BERGMAN (Ingrid) (suite)
Au terme de cette parenthèse de six ans, Ingrid Bergman fait son retour avec Anastasia, un véhicule fait sur mesure pour exploiter toutes les facettes de son talent. Les films qui suivent n'auront ni le lyrisme, ni la noirceur, ni la fantaisie de années 40 (dont l'Intrigante de Saratoga offre un bizarre et réjouissant cocktail). Bergman rattrape le temps perdu, l'actrice cède la place à la star internationale. Dans son jeu, elle souligne volontiers le trait, et sera désormais presque toujours trop bonne (l'Auberge du sixième bonheur), trop mondaine et malheureuse (Aimez-vous Brahms ?) ou trop piquante (Indiscret, Elena et les hommes). A Walk in the Spring Rain et Fleur de cactus s'efforceront tardivement de la faire descendre de son piédestal, où Vincente Minnelli la fera remonter avec Nina, hommage nostalgique à l'âge d'or hollywoodien qui essuiera un total échec commercial.
En 1978, Ingrid Bergman, retournant en Suède onze ans après le tournage de Stimulantia, trouve enfin avec Sonate d'automne son meilleur rôle depuis la fin de la période Selznick. S'exposant avec un rare courage au regard scrutateur d'Ingmar Bergman, elle y dessinera avec sa complicité un personnage riche de nuances et d'ambiguïtés, sans doute l'une des créations les plus contrôlées et les plus émouvantes de sa carrière. Elle a également fait quelques prestations remarquées à la télévision, dont l'interprétation du rôle de Golda Meir dans le film homonyme de Alan Gibson (1981).
Films :
‘ le Comte de Munkbro ’ (Munkbrogreven, Edvin Adolphson et S. Vallen, 1935) ; ’les Récifs‘ (Bränningar, Ivar Johansson, id.) ; Swedenhielms (G. Molander, id.) ; ’la Nuit de la Saint-Jean‘ / Amour défendu (Valborgsmässoafton, G. Edgren, id.) ;’ Du côté du soleil ‘ (På Solsidan, Molander, 1936) ; Intermezzo (id., id.) ; Dollar (id., 1938) ; le Visage d'une femme (En Kvinnas ansikte, id., id.) ; les Quatre Compagnes (Die Vier Gesellen, C. Froehlich, id.),’ Une seule nuit ‘ (En enda natt, Molander, 1939) ; la Rançon du bonheur (Intermezzo : A Love Story, G. Ratoff, id.) ; Quand la chair est faible (Juninatten, Per Lindberg, 1940) ; la Famille Stoddard (Adam Had Four Sons, Ratoff, 1941) ; la Proie du mort (Rage in Heaven, W. S. Van Dyke, id.) ; Docteur Jekyll et Mr. Hyde (V. Fleming, id.) ; Casablanca (M. Curtiz, 1943) ; Pour qui sonne le glas (S. Wood, id.) ; Hantise (G. Cukor, 1944) ; les Cloches de Sainte-Marie (Leo McCarey, 1945) ; Swedes in America (I. Lerner, DOC, id.) ; la Maison du Dr Edwardes (A. Hitchcock, id.) ; l'Intrigante de Saratoga (S. Wood, 1945 [RÉ 1943]) ; les Enchaînés (Hitchcock, 1946) ; Arc de triomphe (L. Milestone, 1948) ; Jeanne d'Arc (V. Fleming, id.) ; les Amants du Capricorne (Hitchcock, 1949) ; Stromboli (R. Rossellini, 1950) ; Europe 51 (id., 1952) ; Nous les femmes (id., 4e épisode, 1953) ; Voyage en Italie (id., 1954) ; Jeanne au bûcher (id., id.) ; la Peur (id., id.) ; Elena et les hommes (J. Renoir, 1956) ; Anastasia (A. Litvak, id.) ; Indiscret (S. Donen, 1958) ; l'Auberge du sixième bonheur (Inn of the Sixth Happiness, M. Robson, id.) ; Aimez-vous Brahms ? (Litvak, 1961) ; la Rancune (B. Wicki, 1964) ; la Rolls-Royce jaune (A. Asquith, id.) ; Stimulantia (épisode : ’le Collier‘, Molander, 1967) ; A Walk in the Spring Rain, G. Green, 1970) ; Fleur de cactus (Cactus Flower, G. Saks, id.) ; From the Mixed-up Files of Mrs. Basil E. Frankweiler (F. Cook, 1973) ; le Crime de l'Orient-Express (S. Lumet, 1974) ; Nina (V. Minnelli, 1976) ; Sonate d'automne (Ingmar Bergman, 1978).