acteur brésilien (Uberlandia, Minas Gerais, 1915 - Paris 1993).
Extraverti précoce, il débute à neuf ans au cirque et dans une troupe de revues musicales noires. Sa carrière sur les planches et dans les variétés commence à partir de 1935, notamment au fameux casino de l'Urca (Rio de Janeiro), où Orson Welles devait le découvrir et le solliciter pour l'inachevé It's All True (1942). Son principal maître est le comique et cinéaste Mesquitinha, auprès de qui il fait ses apparitions initiales sur l'écran (João Ninguém, 1937 ; Onde Estás, Felicidade ?, 1939). Premier Noir protagoniste d'un film brésilien, il interprète Moleque Tião (José Carlos Burle, 1943), film à résonance sociale, qui trouve alors un unique prolongement, Também Somos Irmãos (id., 1949). Mais il doit sa popularité au tandem comique formé avec Oscarito, à partir de Tristezas não Pagam Dívidas (J. C. Burle et Ruy Costa, 1944). Ils deviennent les têtes d'affiche les plus prolifiques et les plus douées de la chanchada, d'abord sous la direction de Watson Macedo (Não Adianta Chorar, 1945 ; Este Mundo é um Pandeiro, 1947 ; Carnaval no Fogo, 1949 ; Aviso aos Navegantes, 1950), puis de Burle (Carnaval Atlantida, 1952 ; Barnabé Tu És Meu, id. ; Três Vagabundos, id.) et de Carlos Manga (Dupla do Barulho, 1953 ; Matar ou Correr, 1954), notamment. On le remarque aussi dans une comédie plus ambitieuse ( Amei um Bicheiro, Jorge Ileli et Paulo Wanderley, 1953), et auprès d'un précurseur du Cinema Novo (Rio Zona Norte, N. Pereira dos Santos, 1957). La nouvelle génération de réalisateurs reconnaît le talent de ce petit bonhomme espiègle, au rire généreux et à la naïveté feinte. On le voit donc élargir son registre dans l'Attaque du train postal (R. Farias, 1962) et surtout Macunaima (J. P. de Andrade, 1969), au succès duquel il apporte une contribution estimable. Il collabore ensuite au courant plus expérimental (O Rei do Baralho, J. Bressane, 1973) et joue à l'occasion un rôle dramatique avec aisance (Lúcio Flávio, o Passageiro da Agonia, H. Babenco, 1977), rappelant par la versatilité de sa maturité les ambitions du garçon fasciné par le Kid de Chaplin. On l'aperçoit encore dans Fitzcarraldo (W. Herzog, 1982), Quilombo (C. Diegues, 1984) et Bahia de tous les saints (N. Pereira dos Santos, 1986).