Lien (Bergman, id.) ; ‘ la Guerre des pommes ’ (Äppelkriget, Tage Danielsson, id.) ; Baraka à Beyrouth (Embassy, Gordon Hessler, 1972) ; l'Exorciste (W. Friedkin, 1973) ; le Loup des steppes (Steppenwolf, F. Haines, 1974) ; New York ne répond plus (The Ultimate Warrior, R. Clouse, id.) ; Trompe-l'œil (C. D'Anna, 1975) ; Agget ar lost (Hans Alfredson, id.) ; les Trois Jours du Condor (S. Pollack, id.) ; Fox Trot (A. Ripstein, id.) ; Cadavres exquis (F. Rosi, 1976) ; le Désert des Tartares (V. Zurlini, id.) ; Cœeur de chien (A. Lattuada, id.) ; le Voyage des damnés (S. Rosenberg, id.) ; l'Hérétique (J. Boorman, 1977) ; Il était une fois la Légion (March or Die, Dick Richards, id.) ; Il Gran Bollito (M. Bolognini, id.) ; l'Œuf du serpent (I. Bergman, id.) ; la Cible étoilée (Brass Target, John Hough, 1978) ; l'Ouragan (J. Troell, 1979) ; la Mort en direct (B. Tavernier, 1980) ; Flash Gordon (Michael Hodges, id.) ; Bugie bianche (Stefano Rolla, id.) ; À nous la victoire (J. Huston, id.) ; She Dances Alone (Robert Dornhelm, 1981) ; Conan le Barbare (J. Milius, 1982) ; le Vol de l'aigle (Troell, id.) ; Target Eagle (Anthony Loma, id.) ; le Cercle des passions (D'Anna, 1983) ; Jamais plus jamais (I. Kerschner, id.) ; Strange Brew (Dave Thomas et Dick Moranis, id.) ; Dune (id., David Lynch, 1984) ; Dreamscape (Joe Ruben, id.) ; Code Name : Emerald (Jonathan Sanger, 1985) ; Il pentito (P. Squitieri, id.) ; The Second Victory (Gerald Thomas, id.) ; Christopher Columbus (A. Lattuada, TV, id.) ; Hannah et ses sœurs (W. Allen, 1986) ; Duo pour une soliste (A. Konchalovsky, 1987) ; Pelle le Conquérant (B. August, 1988) ; Cellini (Benvenuto Cellini, Giacomo Battiato, 1989) ; Red King, White Knight (Geoff Murphy, id.) ; Una vita scellerata (Battiato, 1990) ; Father (John Power, id.) ; Un baiser avant de mourir (A Kiss Before Dying, James Dearden, id.) ; Jusqu'à la fin du monde (W. Wenders, 1991) ; Oxen (S. Nykvist, id.), The Batchelor (Roberto Faenza, id.) ; les Meilleures Intentions (B. August, 1992) ; The Silent Touch (K. Zanussi, id.) ; le Voyage du grand-père (Morfars resa, Staffan Lam, 1993) ; Needful Things (Fraser Heston, id.) ; Time Is Money (Paolo Barzman, 1994) ; la Marche de Radetzky (A. Corti, id.) ; Judge Dredd (Danny Cannon, 1995) ; Jerusalem (B. August, 1996) ; Hamsun (J. Troell, id.) ; Entretiens privés (L. Ullmann, 1991) ; Au-delà de nos rêves (V. Ward, 1998) ; Snow falling on Cedars (Scott Hicks, 1999) ; Vercingetorix (J. Dorfmann, 2000) ; Non ho sonno (D. Argento, id.).