Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
N

NISSEN (Grethe Ruzt-Nissen, dite Greta)

actrice américaine d'origine norvégienne (Oslo, Norvège, 1906 - Montecito, Ca., 1988).

Ballerine, elle aborde le cinéma au milieu des années 20 et connaît une brève célébrité qui s'éteint vers 1933. Cette star blonde aux yeux bleus a une grande désillusion lorsqu'elle se voit soudain « souffler » le rôle principal des Anges de l'enfer (L. Milestone et H. Hugues, 1930) par Jean Harlow, alors qu'elle vient de finir de tourner ce film en version muette (les producteurs craignant que son accent norvégien ne nuise à la crédibilité de l'intrigue). On peut citer parmi ses meilleures prestations : Lost - a Wife (W.C. De Mille, 1925), The King on Main Street (Monta Bell, id.), The Wanderer (R. Walsh, 1926), The Love Thief (John Mc Dermott, 1926), Fazil (H. Hawks, 1928), The Butter and Egg Man (Richard Wallace, id.), Ambassador Bill (S. Taylor, 1931), Transatlantic (W.K. Howard, id.).

NITRATE.

Nitrate de cellulose, constituant chimique du support des films, jusqu'à son interdiction, en 1962, au profit des supports ininflammables. Film nitrate, film à support en nitrate. ( FILM, PROJECTION, CONSERVATION DES FILMS.)

NIVEN (James David Graham Niven, dit David)

acteur britannique (Belgrave, Londres, 1910 - Château-d'Oex, Suisse, 1983).

Après avoir renoncé à une carrière militaire en 1931, il exerce divers petits métiers au Canada et part tenter sa chance à Hollywood. Une agence d'emploi lui attribue la spécialité « anglo-saxon type ». Il signe un contrat de quinze ans avec Samuel Goldwyn et les grands réalisateurs hollywoodiens font tout de suite appel à lui, notamment Howard Hawks (Ville sans loi, 1935), W. S. Van Dyke (Rose-Marie, 1936), William Wyler (Dodsworth, id. ; les Hauts de Hurlevent, 1939, où il incarne Edgar Linton, mari de la romantique Cathy), Michael Curtiz (la Charge de la brigade légère, 1936), Ernst Lubitsch (la Huitième Femme de Barbe-Bleue, 1938), John Ford (Quatre Hommes et une prière, id.), Tay Garnett (Divorcé malgré lui, 1939), Henry Hathaway (la Glorieuse Aventure, 1939)... En 1940, le personnage de gentleman-cambrioleur de Raffles (Sam Wood) l'impose définitivement.

Il participe aux films britanniques de l'effort de guerre, avec Spitfire (L. Howard, 1942) et l'Héroïque Parade (C. Reed, 1944), avant de tenir le rôle de l'aviateur Peter Carter, jugé par un tribunal de l'au-delà dans Une question de vie ou de mort (M. Powell et E. Pressburger, 1946). Il est ensuite la vedette de Magnificent Doll (F. Borzage, id.), The Perfect Marriage (L. Allen, 1947), l'Orchidée blanche (The Other Love, A. De Toth, id.), Honni soit qui mal y pense (The Bishop's Wife, H. Koster, id.), la Grande Révolte (Bonnie Prince Charlie, A. Kimmins, 1948), Vous qui avez vingt ans (I. Reis, id.), A Kiss in the Dark (D. Daves, 1949), The Elusive Pimpernel (Powell et Pressburger, 1950), L'amour a toujours raison (A Kiss for Corliss, Richard Wallace, id.), The Toast of New-Orleans (N. Taurog, id.). Mais il consolide surtout son image de marque dans les personnages de comédie élégants et charmeurs : le faux journaliste de L'amour mène la danse (Happy Go Lovely, Bruce Humberstone, 1951), le lieutenant distingué de Trois Troupiers (T. Garnett, id.), l'alcoolique raffiné de La lune était bleue (O. Preminger, 1953), l'enjeu galant de la Loterie de l'amour (Ch. Crichton, 1954), l'héritier désinvolte d'Héritage et vieux fantômes (Mario Zampi, id.), l'escroc galonné de Millionnaire de mon cœur (The Birds and the Bees, N. Taurog, 1956), le flegmatique Phileas Fogg du Tour du monde en 80 jours (M. Anderson, id.), le capitaine naufragé de la Petite Hutte (M. Robson, 1957), le marin hirsute qui déguise sa nature aristocratique dans Mon homme Godfrey (H. Koster, id.). Il trouve un de ses meilleurs rôles dans Bonjour tristesse (O. Preminger, 1958), où il interprète Raymond, aimable Don Juan désabusé, père de la jeune héroïne du roman de Françoise Sagan. Il reçoit l'Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans Tables séparées (D. Mann, id.) d'après la pièce de Terence Rattigan. Après quelques comédies sans grande envergure comme Une fille très avertie (Ask Any Girl, Ch. Walters, 1959), Joyeux Anniversaire (D. Miller, id.), Ne mangez pas les marguerites (Walters, 1960), il aborde le film d'aventures avec les Canons de Navarone (J. Lee Thompson, 1961). C'est le début d'une courte série de films d'action comme le Meilleur Ennemi (Due nemici / The Best of Enemies, G. Hamilton, id.), l'Arsenal de la peur (J. Anthony, 1962), Sept Heures avant la frontière (A. Asquith, id.) et les 55 Jours de Pékin (N. Ray, 1963), où il joue sir Arthur Robertson, ambassadeur de Grande-Bretagne. Mais il retrouve vite ses plaisants personnages de comédie dans la Panthère rose (B. Edwards, 1964), Lady L. (P. Ustinov, 1965), Casino Royale (Val Guest, K. Hugues, J. Huston, R. Parrish, 1967, où il égratigne avec humour le mythe de James Bond), Prudence et la pilule (Prudence and the Pill, Fielder Cook et R. Neame, 1968), le Cerveau (G. Oury, 1969), le Plaisir des dames (The Statue, Rodney Amateau, 1971), Roi, dame, valet (J. Skolimovski, 1972). Son essai dans le genre fantastique (Vampira, C. Donner, 1974, dans le rôle de Dracula) est plus contestable, et il reste beaucoup plus à l'aise dans les comédies policières comme Un cadavre au dessert (Murder by Death, Robert Moore, 1976), Mort sur le Nil (J. Guillermin, 1978) et l'un des avatars de la fameuse panthère : À la recherche de la Panthère rose (Edwards, 1982) ou dans le film de guerre humoristique (Bons Baisers d'Athènes, Georges Pan Cosmatos, 1979).

NODA (Kogo)

scénariste japonais (Île de Hokkaido 1893 - Tokyo 1968).

Après avoir étudié à l'université de Waseda, il collabore à une revue de cinéma, puis travaille à la mairie de Tokyo et entre finalement à la Shochiku en 1923, où il fait la connaissance de Yasujiro Ozu, alors assistant. Il écrit le scénario de son premier film, ‘ le Sabre de pénitence ’, en 1927, puis de plusieurs autres films muets, dont ‘ le Chœur de Tokyo ’ (1931), ‘ Une femme de Tokyo ’ (1933), parfois en collaboration avec Tadao Ikeda, autre scénariste d'Ozu. Il écrit aussi de nombreux sujets de mélodrames, dont Aizen Katsura (Hiromasa Nomura, 1939), un des plus grands succès de l'époque. Après une période de rupture, il retrouve Ozu en 1949 avec ‘ Printemps tardif ’, et collaborera avec lui jusqu'à son dernier film, le Goût du saké (1962), signant en tout 26 scénarios sur les 53 films du cinéaste. Sa méthode de travail était tout à fait simple et familière, puisqu'il passait de longues périodes avec Ozu, travaillant sans relâche jusqu'à l'accord final. L'influence de Noda sur le monde d'Ozu est donc loin d'être négligeable, et sans doute lui doit-on une grande part de la saveur de films tels que ‘ Débuts d'été ’ (1951), Voyage à Tokyo (1953), ‘ Fleurs d'équinoxe ’ (1958), ‘ Herbes flottantes ’ (1959), ‘ Fin d'automne ’ (1960) ou ‘ l'Automne de la famille Kohayagawa ’ (1961).