BUTLER (David Wayne)
cinéaste américain (San Francisco, Ca., 1895 - Arcadia, Ca., 1979).
Il débute comme acteur chez D. W. Griffith (1918) et devient réalisateur à la Fox en 1927. Il dirigera quantité de films pour cette firme, puis à la Paramount et chez Warner, laissant le souvenir d'un artisan efficient, assez souvent coscénariste de ses films. Sa préférence pour les comédies et les westerns pittoresques lui a valu une réputation de « joyeux drille » qui met une note un peu personnelle dans certains de ses travaux de série. Rappelons parmi ses films une comédie musicale, Fox Movietone Follies of 1929 (1929), des succès commerciaux de Shirley Temple, comme le Petit Colonel (The Little Colonel), avec Lionel Barrymore (1935), un film à vedettes (B. Davis, H. Bogart, E. Flynn), Remerciez votre bonne étoile (Thank your Lucky Stars, 1943), l'un des meilleurs Bob Hope (la Princesse et le Pirate [The Princess and the Pirate], 1944), le pastiche de Raoul Walsh qu'était San Antonio (id., 1945) et le nostalgique No, No, Nanette (Tea for Two, 1950). Le dernier de ses quelque cinquante films remonte à 1967.
BUTLER (Hugo)
scénariste américain (Calgary, Alberta, Canada, 1914 - Los Angeles, Ca., 1968).
Journaliste et dramaturge, il débute à la MGM sur la Grande Ville (F. Borzage, 1937) et signe notamment les scénarios de The Adventures of Huckleberry Finn (R. Thorpe, 1939), la Jeunesse de Tom Edison (N. Taurog, 1940), Wyoming (Thorpe, id.), Barnacle Bill (id. 1941) et la Fidèle Lassie (F. M. Wilcox, 1943). Après la guerre, il se consacre à la peinture réaliste de milieux modestes dans l'Homme du Sud (J. Renoir, 1945) et From This Day Forward (J. Berry, 1946). Face à la menace maccarthyste, il trouve un terrain d'expression privilégié dans le film noir et s'attache à suivre au terme de leur vain combat les héros amers de Menaces dans la nuit (Berry, 1951) et le Rôdeur (J. Losey, id.). Dénoncé devant le Comité des activités antiaméricaines en 1953, il cesse officiellement de travailler durant près de dix ans. Il fait sa rentrée avec Eva (J. Losey, 1962), que suivent deux films de Robert Aldrich : Sodome et Gomorrhe (1962) et le Démon des femmes (1968).
BUY (Margherita)
actrice italienne (Rome 1962).
Après avoir suivi les cours de l'Académie d'art dramatique, Margherita Buy travaille d'abord au théâtre où l'acteur-metteur en scène Sergio Rubini la dirige dans des pièces à succès comme La stazione ou Italia-Germania 4 a 3, pièces qui deviendront plus tard des films. En 1986, elle fait ses débuts au cinéma dans un rôle délicat de jeune fille admirée silencieusement par un homme d'âge mûr interprété par Maurice Garrel, La seconda notte de Nino Bizzarri. Après deux films dirigés par Daniele Luchetti, Domani Domani (1988) et la Semaine du sphinx (1990) où elle affirme une sensibilité rare, elle devient rapidement une figure de référence du jeune cinéma italien, imposant une personnalité originale de femme inquiète et tourmentée, volontiers timide et repliée sur elle-même. Dirigée par des metteurs en scène comme Sergio Rubini, Umberto Marino, Carlo Verdone, Antonello Grimadi, Pasquale Pozzessere dans de nombreux films non distribués en France, Margherita Buy trouve, en Giuseppe Piccioni, le cinéaste sachant tirer la quintessence d'un talent marqué par l'intériorité et l'intensité du regard : après Chiedi la luna, Condannato a nozze, Cuori al verde, le cinéaste lui donne dans Fuori dal mondo, avec le personnage d'une religieuse qu'une rencontre avec un modeste teinturier pourrait détourner de ses vœux, son rôle le plus accompli. Peter Del Monte dans Controvento (2000) lui confie un rôle de femme dynamique qui modifie l'image qu'elle semblait vouloir donner jusqu'alors.
BUYENS (Frans)
cinéaste belge (Temse, Flandre- Orientale, 1924).
Autodidacte, issu d'un milieu ouvrier, il est l'auteur d'une œuvre abondante (une soixantaine de titres) essentiellement sous forme de documentaires dans la tradition militante de Joris Ivens et Henri Storck : témoignages politiques (Combattre pour nos droits, 1962, sur une grève générale), reportages sociaux (Un jour les témoins disparaîtront, 1979, sur des survivants d'Auschwitz), portraits de personnalités (Jaurès, Vercors, Frans Masereel), nombreux travaux d'ordre culturel et pédagogique. Il a également pratiqué la fiction, mais sous forme de mise en scène minimale d'un réel documenté, comme par exemple Moins morte que les autres (Minder dood dan de anderen, 1992), sur l'agonie de sa mère, Tango Tango (1993), sur un spectacle donné par des handicapés mentaux.
BUZZELL (Edward)
cinéaste américain (New York, N. Y., 1895 - Los Angeles, Ca., 1985).
À ses débuts, il est acteur au théâtre, spécialiste de la comédie musicale. Il arrive au cinéma avec le parlant, en 1929, toujours comme comédien : Little Johnny Jones (M. LeRoy, 1929). C'est sans doute ce qui lui vaut l'honneur de diriger, à la MGM, deux films des Marx Brothers, Un jour au cirque (At the Circus, 1939) et Chercheurs d'or (Go West) l'année suivante. Ses autres films n'éclairent pas davantage sa personnalité. Ce sont des comédies, pour la plupart musicales, comme Best Foot Forward (1943) avec June Allyson et Lucille Ball, et la Fille de Neptune (Neptune's Daughter, 1949) avec Esther Williams et Red Skelton. En 1955, il réalise Ain't Misbehavin‘, avec Piper Laurie et Rory Calhoun, encore une comédie musicale.
BYKOV (Rolan) [Rolan Anatol'evič Bykov]
acteur et cinéaste soviétique (Kiev 1929 - Moscou 1998).
Acteur et metteur en scène de théâtre à partir de 1951. Au cinéma, ses premières prestations marquantes sont celles d'Akaki Akakievitch dans le Manteau (A. Batalov, 1960) et du saltimbanque d'Andrei Roublev (A. Tarkovski, 1966). Il réalise des films « pour enfants », dont Attention, tortue (Vnimanie, čerepaha, 1970) et le Nez (Nos, T.V., 1975, d'après Gogol) mais aussi un constat très dur du dévoiement juvénile, l'Épouvantail (Čučelo, 1984). On l'a vu également dans la Vérification (A. Guerman 1973) et Lettres d'un homme mort (Pis'ma mertogo čeloveka, K. Lopouchanski, 1986) mais sa plus brillante composition est celle du ferblantier juif de la Commissaire (A. Askoldov, 1967). On le retrouve en 1995 dans Chirli-Mirli (Vladimir Menchov).