SARRAZIN (Jacques-Michel André, dit Michael)
acteur d'origine canadienne (Québec, Québec, 1940).
Élève du Canadian Drama Studio, puis engagé à l'ONF, il se fait remarquer dans des feuilletons télévisés de la chaîne CBC. Les Américains l'adoptent à partir du Shérif aux poings nus (Gunfight in Abilene, William Hale, 1967) et le sacrent vedette avec Une sacrée fripouille (The Flim-Flam Man, I. Kershner, où il est le partenaire de George C. Scott, id.). Sydney Pollack lui offre un rôle plus complexe, en face d'une Jane Fonda désespérée, dans On achève bien les chevaux (1969). Sa carrière se poursuivra avec, notamment, le Clan des irréductibles (P. Newman, 1971), The Seduction (David Schmoeller, 1981) et Joshua Then and Now (T. Kotcheff, 1985), sans compter de nombreuses productions TV, dont une énième adaptation de Frankenstein, et surtout Shogun.
SASLAVSKY (Luis)
cinéaste d'origine argentine (Buenos Aires 1906 - id. 1995).
Journaliste, il découvre le cinéma à Hollywood et tente d'en importer les recettes en Argentine. Ses films se recommandent d'emblée par une exigence formelle (Puerta Cerrada, 1938, avec Libertad Lamarque ; Historia de una noche, 1941 ; La dama duende, 1945) qu'il conservera quand le péronisme l'obligera à s'exiler en Europe, après avoir « frayé la voie » à Torre Nilson. Saslavsky dirigera plusieurs films en France (La neige était sale, 1954, d'après Simenon ; les Louves, 1957, d'après Boileau-Narcejac ; Premier-Mai, id. ; Ce corps tant désiré, 1958), puis en Espagne (El balcón de la luna, 1961), et regagnera sa patrie pour y diriger quelques œuvres dont émerge Las ratas (1963), qui concilie une fois encore sa tendance au mélodrame et son esthétisme.
SASSARD (Jacqueline)
actrice française (Nice 1940).
Elle apparaît dans quelques films tournés à Nice, dont Je plaide non coupable (E. T. Gréville, 1956). Alberto Lattuada construit pour elle le personnage de la jeune fille rebelle et inquiète de Guendalina (1957). Son charme aigrelet enrichit certaines comédies de mœurs : les Époux terribles (A. Pietrangeli, 1958), Tutti innamorati (Giuseppe Orlandini, 1959), Faibles Femmes (M. Boisrond, id.), des drames politiques : Été violent (V. Zurlini, id.), Nous sommes tous coupables (L. Zampa, id.), Des filles pour l'armée (V. Zurlini, 1965), Le stagioni del nostro amore (F. Vancini, 1966), un péplum déchaîné : les Titans (D. Tessari, 1962), une satire historique : le Sexe des anges (P. Festa Campanile et M. Franciosa, 1964), quelques drames psychologiques comme Accident (J. Losey, 1967) et des comédies de mœurs comme les Biches (C. Chabrol, id.).
SATO (Kei)
acteur japonais (Fukushima 1928).
Après avoir été tourneur et employé de mairie, il entre à l'École des acteurs de Tokyo, monte sur les planches et paraît à la télévision. Il débute au cinéma dans la Condition de l'homme (2e partie), de Masaki Kobayashi (1960), cinéaste pour lequel il interprétera six autres films, dont Harakiri (1963) et Kwaidan (1965). Mais il joue surtout dans treize œuvres d'Oshima, de ‘ Contes cruels de la jeunesse ’ (1960) à l'Empire de la passion (1978), tenant le rôle principal dans ‘ l'Obsédé en plein jour ’ (1966) et la Cérémonie (1971, personnage du chef de la famille Sakurada), histoires dans lesquelles il impose son autorité et son sens de l'humour insolite. Il travaille aussi pour six films de Kaneto Shindo, dont Onibaba (1965, rôle du paysan Hachi), dans ‘ le Traquenard ’ (H. Teshigahara, 1962), et ‘ les Esprits maléfiques du Japon ’ (Nihon no akuryo, Kazuo Kuroki, 1971), où il tient un double rôle semi-parodique. Également acteur de nombreux films « commerciaux ».
SATO (Masaru)
musicien japonais (île de Hokkaido 1928 - Tokyo 1999).
Ayant étudié la musique au Conservatoire national, sous la direction de Fumio Hayasaka, il commence à composer pour le cinéma en 1953 (Santa to Chiyonoyama, Motoyoshi Oda). C'est à partir de 1955 qu'il travaille avec Akira Kurosawa, pour ‘ Chronique d'un être vivant ’, dont il termine la partition après la mort de Hayasaka. Suivent pratiquement tous les films de Kurosawa, du Château de l'araignée (1957) et des Bas-Fonds (id.) à Barberousse (1965), avec des compositions mêlant thèmes japonais et occidentaux, parfois de manière parodique (Yojimbo, 1961). Il signe par ailleurs les partitions de très nombreux films commerciaux de la Toho ou de la Toei.
SATURATION.
Caractéristique d'une lumière colorée, mesurable par le pourcentage de couleur pure contenue dans cette lumière : moins il y a de lumière blanche, plus la saturation est élevée. ( COULEUR.)
SAUGUET (Henri Poupard, dit Henri)
musicien français (Bordeaux 1901 - Paris 1989).
Lié avec Milhaud, Satie, il travaille avec Kœchlin et fonde l'école d'Arcueil. Attentif à tout, formes et arts nouveaux, son art reste indépendant, dans une ligne française de sensibilité, d'esprit de légèreté et de mesure. Encore qu'il compose agréablement pour L'Herbier (l'Épervier, 1933 ; l'Honorable Catherine, 1942), Rouquier (Farrebique, 1946 — et des courts métrages documentaires), Decoin (Les amoureux sont seuls au monde, 1948), Daquin ou Chenal, la musique de film ne lui offre pas l'occasion d'une recherche qu'on puisse souligner.
SAULNIER (Jacques)
décorateur français (Paris 1928).
D'abord assistant d'Alexandre Trauner et de Max Douy, il signe ses premiers décors avec Bernard Evein : les Amants (L. Malle, 1958), À double tour (C. Chabrol, 1959). Il s'affirme bientôt comme un des décorateurs les plus doués de sa génération et l'un des plus indispensables complices de Resnais : l'Année dernière à Marienbad (1961), Muriel (1963), La guerre est finie (1966), Providence (1977), Mon oncle d'Amérique (1980), La vie est un roman (1983), Mélo (1986), I Want To Go Home (1989). Parmi ses travaux les plus remarquables : Landru (Chabrol, 1963) , Quoi de neuf, Pussycat ? (C. Donner, 1965), Mademoiselle (T. Richardson, 1966), le Voleur (Malle, 1967), la Prisonnière (H. -G. Clouzot, 1968), le Chat (P. Granier-Deferre, 1971), la Veuve Couderc (id., 1972), le Serpent (H. Verneuil, 1973).
SAURA (Carlos)
cinéaste espagnol (Huesca 1932).
Très jeune cinéphile, il acquiert de sa mère, pianiste professionnelle, le goût pour la musique. Son frère aîné, Antonio Saura, peintre devenu célèbre, modèle ses penchants artistiques. Des références plus ou moins ouvertes à Jérôme Bosch ou à Francisco Goya sont décelables dans les créations de Carlos. Adolescent, il pratique la photographie. À partir de 1950, équipé d'une caméra 16 mm, il réalise quelques reportages. Les questions ayant trait à la représentation se posent donc très tôt au jeune homme à travers un héritage familial et un parcours individuel fort riches. En 1952, il s'inscrit à l'Instituto de Investigaciones y Estudios Cinematográficos, où il se passionne pour la technique et la théorie du cinéma. Il suit aussi, épisodiquement, les cours de l'école de journalisme. Saura achève, en 1957, La tarde del domingo, son court métrage de fin d'études. Cela lui permet d'enseigner dans ce même institut jusqu'en 1963, date à laquelle on l'écarte pour des raisons politiques. En 1958, il tourne Cuenca, un moyen métrage qui, comme son précédent essai et son premier long film, Los golfos (1959), tente de jeter les bases d'un néoréalisme à l'espagnole. Son expérience de photographe, le désir de témoigner en faveur des marginaux, la volonté, enfin, de retrouver une identité culturelle conduisent d'abord Saura à élaborer un cinéma physique, à la fois lyrique et paradocumentaire.