YAKUSHO (Kôji)
acteur japonais (préf. de Nagasaki, 1956).
L'un des acteurs les plus populaires et prolifiques du cinéma japonais contemporain, Kôji Yakusho a d'abord été employé de mairie, avant d'embrasser la carrière d'acteur en 1979. Après un petit rôle dans Tampopo, de Juzô Itami (1986), il reste largement inconnu, mais commence vraiment sa carrière avec Kamikaze Taxi (id. de Masato Harada, 1995), l'Homme qui dort (Nemuru Otoko, de Kôhei Oguri* 1996), et surtout Shall We Dance ? (id. de Masayuki Suo, 1996), énorme succès public au Japon et aux États-Unis. Premier rôle dans l'Anguille (Unagi, de S.Imamura, 1997), et Leaving (Bounce ko gals, de M. Harada, 1997), il se fait connaître en Occident par sa présence charismatique dans les films d'auteur de Kiyoshi Kurosawa* (Cure, Licence to live, Charisma, Seance, Kairo), ainsi que dans le film de Shinji Aoyama* Eureka (2000), ou le nouvel opus d'Imamura, De l'eau tiède sous un Pont Rouge (2001). Aussi à l'aise dans le film policier ou criminel que dans la comédie ou le film historique (Dora-heita, de Kon Ichikawa*, 2000), Kôji Yakusho est certainement l'acteur le plus marquant des années 2000 au Japon.
YAMADA (Isuzu)
actrice japonaise (Osaka 1917).
Entrée à la compagnie Nikkatsu à l'âge de quatorze ans, comme joueuse de shamisen, elle fait ses débuts à l'écran en 1930 dans plusieurs films historiques dirigés notamment par Tomu Uchida (‘ le Champion de la vengeance ’, 1931). Sa rencontre avec Kenji Mizoguchi, décisive pour sa carrière cinématographique, se situe très tôt : ‘ le Col de l'amour et de la haine ’ (1934), ‘ Osen aux cigognes ’ et ‘ Oyuki la Vierge ’ (1935) marquent ses débuts avec le cinéaste, mais c'est dans ses deux films de 1936, ‘ Élégie d'Osaka ’ et les Sœurs de Gion, où elle incarne un type nouveau de femme révoltée contre les injustices de la société, qu'elle s'impose réellement. Elle poursuit sa carrière dans des films historiques de Teinosuke Kinugasa (dont elle deviendra l'épouse), comme ‘ la Bataille d'été à Osaka ’ (1937) ou ‘ la Princesse-serpent ’ (1940), mais subit une certaine éclipse dans les années 40, tout en jouant beaucoup sur scène.
Après la guerre, elle participe à divers mouvements progressistes, et à la création de la société Shinsei Eiga Sha en 1950, inspirée par le critique communiste Akira Iwasaki. On la voit alors dans plusieurs films des indépendants de gauche : ‘ Tempête sur le mont Hakone ’ (S. Yamamoto, 1951), ‘ Une femme marche seule sur la terre ’ (F. Kamei, 1953), Hiroshima (H. Sekigawa, 1953) ou ‘ Jusqu'au bout des nuages flottants ’ (M. Ieki, 1953). Mais elle apparaît aussi dans des films importants produits par les compagnies : les Contemporains (M. Shibuya, 1952), ‘ Un milliardaire ’ (K. Ichikawa, 1954), le Christ en bronze (Shibuya, 1955), Croissance (H. Gosho, id.), ‘ Flotter ’ (M. Naruse, 1956), ou encore ‘ Crépuscule à Tokyo ’ (Y. Ozu, 1957). Elle confirme son grand talent dans trois films de Kurosawa mieux connus en France : le Château de l'araignée/‘ Macbeth ’ (1957, où elle est lady Asaji / Macbeth), les Bas-Fonds (id., la femme du propriétaire de l'asile) et Yojimbo (1961), où elle apparaît en insolite tenancière de bordel. Ses autres films des années 50 et 60 sont moins importants, mais, que ce soit au théâtre ou au cinéma, elle apporte toujours dans le moindre rôle la conscience professionnelle des grandes comédiennes.
YAMADA (Yoji)
cinéaste japonais (Takarazuka 1931).
Entré à la Shochiku en 1954, il y devient assistant réalisateur (de Yuzo Kawashima, Yoshitaro Nomura, Minoru Shibuya). Il signe son premier film, l'Étranger du premier étage (Nikai no tanin), en 1961, puis tourne de nombreux mélodrames et comédies pendant les années 60. Mais c'est en 1969 qu'il réalise C'est dur d'être un homme (Otoko wa tsuraiyo), avec l'acteur Kiyoshi Atsumi dans le rôle de M. Tigre (Tora-san), un vagabond sympathique dont les péripéties sont amusantes. Malgré la réussite moyenne de ce premier film, il persévère et, le succès venant, il en fait une série très populaire, totalisant 47 épisodes à la mort de Kiyoshi Atsumi en 1995. Entre deux aventures de M. Tigre, Yamada parvient à réaliser des films plus personnels, à tonalité humaniste, comme Une famille (Kazoku, 1970), le Cri lointain du printemps (Harukanaru Yama no yobigoe, 1980), le Monde du cinéma/les Années d'or du cinéma (Kinema no tenchi, 1986), le Fils (Musuko, 1992), Une classe particulière (Gakko, 1993) ou l'Homme qui saisit l'arc-en-ciel (Niji o Tsukamu Otoko, 1996). En 1997, il entreprend une nouvelle version de la série M. Tigre, avec la Fleur d'hibiscus de Tora-san. En 1998, il réalise le troisième épisode d'une autre série populaire, sur l'école cette fois, Gakko III.
YAMAMOTO (Fujiko)
actrice japonaise (Osaka, 1931).
Après avoir été élue Miss Nippon en 1950, elle entre à la Daiei en 1953, et débute dans ‘ Kodokan en fleurs ’ (Hana no Kodokan, K. Mori). Elle se fait remarquer en 1955 dans ‘ Romance à Yushima ’ (Yushima no shiraume, T. Kinugasa), et devient vraiment une vedette avec ‘ Fleuve de la nuit ’ (K. Yoshimura, 1956). Yasujiro Ozu la dirige dans ‘ Fleurs d'équinoxe ’ (1958), et elle tourne encore de très nombreux films à la Daiei jusqu'en 1963 où, après avoir interprété la Vengeance d'un acteur (K. Ichikawa) et ‘ la Plaine mélancolique ’ (Yushu heiya, de S. Toyoda), elle quitte la firme pour « élargir ses activités » : en fait, elle est exclue de la Daiei pour avoir trop participé aux films des autres compagnies. On se la rappelle notamment dans ‘ Contes de la ville basse près de la rivière ’ (T. Kinugasa, 1955), ‘ le Héron blanc ’ (id., 1958), ‘ Dix Femmes noires ’ (K. Ichikawa, 1961), ‘ J'ai deux ans ’ (id., 1962).
YAMAMOTO (Kajiro)
cinéaste japonais (Tokyo 1902 - 1974).
Il fait d'abord des études de droit économique à l'université de Keio, mais est attiré par le monde du spectacle, et débute dans la troupe théâtrale de Minoru Murata, à la fin des années 10. Puis, entré à la Nikkatsu en 1920, il y pratique divers métiers, acteur, scénariste, assistant, avant de passer à la réalisation en 1924 avec ‘ Passe de base-ball ’ (Nekka jujikyu). Vers 1935, il se joint à la nouvelle société PCL, devenue ensuite la Toho, et y tourne une série de comédies avec l'acteur comique populaire Kenichi Enomoto, dit « Enoken » : ‘ la Jeunesse accomplie d'Enoken ’ (Enoken no seishun suikoden, 1934), ‘ Kondo Isamu vu par Enoken ’ (Enoken no Kondo Isamu, 1935) ou encore ‘ Enoken pickpocket ’ (Enoken no chakkiri Kinta, 1937), jusqu'en 1940. Mais il réalise également d'autres comédies, souvent adaptées d'œuvres littéraires, dont les plus connues sont ‘ Je suis un chat ’ (Waga hai wa neko de aru, 1936, d'après Natsume Soseki), ou des films plus dramatiques comme ‘ la Classe de composition ’ (Tsuzurikata kyoshitsu, 1938).