Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
A

AUMONT (Michel)

acteur français (Paris 1936).

Venu du théâtre, il est présent sur les écrans seulement depuis 1972 et se voit proposer de nombreux seconds rôles. Il tourne beaucoup, interprétant le plus souvent des personnages d'autorité et en particulier des policiers. Il démontre pourtant des capacités tout autres dans des films comme La vie continue de Moshe Mizrahi (1981) ou Un dimanche à la campagne de Tavernier (1984). Enfin bénéficiaire d'un rôle de premier plan, il se montre à son avantage dans l'ambiance très ambiguë de Cours privé (P. Granier-Deferre, 1986) comme il le sera plus tard dans un film très différent, Au Petit Marguery (Laurent Bénégui, 1995). On l'a vu également dans Mado (C. Sautet, 1976), Poussière d'ange (Édouard Niermans, 1986), les Années sandwiches (Pierre Boutron, 1988).

AUREL (Jean)

cinéaste français (Rasvolitza, Roumanie, 1925 - Paris 1996).

Formé à l'IDHEC, réalisateur de courts métrages, puis scénariste, notamment pour René Clair (Porte des Lilas) et Jacques Becker (le Trou). Ses six premiers films (deux films de montage et quatre comédies) sont réalisés avec la collaboration de l'écrivain Jacques Laurent (Cecil Saint-Laurent).

Films  :

14-18 (DOC, 1963) ; la Bataille de France (DOC, 1964) ; De l'amour (1965) ; Lamiel (1967) ; Manon 70 (1968) ; les Femmes (1969) ; Êtes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne ? (1970) ; Comme un pot de fraises (1974) ; Staline (DOC, 1984).

AURENCHE (Jean)

scénariste français (Pierrelatte 1903).

Scénariste et réalisateur de films publicitaires au début des années 30 (il y emploie Jean Anouilh, Paul Grimault ou Max Ernst), il coréalise aussi deux courts métrages avec Pierre Charbonnier en 1933 : Pirates du Rhône et Bracos de Sologne. Il devient vite un scénariste coté, participe à l'Affaire Lafarge (P. Chenal, 1938), Hôtel du Nord (M. Carné, id.) et est associé à tous les films de Claude Autant-Lara à partir de 1937, signant parallèlement les scripts de plusieurs courts métrages d'animation pour Paul Grimault (1943 et 1944). En 1943, il commence, avec Douce d'Autant-Lara, une collaboration de trente ans avec Pierre Bost (il a participé quatre ans plus tôt à l'Héritier des Montdésir d'A. Valentin). L'équipe Aurenche-Bost va devenir pour de longues années le symbole d'une certaine qualité du cinéma français, solidement charpenté et ne laissant nulle place à l'improvisation ; une conception qui permettra les plus grands films d'Autant-Lara, Clouzot ou Clément avant d'être balayée par l'impatience de la Nouvelle Vague et les pressions économiques.

Aurenche construisant, Bost dialoguant, c'est une œuvre commune de plus de trente films qui s'édifie ainsi, principalement mise en scène par Autant-Lara : Sylvie et le Fantôme (1946), le Diable au corps (1947), Occupe-toi d'Amélie (1949), l'Auberge Rouge (1951), le Blé en herbe (1954), le Rouge et le Noir (id.), la Traversée de Paris (1956), En cas de malheur (1958) ; par Delannoy : la Symphonie pastorale (1946), Dieu a besoin des hommes (1950) ; par Clément : Au-delà des grilles (1949), Jeux interdits (1952), Gervaise (1956), Paris brûle-t-il ? (1966). L'Horloger de Saint-Paul (B. Tavernier, 1974), qui les réunit après une éclipse de six ans, est aussi le dernier film de Pierre Bost. Aurenche, qui a encore signé sans son complice une quinzaine de films, en particulier pour Autant-Lara, continue seul cette nouvelle carrière, notamment avec Tavernier : Que la fête commence (1975), le Juge et l'Assassin (1976), Coup de torchon (1981), et Pierre Granier-Deferre : l'Étoile du Nord (1982). [ BOST.]

AURIC (Georges)

musicien français (Lodève 1899 - Paris 1983).

Après des études au Conservatoire de Paris, il suit des cours de composition à la Schola cantorum. Il est un des fondateurs du groupe des Six, et ses mélodies, sa musique de ballet et de film le font connaître. On remarque la composition syncopée, imitative du cœur, du Sang d'un poète, de Cocteau (1931), lequel lui confie avec bonheur encore presque tous ses films, dont la Belle et la Bête (musique primée à Cannes en 1946). Son inspiration parodique, élégiaque et toujours élégante accompagne sans surcharge aussi bien À nous la liberté (R. Clair, 1931) que l'Éternel Retour (J. Delannoy, 1943), Moulin Rouge (J. Huston, 1953) ou Lola Montès (Max Ophuls, 1955), que le Mystère Picasso (H.-G. Clouzot, 1956). Membre de l'Institut (1962), président de l'Académie du cinéma, il a publié des souvenirs : Quand j'étais là (Paris, 1979).

AURIOL (Jean Huyot, dit Jean George)

critique français (Paris 1907 - Chartres 1950).

Cinéphile exigeant, lucide, raffiné, J. G. Auriol fonda en 1928 chez Corti les cahiers Du cinéma, devenus peu après la Revue du cinéma, éditée chez Gallimard. S'y élabora une critique non conformiste, tranchant avec bonheur sur la routine de l'époque. On relève au sommaire les noms de Brunius, Louis Chavance, Paul Gilson, mais aussi ceux de Gide, Soupault, Drieu La Rochelle, Fabre-Luce, Eisenstein, toute l'intelligentsia rassemblée. La revue eut 29 numéros. En 1946, Auriol lança une deuxième série, avec pour collaborateurs Bazin, Doniol-Valcroze, Lo Duca, etc. À la mort d'Auriol, les Cahiers du cinéma prirent le relais. Ce journaliste de talent fut aussi quelque temps scénariste, notamment de Marcel L'Herbier (l'Épervier, Forfaiture) et Max Ophuls (Divine).

AURTHUR (Robert Alan)

scénariste et cinéaste américain (New York, N. Y., 1922 - id. 1978).

Auteur de romans et de pièces, il écrit des scripts pour la TV et tire de l'un d'eux le scénario de l'Homme qui tua la peur (M. Ritt, 1957). Après les scripts de l'Homme aux colts d'or (E. Dmytryk, 1959) et Lilith (R. Rossen, 1964), très marqués par la psychanalyse, on lui doit encore ceux de Grand Prix (J. Frankenheimer, 1966), Mon homme (Daniel Mann, 1968) et Que le spectacle commence (B. Fosse, 1979), ainsi que la réalisation d'un unique film : l'Homme perdu (The Lost Man, 1969).

AUSTRALIE.

L'Australie est un des pays pionniers du cinéma. Le premier de ses films qui nous soit parvenu, The Melbourne Cup, de Maurice Sestier, date de 1896 et inaugure une forte tradition documentaire. En outre, dès 1901, William Booth et J. H. Perry tournent un des premiers films épiques religieux, Soldiers of the Cross, sous l'égide de l'Armée du salut.