WILLIAMS (Robin)
acteur américain (Chicago, Ill., 1952).
C'est déjà une vedette de la télévision lorsque Robert Altman lui demande d'incarner le célèbre matelot dans son Popeye de 1980. Il sera peu après le héros du Monde selon Garp (1982) de George Roy Hill. Après quelques apparitions plus modestes (le saxophoniste de Moscou à New York de Paul Mazursky, en 1984), il obtient un succès exceptionnel avec ses remarquables prestations dans Good morning Viet Nam de Barry Levinson (1987) et le Cercle des poètes disparus de Peter Weir (1989). Parallèlement à une carrière cinématographique : Cadillac Man (id., Roger Donaldson, 1990), l'Éveil (Awakening, Peggy Marshall, id.), Fisher King, le Roi pêcheur (T. Gilliam, 1991), Hook (S. Spielberg, id.), Toys (B. Levinson, 1992), Madame Doubtfire (Mrs. Doubtfire, Chris Columbus, 1993), Being Human (B. Forsyth, 1994). Il continue de se produire sur scène, au théâtre et en one man show. La tonalité hystérique de Mrs. Doubtfire a fini par faire de lui un chéri du jeune public : Jumanji (id., Joe Johnstone, 1995), Jack (F. F. Coppola, 1996), l'Homme bicentenaire (Bicentennial man, Chris Columbus, 1999). Mais il continue à aborder les grands rôles sérieux (Will Hunting, G. Van Sant, 1999) entre deux de ces apparitions surprises dont il a le secret : Hamlet (K. Branagh, 1996), l'Agent secret (Secret Agent, Christopher Hampton, id.).
WILLIAMS (Thomas Lanier Williams, dit Tennessee)
écrivain et scénariste américain (Columbus, Miss., 1914 - New York, N. Y., 1983).
Auteur à succès et à scandale, il est, de tous les dramaturges modernes américains, celui auquel le cinéma aura eu recours avec le plus de régularité. En vérité, les films adaptés de ses pièces sont souvent assez remarquables, et l'on peut penser que l'écriture de Williams, relativement souple, était destinée à l'écran. Son dialogue, presque incantatoire, n'ennuie jamais et suscite de nombreuses images que le cinéma a parfaitement su traduire. La visualisation donne à son univers de névrose et de déchéance un poids poétique dont souvent la scène le prive. Même les adaptations les plus plates (la Ménagerie de verre, I. Rapper, 1950 ; la Rose tatouée, D. Mann, 1955 ; Été et fumées, P. Glenville, 1962) accrochent l'intérêt, d'autant que Williams sait écrire de grands rôles. Mais, naturellement, le résultat est fulgurant quand un grand cinéaste, sensible au dialogue, rencontre son théâtre. Kazan pour Un tramway nommé désir (1951), Baby Doll (1956, scénario de Williams lui-même), Brooks pour la Chatte sur un toit brûlant (1958) et, surtout, Doux Oiseau de jeunesse (1962), Mankiewicz pour Soudain l'été dernier (1959) ou Losey (Boom !, 1968) ont su réaliser des films très personnels tout en faisant honneur à l'art de l'écrivain. Il faut aussi évoquer le Visage du plaisir (José Quintero, 1961), qui adaptait avec talent le Printemps romain de Mrs. Stone, un de ses rares romans, et qui donnait à Vivien Leigh un rôle magnifique. Propriété interdite (S. Pollack, 1966) développait un tout petit acte en un astucieux et émouvant « à la manière de », plus vrai que nature. En somme, un heureux mariage qui a suscité, de plus, de grandes créations d'actrices.
WILLIAMSON (James)
cinéaste « pionnier » du cinéma britannique (Écosse 1855-1933).
Avec une formation de chimiste et de pharmacien, il est d'abord cinéaste amateur. En 1897, il achète un projecteur qu'il bricole en caméra, puis il tourne de nombreux courts métrages avec les siens, dans sa maison de Brighton. Ce sont ses fils qui jouent Deux Garnements (Two Naughty Boys, 1898) et c'est sa maison qui sert de décor pour la célèbre Attaque d'une mission en Chine (Attack on a China Mission Station, 1900). Des films comme Au voleur ! (Stop Thief !, 1901) et Au feu ! (Fire !, id.), une comédie telle que Notre nouveau garçon de course (Our New Errand Boy, 1906) sont considérés comme les premières tentatives de récit proprement cinématographique (par le raccord des plans, notamment dans les poursuites) préfigurant l'Attaque du Grand Rapide de l'Américain Edwin S. Porter (1903) et même Naissance d'une nation de Griffith (1915).
WILLIAMSON (Nicol)
acteur britannique (Hamilton, Écosse, 1938).
Il débute avec un rôle à transformations dans les six sketches parodiques de The Six-Sided Triangle (C. Miles, 1963). Parallèlement à une carrière théâtrale intense, on le remarque surtout à l'écran dans la Chambre obscure (T. Richardson, 1969, où il joue le directeur de galerie d'art devenu aveugle), The Reckoning (Jack Gold, id., l'Irlandais arriviste et misanthrope), Hamlet (Richardson, id., rôle-titre), The Jerusalem File (John Flynn, 1971, le professeur Lang), le Vent de la violence (R. Nelson, 1975, le major Horn), la Rose et la Flèche (R. Lester, 1976, Petit Jean, compagnon de Robin des Bois), Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express (H. Ross, 1976, Sherlock Holmes), Excalibur (J. Boorman, 1981, Merlin l'Enchanteur), la Veuve noire (B. Rafelson, 1987), The Hour of the Pig (Leslie Megahey, 1993).
WILLIS (Bruce)
acteur américain (Idar-Oberstein, Allemagne, 1955).
Décapant et charmeur, Bruce Willis a conquis la popularité grâce à l'originale série télévisée Clair de lune. C'est Blake Edwards qui guidera ses premiers pas cinématographiques dans Boire et déboires (1987) et Meurtre à Hollywood (1988), où il incarne avec finesse Tom Mix. Mais Piège de cristal (Die Hard, John McTiernan, 1988) le rend populaire dans un rôle musclé où il apporte une note d'humour « vache » très personnelle. Depuis, il alterne les produits commerciaux sans risque, comme la suite de Piège de cristal, 58 Minutes pour vivre (Renny Harlin, 1990), et les entreprises originales, auxquelles il prête un concours souvent gracieux. Ainsi, il joue un rôle secondaire de mari odieux dans Pensées mortelles (A. Rudolph, 1991), produit par sa femme, Demi Moore, ou participe, dans un rôle important, à Pulp Fiction (Q. Tarantino, 1994). Il est également au générique de The Last Boy Scout (T. Scott, 1991), La mort vous va si bien (R. Zemeckis, 1992), North (Rob Reiner, 1994), Color of Night (Richard Rush, id.), Un homme presque parfait (R. Benton, id.), Une journée en enfer (J. McTiernan, 1995), l'Armée des 12 singes (T. Gilliam, 1996), le Cinquième Élément (L. Besson, 1997), le Chacal (The Jackal, Michael Caton-Jones, id.). Il collabore avec un certain bonheur avec le jeune cinéaste américain d'origine indienne, M. Night Shyamalan dans Sixième Sens (Sixth Sense, 1999) et Incassable (Unbreakable, 2000), qui tentent de renouveler assez habilement certains postulats fantastiques.