ANDREYOR (Yvette Roye, dite Yvette)
actrice française (Paris 1891 - id. 1962).
Ses débuts au théâtre après le Conservatoire se situent en Belgique, puis elle entre chez Gaumont, y rencontre Louis Feuillade, qui, dès 1911, la fait paraître dans d'innombrables films aux titres doucement romanesques. Elle figure en bonne place dans Juve contre Fantômas (1913) et dessine surtout une ingénue contrastant avec Musidora dans Judex (1917), suivi de la Nouvelle Mission de Judex (1918). Elle tient ensuite des rôles importants dans des films de Fescourt : Mathias Sandorf (1920) et la Nuit du 13 (1921) ; de Germaine Dulac : Âme d'artiste (1925), et de Robert Péguy. Mariée à l'acteur Jean Toulout, elle continue sa carrière théâtrale. Un de ses derniers rôles muets lui fut proposé par René Clair (les Deux Timides, 1929). Sans l'ignorer tout à fait, le parlant ne lui accorde plus que des apparitions insignifiantes jusqu'en 1946.
ANDRIEN (Jean Jacques)
cinéaste belge (Verviers 1944).
Il étudie le cinéma à l'INSAS de Bruxelles en compagnie d'André Delvaux, réalise un premier court métrage en 1970 (L'babou) qui sera suivi de deux autres essais, la Pierre qui flotte (CM, 1971) et le Rouge, le rouge et le rouge (CM, 1972). Il aborde le long métrage en 1975 avec le Fils d'Amr est mort. Après le Grand Paysage d'Alexis Droeven (1981), il signe Mémoires (DOC, MM, 1985) et Australia (1989).
ANDRIOT (Camille, dite Josette)
actrice française (1886-1942).
Elle est la seule actrice d'action du cinéma français muet. Jusqu'à son retrait (1919), elle interprète une soixantaine de films exclusivement pour Éclair. Remarquée pour ses qualités sportives (équitation, natation, cyclisme, acrobatie) par Victorin Jasset, elle avait débuté dans ses séries de films d'aventures : les Nick Carter (1908-1909), les Zigomar (1911-1913).
Sous la direction de ce cinéaste et de ses successeurs, elle devient la très populaire interprète de Protéa dans une série de cinq films : Protéa (1913), l'Auto infernale (1914), la Course à la mort (1915), les Mystères du château de Malmort (6 épisodes, 1917), Protéa intervient (1919).
ANDRIOT (Lucien)
chef opérateur français (Paris 1897-Los Angeles, Ca., 1979).
Toute sa carrière s'est déroulée aux États-Unis. Pendant la guerre, il se joint aux Français qui y travaillent et photographie les films d'Albert Capellani (The Feast of Life, 1916) et de Léonce Perret (Lafayette We Come !, 1919). Il ne revient pas en France et collabore à Hollywood avec des réalisateurs notoires : Tod Browning, Walsh (The Loves of Carmen, 1927 ; la Piste des géants, 1930), Garnett (Prestige, 1932), Van Dyke, Vidor, Mamoulian, Renoir (l'Homme du Sud, 1945 ; le Journal d'une femme de chambre, 1946) et René Clair (Dix Petits Indiens, 1945).
ANÉMONE (Anne Bourguignon, dite)
actrice française (Paris 1950).
Très jeune, elle joue dans un des premiers films de Philippe Garrel, Anémone (1968), puis se forme au théâtre dans la troupe de Robert Hossein. En 1975, elle fonde un café-théâtre, La Veuve Pichard et rejoint la troupe du Splendid en 1979. Sa gouaille, son répertoire de grande nunuche ou de naïve catastrophique lui offrent des compositions un peu trop sur mesure. Avec Péril en la demeure (M. Deville, 1985), elle aborde enfin un autre registre, rassurant ceux qui voyaient en elle une nouvelle Arletty. À la suite de son personnage relativement complexe de Pas très catholique (Tonie Marshall, 1994), son image évolue avec des films tels que Marquise (Vera Belmont, 1997, second rôle), Lautrec (Roger Planchon, 1998) ou le Cri de la soie (Yvon Marciano, 1996).
Autres films :
la Maison (G. Brach, 1970), l'Incorrigible (Ph. de Broca, 1975), Attention les yeux (G. Pirès, 1976), Un éléphant ça trompe énormément (Y. Robert, id.), Je vais craquer (F. Leterrier, 1980), Viens chez moi, j'habite chez une copine (P. Leconte, 1981), Le Père Noël est une ordure (J.-M. Poiré, 1982), le Mariage du siècle (Philippe Galland, 1985), le Grand Chemin (Jean-Loup Hubert, 1987), les Baisers de secours (Ph. Garrel, 1989), Maman (R. Goupil, 1990), Après après-demain (Gérard Frot-Coutaz, id.), le Petit Prince a dit (Ch. Pascal, 1992), Aux petits bonheurs (M. Deville, 1993), Pas très catholique (Tonie Marshall, 1994), Enfants de salaud (id., 1996), les Bidochon (Serge Korber, 1996), la Cible (Pierre Courrege, 1996), l'Homme de ma vie (Stephane Kurc, 1999).
ANGELETTI (Pio)
producteur italien (Rome 1929).
Assistant de Carlo Ponti, directeur de production pour Clemente Fracassi, organisateur général à la Fair Film de Cecchi Gori, il fonde en 1969 avec Adriano De Micheli (Galatina, Lecce, 1934) la Dean Film. Premiers succès : Une poule, un train... et quelques monstres (D. Risi, 1969), Drame de la jalousie (E. Scola, 1970). Tous deux se spécialisent dans la comédie satirique avec vedettes : Gassman, Tognazzi, Giannini, Ornella Muti. Leurs auteurs maison, comme Dino Risi (Parfum de femme, 1974) et Ettore Scola, obtiennent des réussites internationales. Ils signent également des coproductions avec le Canada : Cher Papa (Risi, 1979) ou la France : la Terrasse (Scola, 1980). En 2000, il produit encore Quello che le ragazze non dicono de Carlo Vanzina.
ANGELI (Anna-Maria Pierangeli, dite Pier)
actrice italienne (Cagliari, Sardaigne, 1932 - Los Angeles, Ca., 1971).
Un film didactique consacré à l'éveil des sentiments chez les adolescents, Demain, il sera trop tard de Léonide Moguy (1949), et surtout Teresa de Fred Zinnemann (1951), où elle interprète la petite épouse de guerre d'un G. I., révèlent Pier Angeli : un fin et doux visage, une personnalité vulnérable et émouvante. Elle se fixe alors à Hollywood et épouse le comédien Vic Damone. Au cours d'une brève carrière, peu de films (sur les 31 qu'elle tourne) savent mettre en évidence sa sensibilité inquiète. Outre ceux de Moguy et de Zinnemann, on peut citer : Miracle à Tunis (R. Brooks, 1951), Le diable fait le troisième (The Devil Makes Three [A. Marton], 1952), Marqué par la haine (R. Wise, 1956) et Sodome et Gomorrhe (R. Aldrich, 1962). Elle se suicide à l'âge de 39 ans.
ANGELO (Jean Barthélemy, dit Jean)
acteur français (Paris 1888 - id. 1933).
Il entre en 1903 chez Sarah Bernhardt et, à ce titre, joue dans le film la Reine Elizabeth (L. Mercanton, 1912), qui obtient un triomphe aux États-Unis. Ses débuts devant la caméra remontent à 1908 (dans l'Assassinat du duc deGuise). Son physique, son jeu net le favorisent. Sa création dans l'Atlantide est restée célèbre tant pour la version muette (J. Feyder, 1921) que pour le film parlant (G. W. Pabst, 1932). Jean Epstein (les Aventures de Robert Macaire, 1925), Jean Renoir (Nana, 1926), Henri Fescourt (Monte-Cristo, 1929) savent l'apprécier et, dans Surcouf (Luitz-Morat, 1925), il montre beaucoup de brio.